Face au proto-fascisme numérique, une conversation avec Bruno Colmant
Aux États-Unis, les entreprises du numérique sont en train de donner à un dirigeant autoritaire les moyens de transformer une république en dictature fasciste.
Contrôler l’information pour cultiver l’apathie — jusqu’à une maîtrise totale des corps.
Dans son dernier livre, Bruno Colmant décrypte cette nouvelle alliance.
Votre dernier essai Donald Trump : le spectre d’un fascisme digital propose un nouveau concept : le « proto-fascisme numérique ». De quoi s’agit-il et pourquoi estimez-vous que nous sommes menacés ?
Bruno Colmant Ce n’est pas un simple accident de parcours, ni une fatalité systémique inhérente au capitalisme.
Ce n’est pas le produit anonyme d’une logique économique aveugle.
C’est un phénomène bien plus contingent, incarné, et en ce sens bien plus terrifiant, car il est anthropologique. Il s’agit d’un projet politique précis, porté par des volontés humaines identifiables et une alliance stratégique délibérée, souvent visible et même revendiquée.
D’un côté, une frange politique populiste cherche à consolider son pouvoir en s’affranchissant des contraintes démocratiques. De l’autre, des entreprises technologiques avides de dérégulation et d’une influence sans précédent veulent toujours plus de pouvoir.
Le danger n’est donc pas une abstraction théorique mais un complot concret — une convergence d’intérêts qui remodèle nos sociétés de l’intérieur.
Vous décrivez la violence non plus comme un accident mais comme l’instrument central d’une gouvernance autoritaire. Comment cela se manifeste-t-il concrètement ?
Les manifestations sont multiples et souvent insidieuses. Nous assistons à une militarisation croissante de l’espace public, comme l’utilisation de la Garde nationale pour disperser des manifestants brouillant les lignes entre forces militaires et civiles. Les actions de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) ressemblent de plus en plus à celles d’une force paramilitaire, déployée agressivement contre les populations vulnérables.
Les attaques systématiques contre l’État de droit, les executive orders, l’expansion des pouvoirs d’agences comme l’ICE, la légitimation de la corruption — tout cela n’est pas une série de dérapages isolés. Ce sont les composantes d’une stratégie cohérente visant à éroder les fondements de la démocratie. Le projet politique est d’étouffer doucement la loi, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’un souvenir de justice… La brutalité n’est pas un défaut de cette approche : elle est son cri de ralliement, une technique de domination calculée qui disqualifie toute intelligence critique.
Au-delà de la figure autoritaire de Trump, vous postulez que ce tournant a en fait des racines profondes.
Ce projet ne surgit pas du néant.
Il trouve un terreau fertile dans une fracture sociale abyssale, produit de l’échec d’un néolibéralisme que les États-Unis ont autrefois institutionnalisé. La promesse de ruissellement des richesses a produit l’effet inverse : des décennies de désindustrialisation, d’insécurité économique et d’exclusion raciale persistante ont créé un ressentiment profond.
Cette inégalité structurelle, intrinsèquement liée à un modèle capitaliste qui érige l’accumulation de richesse en vertu cardinale, est stratégiquement exploitée. Plus l’ordre social engendre de la souffrance, plus la colère s’intensifie. Mais cette colère est habilement détournée non pas contre le système lui-même, mais contre ceux qui le dénoncent, contre les « vermines gauchistes », les « animaux » de la presse ou les migrants qualifiés de « violeurs ».
Cela forge une aspiration croissante à une figure d’autorité forte, comme si la main qui frappe pouvait paradoxalement apporter sécurité et protection : c’est le tour de force de convaincre les classes populaires qu’on les protège contre la classe sociale dont on est soi-même issu.
Quel rôle joue l’alliance inédite de « l’accélération réactionnaire » ?
C’est un aspect fondamental.
Nous assistons à l’émergence d’une contre-révolution philosophique, les Lumières noires, qui prône un retour aux hiérarchies naturelles et rejette violemment les idéaux des Lumières : la raison, l’égalité, l’universalité des droits.
