• Plus d’1,7 million d’Ukrainiens ont fui la guerre depuis le début de l’invasion le 24 février. Selon les Nations unies, c’est la “crise des réfugiés qui connaît la croissance la plus rapide en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale”. Si les pays limitrophes accueillent le plus grand nombre, le ministère de l’Intérieur allemand a déclaré que près de 38 000 personnes sont arrivées dans le pays depuis le début de l’invasion. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, 1123 civils ont été blessés depuis le début de l’invasion, dont 364 tués, mais les chiffres réels sont probablement « considérablement plus élevés. » 
  • Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que Washington menait des « discussions très actives » avec les partenaires européens concernant l’interdiction des importations de pétrole russe. La Russie est le troisième producteur mondial de pétrole, derrière les États-Unis et l’Arabie saoudite, mais le premier exportateur mondial de pétrole sur les marchés internationaux et le deuxième exportateur de pétrole brut derrière l’Arabie saoudite, représentant 26 % des importations des pays de l’OCDE. L’Allemagne s’est néanmoins dit opposée à toute embargo sur les importations de pétrole, de gaz ou de charbon russe. Si l’Union dépend à 40 % des importations russes pour son approvisionnement en gaz, l’Allemagne tire 54 % de ses importations de gaz, mais aussi 42 % de son pétrole de la Russie.
  • En réponse aux sanctions contre la Russie, les autorités du pays ont publié hier une liste des pays ayant de l’animosité contre la Russie, comprenant : l’Australie, le Royaume-Uni, les pays de l’Union européenne, l’Islande, le Canada, l le Liechtenstein, Monaco, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Corée du Sud, Saint-Marin, Singapour, les États-Unis, Taïwan, l’Ukraine, le Monténégro, la Suisse et le Japon. Les particuliers et les entreprises pourront rembourser en rouble leur dette en lien avec ces pays, alors même que la valeur du rouble a chuté de 45 % depuis début janvier 2022. 
  • Le ministre des affaires étrangères chinois a affirmé que l’amitié entre la Russie et la Chine était “solide comme un roc”. Ayant adopté une position neutre, en ne condamnant pas explicitement l’invasion russe, la Chine cherche à se positionner en médiateur depuis une semaine. Ce samedi, lors de l’ouverture de la session annuelle du Parlement chinois, le Premier ministre Li Keqiang a annoncé des prévisions de croissance pour cette année moindres qu’en 2021, d’environ 5,5 %. Le budget militaire devrait connaître toutefois une hausse de 7,1 % (contre 6,8 % en 2021). Il n’a pas évoqué une seule fois la guerre en Ukraine, prolongeant la communication très délicate et mesurée du PCC sur le sujet.
  • Israël et la Turquie tentent également de se positionner en médiateur. Ce week-end, le premier ministre israëlien s’est rendu à Moscou avec son ministre du logement, russophone et originaire d’Ukraine. L’Israël a bien condamné l’invasion militaire russe lors de l’assemblée générale des Nations unies, mais cherche à préserver ses liens avec la Russie pour ses intérêts en Syrie et dans le dossier. Les ministres des affaires étrangères ukrainiens et russes, Dmytro Kuleba et Sergueï Lavrov devraient se rencontrer à Antalya dans le sud de la Turquie le 10 mars.
  • Alors que les manifestations contre la guerre se poursuivent en Russie – au moins 4 357 personnes ont été arrêtées lors des manifestations ce dimanche selon OVD-Info – des représentants de l’Ukraine et de la Russie doivent aussi se rencontrer aujourd’hui pour un troisième cycle de négociations. Lors du deuxième cycle de négociations, les deux délégations s’étaient accordées sur la mise en place de corridor humanitaire pour éviter la mort de civils à Marioupol et Kharkiv, un accord rapidement violé par les forces armées russes. Aujourd’hui, Moscou a annoncé que des corridors humanitaires seraient mis en place, mais la moitié d’entre eux iront en direction de la Biélorussie ou de la Russie, ce que Kiev conteste fermement. Le Kremlin a aussi donné des conditions maximalistes pour arrêter ses opérations militaires en Ukraine, à savoir la reconnaissance par l’Ukraine que la Crimée appartient à la Russie, de l’indépendance des républiques séparatistes de Donetsk et Lougansk et l’inscription de sa neutralité dans la Constitution.