• La Slovénie, membre de l’Union européenne depuis 2004, fait partie des pays qui demeurent en observation par la Commission européenne. Ainsi, la vice-présidente tchèque de la Commission, Vera Jourova, a déjà exprimé plusieurs préoccupations relatives au respect des droits et des valeurs démocratiques à l’égard de Ljubljana. En effet, l’opposition dénonce un climat d’intimidation et des attaques verbales répétées à l’encontre des journalistes, menaçant la liberté de la presse. L’Union s’interroge par ailleurs sur la figure de Janša, le président du gouvernement slovène, qui suit l’exemple politique de Viktor Orbán. À l’instar de son homologue hongrois, ce dernier publie régulièrement des tweets visant les organisations supranationales comme l’UE et l’OMS. Janša est également partisan d’une grande fermeté en matière d’immigration, et souhaite entre autres un déploiement de l’armée à la frontière avec la Croatie afin de bloquer le passage des migrants.
  • Ces derniers mois, Ljubljana a occupé une place centrale dans le débat politique européen, notamment en raison d’un document non-officiel sur les priorités de la présidence Slovène. Transmis par Janez Janša à Charles Michel, ce document propose un redécoupage des frontières afin de les rendre ethniquement homogènes. Si le gouvernement slovène nie l’existence et la diffusion de ce document, cette fuite renforce les inquiétudes qui pèsent sur cette présidence. 
  • Si la pandémie de Covid-19 et ses impacts domineront le débat, le processus d’adhésion des Balkans sera également un point central du prochain agenda politique des travaux du Conseil de l’UE. En effet, Borut Pahor, Président de la république slovène, a fixé comme priorité de la présidence le processus d’ouverture aux Balkans occidentaux. Janša, dans un dialogue bilatéral avec le président du Parlement européen David Sassoli, a défini l’adhésion des Balkans de « stratégique ». Janša est en faveur de l’entrée de la Croatie dans l’espace Schengen, ainsi que du lancement des négociations sur sur l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie. 
  • Le deuxième semestre s’illustrera également comme période charnière pour l’allocation de l’enveloppe budgétaire des ressources du plan de relance Next Generation EU, entre les pays européens. La présidence de Ljubljana devra ainsi coordonner les institutions communautaires dans cette tâche.
  • Un autre dossier qui devrait animer le deuxième semestre de l’année 2021 sera la libre circulation des personnes, puisque la présidence du conseil de l’UE devra soutenir la Commission dans la recherche délicate d’un équilibre entre la santé des citoyens et leurs libertés de circulation. Les campagnes de vaccination des divers pays européens sont désormais bien lancées. En outre, à partir du 1er juillet, le certificat COVID numérique de l’UE sera disponible pour tous les États membres, et permettra aux citoyens européens de voyager et de relancer le secteur du tourisme.
  • Dans la continuité des travaux de la présidence portugaise (soutien à la transition climatique, numérique, droit sociaux), la Slovénie devra également relancer le rôle global de l’UE avec le renforcement des partenariats géopolitiques internationaux. Au-delà des relations avec les USA, le Portugal s’est investi dans le renforcement des relations avec l’Asie, l’Amérique du Sud, et avec l’Afrique. Un sommet sera d’ailleurs organisé avec les dirigeants du continent africain afin de définir une stratégie de coopération.
  • Enfin, la présidence slovène devra également s’atteler à l’Europe numérique, à la digitalisation, à la transition verte et aux droits sociaux. Thèmes centraux de la Conférence sur l’avenir de l’Europe lancée le 9 mai, et dont les travaux se poursuivront durant le semestre slovène pour arriver à ses conclusions au cours du printemps 2022, lorsque la présidence du Conseil de l’UE sera assumée par la France.
  • La présidence slovène devra donc affronter la délicate phase de relance économique et sanitaire du Vieux Continent. Son mandat devra non seulement soutenir la relance du processus d’intégration européenne dans la phase cruciale post-Covid, mais également lever les doutes que Bruxelles a émis à l’égard des dirigeants politiques de Ljubljana sur le dossier des Balkans, et sur le respect des valeurs européennes.