Barcelone. Dès l’automne 2018, Manuel Valls a entamé sa campagne électorale pour tenter de conquérir la mairie de Barcelone lors des élections du 26 mai 2019. Soutenu officiellement par le parti Ciudadanos et son dirigeant Albert Rivera, l’ancien Premier ministre français s’oppose à l’actuelle maire Ada Colau, à la tête de la plateforme politique « Barcelone en commun » (Barcelona en comú), soutenue par Podemos.
Très rapidement, Manuel Valls, à la tête de plateforme politique « Barcelone capitale européenne » (Barcelona capital europea), a affirmé son positionnement anti-indépendantiste sur l’échiquier politique catalan. Dès octobre 2018, les deux personnalités se sont opposées suite à la décision du conseil municipal de Barcelone de condamner le roi d’Espagne Felipe VI et demander l’abolition de la monarchie (2). Manuel Valls y voit une manœuvre politique de Mme Colau pour se rapprocher des indépendantistes catalans afin de conserver la mairie en mai 2019 (5).
Mais la riposte politique est intervenue en décembre 2012. Elle venait à la fois de la maire de Barcelone et du candidat de la gauche républicaine (Esquerra Republicana de Catalunya) Ernerst Maragall. Ces derniers ont ouvertement critiqué l’accord liant Ciudadanos, le Parti Popular (PP) et le mouvement de droite populiste Vox pour former une coalition gouvernementale en Andalousie. Les deux leaders politiques y voient la possibilité d’un rapprochement entre Manuel Valls et la droite populiste (1). Bien que critique à l’égard de Vox et opposé à l’idée « de convenir d’une politique commune avec l’extrême-droite », Manuel Valls a affirmé son soutien à la coalition Ciudadanos-PP-Vox en Andalousie validant la stratégie du parti de centre-droit (4).
Dans cette tectonique des plaques, l’actuelle maire de Barcelone et son mouvement semblent se rapprocher de la gauche indépendantiste avec la négociation d’un pacte électoral (3). Un rapprochement qui s’amorce dans un contexte d’affaiblissement et de division du mouvement de gauche radicale Podemos. Dans le même temps, Manuel Valls s’affirme sur l’échiquier politique national avec sa participation à la manifestation du 10 février contre le gouvernement espagnol dirigé par Pedro Sanchez (Parti socialiste), aux côtés des leaders des trois partis d’opposition : Ciudadanos, le PP et Vox (6).
Perspectives :
- La campagne électorale pour la mairie de Barcelone pourrait être rythmée par l’ouverture du procès des leaders indépendantistes catalans qui débute le 12 février 2019.
- Les élections municipales à Barcelone se dérouleront le 26 mai 2019, organisées le même jour que les élections européennes.
- L’instabilité gouvernementale à Madrid pourrait provoquer de nouvelles élections législatives. Une telle perspective mettrait en avant cette reconfiguration de l’échiquier politique espagnol avec la montée du parti de droite populiste Vox.
Sources :
- ESTEVE Arturo, Colau y Maragall arremeten contra Valls por el ‘flirteo’ de Cs con Vox en Andalucía, Crónica Global, 26 décembre 2018.
- JAUMANDREU Alba, Barcelona pide la abolición de la monarquía y reprueba a Felipe VI, El Periódico, 26 octobre 2018.
- LAMELAS Marcos, Municipales en Barcelona : Colau se acerca al independentismo y Valls tiene un plan, El Confidential, 28 janvier 2019.
- MANCHON Manuel, Valls avala el acuerdo de Ciudadanos y PP para integrar a Vox, Crónica Global, 26 décembre 2018.
- VALLS Manuel, Tweet du 26 octobre 2018.
- VALLS Manuel, Tweet du 8 février 2019.
Florian Vidal