Sous le pseudonyme de Mencius Moldbug, un blogueur-philosophe californien, Curtis Yarvin, a théorisé dès 2007 la faillite inéluctable de la démocratie libérale, qu’il juge faible et corrompue. Il voit l’ordre occidental comme une cathédrale monolithique, un édifice de pouvoir progressiste qu’il exècre et qu’il faut détruire.
Sa proposition est radicale : un « redémarrage complet du système », allant jusqu’à l’idée de « RAGE » (Retire All Government Employees). Cette pensée radicalise celle de l’école autrichienne d’économie, poussant le libertarianisme à son extrême, considérant l’État comme l’ennemi. Elle propose de remplacer la République par une monarchie absolutiste et rationalisée, dirigée par un « roi-PDG » non élu.
C’est un tour de force de convaincre les classes populaires qu’on les protège contre la classe sociale dont on est soi-même issu.
Bruno Colmant
Certains dirigeants d’entreprises technologiques, comme Peter Thiel ou Elon Musk, ont trouvé là une légitimation intellectuelle à leur dédain pour l’ordre établi. Ils partagent un ennemi commun — la démocratie égalitaire des Lumières — et un même désir : un ordre où le pouvoir revient aux plus efficaces, qu’ils soient monarques, ingénieurs ou entrepreneurs.
Comment cette vision se concrétise-t-elle selon vous — et quels en sont les outils ?
C’est là que cette nouvelle alliance devient particulièrement dangereuse.
Poussée à son paroxysme, la vision technolibertarienne a trouvé dans des figures politiques son véhicule idéal. L’intelligence artificielle et la surveillance de masse deviennent les outils rêvés pour asseoir une domination totale. Des entreprises comme Palantir, cofondée par Peter Thiel, collectent et analysent des volumes colossaux de données pour des clients gouvernementaux et militaires.
L’objectif implicite, pour certains, est la cartographie granulaire des vies individuelles, une connaissance détaillée de chaque citoyen. Le succès de Palantir démontre un pacte où le pouvoir politique s’arme d’outils de contrôle social sans précédent en même temps que l’entreprise technologique consolide sa position.
Elon Musk, de son côté, n’a pas seulement cherché à influencer la politique, mais à en redessiner les contours mêmes avec l’idée d’un éphémère « America Party » fondé sur sa plateforme numérique, transformant un réseau social en un véhicule direct de mobilisation politique et de contrôle de l’information.
Cette idéologie s’accompagne d’une tendance eugéniste à peine voilée, sous couvert de pronatalisme et d’une esthétique de l’homogénéité, tout comme le « look Mar-a-Lago », qui renvoie à une volonté d’imposer une pureté raciale, rappelant l’idéalisation aryenne. Il faut y ajouter les projets expansionnistes qu’entretient Musk pour les États-Unis, ainsi que son autre projet concernant Mars ; à ces idées se mêlent, d’une façon un peu contradictoire, un désir de marchander la citoyenneté et d’expulser ceux qui auraient un ADN impur.
Le succès de Palantir démontre un pacte où le pouvoir politique s’arme d’outils de contrôle social sans précédent en même temps que l’entreprise technologique consolide sa position.
Bruno Colmant
Pourquoi ce « contrat social inversé » est-il si important ?
C’est l’essence même du proto-fascisme numérique. Le véritable danger est bien plus subtil qu’une grande parade militaire. Il est viral, orchestré en silence par des algorithmes qui s’insinuent dans les pores mêmes de nos existences. C’est un nouveau Léviathan — non de chair et de sang, mais de flux de données et de codes, dont la puissance ne réside pas dans la force brute mais dans la connaissance totale de l’individu — de ses peurs les plus intimes à ses désirs les plus secrets.
