La deuxième entreprise pétrolière américaine Chevron a annoncé le 23 octobre l’acquisition de l’entreprise new yorkaise Hess pour un montant de 53 milliards de dollars. 

  • La direction de Chevron a annoncé que l’acquisition devrait dégager davantage de liquidités à long terme, et que l’entreprise avait « l’intention de restituer davantage de liquidités aux actionnaires en augmentant le dividende par action et en procédant à des rachats d’actions plus importants »1.
  • L’acquisition permet l’entrée de l’entreprise Chevron au Guyana, où d’importants gisements de pétrole ont été découverts depuis 2015 par le consortium d’entreprises incluant Hess, son principal concurrent Exxon Mobil et l’entreprise chinoise CNOOC. 
  • Cette transaction dans le secteur pétrolier arrive après une autre acquisition de taille, la première entreprise pétrolière américaine Exxon ayant annoncé le 11 octobre acquérir l’entreprise Pioneer Natural Resources pour 59,5 milliards de dollars.
  • Dans le même temps, Exxon et Chevron ont annoncé au mois de septembre 2023, leur entrée dans l’initiative dite Oil and Gas Climate Initiative menée par les leaders de l’industrie pétrolière mondiale, pour « accélérer et participer à la transition énergétique ».

Ces acquisitions constituent un indicateur des anticipations des entreprises clefs du secteur pétrolier quant au maintien d’une forte activité dans le secteur pétrolier, et de leurs prévisions quant à de nouvelles augmentations de la production, malgré les alertes et engagements internationaux sur une nécessaire transition énergétique. 

  • Chevron avait annoncé à la fin du mois de septembre 2023 une augmentation de sa production de pétrole au Vénézuela, de 65 000 barils par jour d’ici la fin de l’année 2024 d’après Reuters2
  • En Europe, le Premier ministre Rishi Sunak s’était fait l’écho d’anticipations similaires quant au maintien, voire à l’augmentation, de l’activité dans le secteur des énergies fossiles en annonçant le 31 juillet dernier l’octroi de « centaines » de nouvelles licences d’exploitation de pétrole et de gaz, en particulier en mer du Nord.  
  • Un rapport de l’ONG Global Energy Monitor (GEM) a indiqué en septembre dernier que certains pays continuent d’investir massivement dans des centrales de production d’électricité au pétrole et au gaz, notamment en Asie. L’Asie représente 65 % du total des projets de construction de centrales au gaz et au pétrole dans le monde, contre 17 % pour les Amériques (principalement en Amérique latine et dans les Caraïbes), 9 % pour l’Afrique et 8 % pour l’Europe. 

D’après le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie, la demande d’énergies fossiles doit diminuer de 25 % entre aujourd’hui et 2030, et de 80 % d’ici 2050 pour tenir les objectifs de l’Accord de Paris.