La Trump Organization génère plusieurs dizaines de millions de dollars par an. Ces revenus proviennent principalement de terrains de golf exploités aux États-Unis, en Écosse, en Irlande, aux Émirats arabes unis et en Indonésie. Une part importante vient également du parc immobilier du conglomérat et de la concession de licences pour l’utilisation du nom « Trump ».

Depuis fin 2024, la Trump Organization a été radicalement métamorphosée : aujourd’hui, 93 % de ses revenus proviennent de projets crypto.

  • Selon une analyse réalisée par Reuters, le conglomérat de Donald Trump, dirigé par ses fils, aurait généré 864 millions de dollars de revenus au cours du premier semestre, contre 51 millions l’an dernier durant la même période 1.
  • La différence s’explique par une augmentation considérable des revenus générés par ses tokens WLFI, son stablecoin USD1 ainsi que son memecoin $TRUMP, dont le montant s’élève à 802 millions de dollars.
  • La valeur totale des crypto-actifs détenus par la Trump Organization et ses entités — comme DT Marks DEFI LLC, qui perçoit les revenus provenant de la vente de jetons WLFI — pourrait quant à elle s’élever à plusieurs milliards.

Aujourd’hui, près d’un quart du portefeuille de la famille Trump, soit près de 2 milliards de dollars, se trouve dans quatre principaux projets crypto : World Liberty Financial, une entreprise lancée par les fils de Trump et le fils de Steve Witkoff à l’automne 2024 — qui émet notamment le stablecoin USD1 —, le memecoin $TRUMP lancé en janvier, l’entreprise de minage de cryptomonnaies American Bitcoin, cotée en bourse depuis septembre, et la société ALT5 Sigma (dont Zach Witkoff est également président du conseil d’administration), qui détient des tokens WLFI émis par World Liberty Financial.

Trump œuvre depuis son retour au pouvoir pour le secteur des crypto.

  • Il a notamment ordonné à la Securities and Exchange Commission (SEC), l’organisme fédéral de réglementation et de contrôle des marchés financiers, d’interrompre voire d’abandonner ses enquêtes pesant sur plusieurs acteurs et plateformes d’échange, comme Justin Sun, l’entrepreneur chinois fondateur de la blockchain TRON, et Coinbase.
  • Trump a signé dès janvier un décret interdisant aux agences fédérales d’émettre ou d’approuver des monnaies numériques de banque centrale et a également personnellement poussé en faveur de l’adoption du GENIUS Act, la première législation — ratifiée en juillet — visant à créer une structure réglementaire pour la mise sur le marché de stablecoin.
  • Celle-ci a vocation à rassurer le marché en régulant une industrie visée par des nombreux scandales, notamment l’effondrement de la plateforme FTX en 2022.

La semaine dernière, le 23 octobre, Trump a annoncé pardonner Changpeng Zhao (CZ), le fondateur de Binance condamné en 2023 pour son laxisme dans la mise en œuvre par la plateforme de mesures contre le blanchiment d’argent. Quelques jours plus tard, mercredi 29, Binance a annoncé avoir listé l’USD1 et le token WLFI aux États-Unis.

  • Cette annonce devrait contribuer à populariser le stablecoin de la famille Trump, l’USD1, dont le code source avait été rédigé avec l’aide de Binance, et accroître son utilisation — et donc les intérêts générés 2.
  • L’USD1 s’est récemment hissé au rang de sixième principal stablecoin au monde en termes de capitalisation. L’ambition de la famille Trump est, à terme, de rivaliser avec le Tether (USDT) et l’USD Coin (USDC), les deux stablecoin les plus utilisés.
  • Celui-ci en est toutefois loin, et représente un peu moins de 3 milliards de dollars au jeudi 30 octobre, contre plus de 180 milliards pour le Tether.
Sources
  1. David Gauthier-Villars, Tom Bergin, Michelle Conlin, Lawrence Delevingne et Tom Wilson, « Inside the Trump family’s global crypto cash machine », Reuters, 28 octobre 2025.
  2. Zeke Faux, Muyao Shen et Anthony Cormier, « Binance Aided Trump Crypto Firm Before Founder CZ Sought Pardon », Bloomberg, 11 juillet 2025.