Cette emprise douce, presque consensuelle, ne brise pas la volonté par la coercition physique, mais la façonne par la suggestion, l’incitation subtile, la bulle de confirmation et le narratif sur mesure. Le citoyen, jadis sujet pensant de la démocratie, devient une variable d’ajustement dans un système où la liberté — autrefois un droit inaliénable — est réduite à une simple optimisation comportementale.
Quant à l’inversion du contrat social, elle est frappante.
Autrefois, de Hobbes à Rousseau, les individus cédaient une part de leur liberté brute à un souverain en échange de sécurité et de justice. Aujourd’hui, nous offrons, souvent inconsciemment, la totalité de notre expérience vécue aux nouveaux souverains algorithmiques. En retour, ils ne promettent pas la sécurité mais une fluidité infinie : un flux hypnotique de divertissements, de confirmations émotionnelles et de satisfactions instantanées.
Ce n’est plus une société, c’est une plateforme. Et sur une plateforme, il n’y a pas de citoyens, seulement des utilisateurs.
Comment l’intelligence artificielle exacerbe-t-elle cette situation ?
C’est le cœur de cette mutation. Si Cambridge Analytica avait marqué l’élection de 2016 en exploitant des données psychographiques pour cibler les émotions, ce n’était que le début.
L’innovation majeure ne fut pas l’usage des données — Barack Obama l’avait déjà fait avec son « Project Narwhal » en 2012 — mais leur perversion psychographique, exploitant les biais cognitifs.
Aujourd’hui, l’IA redéfinit la manipulation politique à des niveaux inégalés. Des algorithmes avancés produisent des messages personnalisés, relayés par des bots et des « deepfakes » d’un réalisme troublant. La distinction entre faits et mensonges est floue, les divisions sociales sont accentuées par un chaos informationnel ciblé.
Les organisateurs de ces campagnes ne sont plus des idéologues, mais des physiciens du pouvoir. Leur laboratoire est un serveur de données, leur matière première est le flux brut de nos émotions. Ils ne cherchent pas à convaincre par la raison, mais à déclencher des réactions en chaîne. Ils ont compris que la politique n’est plus l’art du compromis, mais la science de la polarisation.
Favorisée par certaines administrations, la dérégulation de l’IA accélère cette dynamique. Nous nous dirigeons vers une « dictature numérique » : des systèmes de surveillance dopés par des algorithmes pourraient identifier et neutraliser les dissidents, tandis que des campagnes de désinformation perfectionnées manipuleraient les scrutins. Cela vide la démocratie de sa substance, remplaçant le libre choix par le contrôle.
Le proto-fascisme est un nouveau Léviathan — non de chair et de sang, mais de flux de données et de codes.
Bruno Colmant
Vous allez jusqu’à imaginer un « Projet Harmonia », qui irait au-delà même de la manipulation des informations. Pourriez-vous revenir sur cette hypothèse particulièrement dystopique ?
C’est une trajectoire extrême, mais envisageable. Je l’ai imaginée sous le vocable de « Projet Harmonia ». Si je devais esquisser le pire des futurs, j’imaginerais une initiative rendue plausible par les avancées des interfaces neuronales directes et des neurosciences cognitives.
Le « Projet Harmonia » ne filtrerait plus seulement l’information ni ne se contenterait de prédire les comportements. Il viserait le cœur même de la dissidence : les émotions et les pensées dissonantes. Grâce à des nanoréseaux qu’on intégrerait volontairement dans notre corps pour notre bien-être, grâce aussi à des algorithmes d’optimisation émotionnelle, il deviendrait possible de lisser les aspérités intérieures, d’adoucir les colères, de réorienter les anxiétés vers une harmonie collective perçue comme souhaitable. Les erreurs de jugement, les déviations morales, les fragilités identitaires seraient subtilement recalibrées, non par la force, mais par une ingénierie de la sensation qui récompenserait la conformité neuronale par un microdosing de dopamine numérique.
