Une quinzaine de partis sont en lice pour les élections néerlandaises qui se déroulent aujourd’hui, mercredi 29 octobre. 

Le PVV de Geert Wilders est en tête des intentions de vote avec 20 %, suivi par la Gauche verte-Parti travailliste (GL/PvdA) menée par Frans Timmermans au coude à coude avec l’Appel chrétien-démocrate (CDA), autour de 15 %. Deux partis libéraux membres de Renew, Démocrates 66 et le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) de Mark Rutte, se situent autour de 10 %.

  • Ce scrutin fait suite à la chute du gouvernement Schoof suite au retrait début juin du Parti de la liberté (PVV/PfE).
  • Celui-ci était arrivé en tête des dernières élections de 2023, doublant son score par rapport au précédent scrutin et obtenant 37 sièges à la Seconde Chambre.
  • Il aura fallu 222 jours de négociations pour former le gouvernement de l’indépendant Dick Schoof, qui a pris ses fonctions en juillet 2024.

Vu la fragmentation de l’espace politique, il est très probable que les négociations soient une nouvelle fois très longues, d’autant que la plupart des partis refusent de participer au gouvernement avec le PVV. 

  • Selon les résultats, deux larges coalitions pourraient voir le jour, selon la politologue Sarah de Lange : une regroupant le parti de Timmermans, le CDA et D66, et potentiellement le VDD, et une autre formée autour du CDA, VVD, D66 et JA21, ainsi que du BBB, le Mouvement agriculteur-citoyen fondé en 2019 1.

Même s’il sera exclu du futur gouvernement, le PVV a imposé les termes du débat.

  • Si les principales préoccupations des Néerlandais portent sur le logement, la santé et le coût de la vie, les enjeux identitaires monopolisent les discussions.
  • Wilders défend une ligne dure centrée autour du déploiement de l’armée aux frontières du pays, de la fermeture des centres d’accueil pour les réfugiés et du rapatriement de réfugiés syriens.

La difficulté des partis à former des gouvernements aux Pays-Bas ne témoigne pas nécessairement d’une « crise » de la démocratie néerlandaise.

  • Comme le soulignait Tom van der Meer, la fragmentation extrême est le résultat d’un système électoral très proportionnel.
  • Bien que cela pose des problèmes aux partis, ils peuvent être surmontés si les acteurs politiques engagent une réflexion et considèrent de nouvelles options : gouvernement minoritaire, coalitions changeantes, etc.
Sources
  1. Andy Bounds, « Dutch voters eye return to centre after far-right experiment fails », Financial Times, 27 octobre 2025.