• Le projet de ce traité a été lancé au lendemain du discours de la Sorbonne, dans les coulisses du sommet franco-italien de Lyon (27 septembre 2017) par Emmanuel Macron et Paolo Gentiloni, président du Conseil italien à l’époque, aujourd’hui Commissaire européen aux affaires économiques.
  • Depuis 2017, la relation franco-italienne est passée par plusieurs crises (Libye, STX-Fincantieri, soutien du M5S aux Gilets jaunes) dont le moment le plus spectaculaire a sans doute été le rappel à Paris de l’ambassadeur français à Rome le 7 février 2019.
  • Contrairement à la coopération franco-allemande et alors même que les intérêts communs entre les deux pays convergent sur une grande partie des dossiers européens, la relation franco-italienne est caractérisée par l’insuffisance des échanges entre les administrations et les gouvernements. Selon une personne proche du dossier : « Puisqu’on se parle peu, les lignes rouges ne sont pas connues et quand il y a un problème, il est difficile de désescalader. »
  • Le Traité du Quirinal (le palais romain où réside le président de la République) s’inspire dès le nom du traité de l’Élysée de 1963, l’acte fondateur de l’amitié franco-allemande. Cette référence historique ne doit pas nous faire tomber dans l’hyperbole, mais elle joue un rôle : c’est ce traité franco-allemand qui a mis en place l’obligation de consultations préalables entre les deux pays, nécessaire à la consolidation de leur rapport bilatéral.
  • Plusieurs sources de haut niveau confirment que le traité est particulièrement important sur ce plan. Le texte peut encore évoluer mais, en l’état, il prévoit une série de nouveaux formats d’échanges réguliers : un sommet intergouvernemental probablement annuel, des rencontres interministérielles beaucoup plus fréquentes, une coordination franco-italienne en amont des réunions du Conseil.
  • Les domaines du traité sont ambitieux, les deux pays se proposent de se coordonner sur des éléments purement géopolitiques (la sécurité, la défense – dans une perspective européenne complémentaire à l’OTAN), sur des sujets économiques (politiques industrielles et d’investissement, numérique) ainsi que sur la culture, la recherche et l’éducation.
  • Sur la dette et la réforme du Pacte de stabilité (PSC), le rôle du nouveau couple pourrait être de taille, en l’absence d’un consensus fanco-allemand. Dans le cadre de la consultation sur le Pacte de stabilité lancée par Paolo Gentiloni, l’axe Rome-Paris est la principale coalition d’États favorables à une réforme profonde. Mario Draghi a par ailleurs déjà annoncé un budget 2022-2024 (c’est-à-dire même après le retour en application du PSC en 2023) où le déficit public dépasse le seuil des 3 %.
  • À l’occasion de son voyage à Rome, Emmanuel Macron rencontrera aussi le pape. Son Premier ministre Jean Castex a déjà rencontré le pontife en octobre. Cette visite avait notamment été l’occasion d’évoquer le rapport Sauvé sur les victimes d’abus sexuels dans l’Église en France et les procédures de justice pour les victimes.