Dans ce monde, le véritable danger ne serait plus l’opposition visible mais l’extinction même de la pensée libre, dissoute dans un consensus de bien-être algorithmique qui promettrait la tranquillité au prix de l’âme. C’est ce que Shoshana Zuboff nomme le « capitalisme de surveillance » — mais poussé à son paroxysme : non plus prédire et vendre, mais modifier le comportement humain à grande échelle, jusqu’à nos désirs les plus intimes.
En quoi vos développements puisent-ils dans les travaux d’Hannah Arendt sur la banalité du mal et le totalitarisme ?
Dans ses analyses profondes sur le totalitarisme, Arendt a mis en lumière la fragilité des repères.
Elle a démontré comment la destruction méthodique de la vérité factuelle et la manipulation des réalités par les régimes autoritaires peuvent profondément désorienter les citoyens. Pour elle, cette dissolution du sens commun, où les faits sont subordonnés aux récits idéologiques, ne mène pas seulement à la perte de la liberté, mais à une dissolution de la capacité à juger et à agir politiquement. Cette confusion, qui rend le réel incertain, prépare le terrain à l’acceptation de formes de domination inédites.
Les organisateurs de campagnes d’IA ne sont plus des idéologues mais des physiciens du pouvoir.
Bruno Colmant
L’œuvre d’Arendt, notamment sur la banalité du mal, résonne avec une acuité particulière aujourd’hui, alertant sur la soumission des esprits face à un pouvoir qui redéfinit constamment le réel pour mieux asseoir son emprise. Le proto-fascisme numérique, fusionné à l’intelligence artificielle, évoque ces sombres prophéties, mais transposées dans un univers où le mal est codé en lignes algorithmiques, où le contrôle s’étend du social au biologique.
Concrètement, qui seraient les figures clefs de ce nouvel ordre ?
Ce projet autocratique ne repose pas uniquement sur un homme, mais sur un archipel d’opérateurs qui, chacun dans leur domaine, ont permis de transformer une rhétorique en un système de pouvoir concret.
Des juristes comme John Eastman ont fourni l’architecture intellectuelle pour tenter de subvertir la Constitution.
Le leader républicain au Sénat, Mitch McConnell, a utilisé son pouvoir institutionnel avec un cynisme glacial pour verrouiller la Cour suprême.
Des financiers comme Steve Mnuchin ont garanti que la rhétorique anti-élite se traduirait en politiques favorables à ces mêmes élites.
La dimension dynastique s’est incarnée dans la figure de Jared Kushner, effaçant la frontière entre famille, affaires et État.
Enfin, un grand prêtre médiatique comme Tucker Carlson a su quotidiennement transformer le ressentiment populaire en une doctrine cohérente et agressive, façonnant une réalité alternative pour des millions d’Américains. Ces figures sont les piliers d’un édifice structuré, une convergence de compétences au service d’un seul homme, révélant la nature systémique de la menace.
En faisant parfois le lien avec des figures historiques du fascisme d’une manière linéaire, le parallélisme semble parfois poussé à un point presque trop concordant : ne craignez-vous pas que votre analyse tombe dans le piège de la reductio ad Hitlerum ?
L’histoire ne se répète pas, mais elle bégaie parfois. Il ne s’agit donc pas d’une réduction simpliste — car les contextes sont différents.
Ravagée par l’hyperinflation, l’Allemagne de 1933 n’est pas comparable aux États-Unis contemporains, et le chemin vers le pouvoir n’est pas le même. Cependant, des historiens spécialistes du fascisme, comme Robert Paxton, ont jugé que l’étiquette fasciste était non seulement acceptable, mais nécessaire — en comparant la tentative de coup de force du 6 janvier à des événements comme la marche sur Rome de Mussolini. Paxton souligne que la disposition à utiliser la violence pour contourner le processus démocratique est un marqueur clef.
Nous discernons comme lui plusieurs signes préoccupants.
Le premier est la montée de la violence institutionnelle. Le deuxième est l’alliance avec les élites économiques — et technologiques, une forme moderne de ce phénomène. Le troisième est l’exploitation des fractures sociales, un terrain propice à l’autoritarisme. Et le quatrième est la remise en cause des institutions démocratiques. Le proto-fascisme actuel n’a pas besoin de chemises noires ou de camps : il s’appuie sur une base populiste, les réseaux sociaux et une rhétorique de division.
Le philosophe Jason Stanley a d’ailleurs décrypté les dix piliers tactiques récurrents des politiques fascistes, souvent déguisées, alertant sur la promotion d’un passé mythifié, la propagande incessante, l’anti-intellectualisme, le mépris de la vérité et la division entre « nous » et « eux », rhétorique reprise aujourd’hui par Elon Musk après l’assassinat de Charlie Kirk.
Selon vous, pourquoi cette résurgence du fascisme vient-elle aujourd’hui des États-Unis ?
Les avertissements d’Alexis de Tocqueville, dès 1835 dans De la démocratie en Amérique, résonnent avec une acuité particulière.
Il mettait en garde contre la tyrannie de la majorité, ce danger où la volonté populaire, sans contrepoids, devient un outil de domination. Il craignait aussi l’individualisme, cette atomisation sociale où les citoyens, centrés sur leurs intérêts personnels, délaissent le bien commun.
Sous la présidence de Donald Trump, ces deux fractures se sont cruellement révélées : la polarisation et la rhétorique anti-État ont exacerbé un individualisme déjà présent, illustrant la pertinence durable de ses mises en garde. La fragmentation d’un pays fragile, toujours proche de sa désunion, fait inverser le sens de la devise « E pluribus unum » en « Ex uno plures ».
Face à ces défis colossaux, quelles forces de résistance peuvent émerger — et comment devraient réagir les démocraties ?
Face aux ombres qui s’allongent, des résistances émergent, bien que fragiles.
Des mouvements citoyens, des organisations de défense des droits humains, des collectifs universitaires et des réseaux d’activistes numériques s’organisent pour contrer la centralisation du pouvoir. Des initiatives locales cherchent à préserver les contre-pouvoirs et la transparence. Même au sein des partis traditionnels, des voix dissidentes contestent l’adhésion aveugle.
Le proto-fascisme actuel n’a pas besoin de chemises noires ou de camps : il s’appuie sur une base populiste, les réseaux sociaux et une rhétorique de division.
Bruno Colmant
Ces efforts, souvent dispersés, témoignent d’une résilience démocratique. Cependant, leur succès dépend de leur capacité à transcender les fractures sociales et à mobiliser une société polarisée autour d’un projet commun de restauration des valeurs démocratiques, ce qui me semble un objectif inatteignable à ce jour sans une coordination d’ampleur.
La réponse doit être avant tout politique, culturelle et sociale.
Il faut défendre sans concession les institutions, les contre-pouvoirs, lutter contre les fractures qui alimentent les extrêmes et réaffirmer la raison, l’empathie, la vérité. Les valeurs de justice, d’égalité et de solidarité doivent être réaffirmées avec force. Cela nécessite de redonner à la raison une place centrale dans la gouvernance, de dépasser les passions pour élaborer des solutions inclusives et durables.
Les crises à l’origine de ce proto-fascisme — inégalités économiques, défiance institutionnelle, fractures culturelles — ne se résorberont pas sans réformes ambitieuses. Restaurer la confiance dans les institutions, encourager une culture de tolérance et répondre aux aspirations légitimes des citoyens sont des étapes indispensables pour renforcer la résilience démocratique.
Ce n’est pas une leçon de l’Histoire lointaine, mais une confrontation — peut-être finale — avec les choix que l’humanité doit commettre. L’urgence est absolue, car comme le disait Timothy Snyder, « le pouvoir de l’autoritarisme est donné librement ».
La soumission préventive, le conformisme, la peur, sont les premiers pas vers la fin de la liberté.
Nous ne devons pas détourner le regard.