L’analyse à chaud de la conférence de presse (avec la traduction des passages clefs) est ici
La tenue même d’une conférence de presse conjointe constitue en soi un signal : Trump y verra nécessairement un motif de présenter le sommet comme un succès.
- Trump avait déclaré qu’il lui faudrait quelques minutes pour savoir si Poutine était sérieux au sujet d’un éventuel accord sur l’Ukraine, et avait menacé de quitter la réunion ou de tenir une conférence de presse seul si les discussions tournaient mal.
- Il s’agit de la première conférence de presse conjointe entre un président américain et un président russe depuis celle d’Helsinki en 2018, au cours de laquelle Trump avait paru privilégier la parole de Poutine à celle des agences de renseignement américaines concernant l’ingérence russe en 2016.
Du côté russe, la rencontre est perçue de manière très positive.
- Dans une vidéo publiée sur Telegram, le ministre russe de la Défense, Andreï Belousov, interrogé par l’agence Tass au sujet de son ressenti après la rencontre entre Trump et Poutine répond simplement : « Excellent ».
- L’ambassadeur de Russie aux États-Unis a déclaré à la télévision russe que l’atmosphère était globalement positive, mais a reconnu qu’il n’y avait « pas encore de percée » dans la restauration des relations bilatérales entre les deux pays.
Vladimir Poutine a commencé la conférence de presse en évoquant la relation historique entre la Russie et les États-Unis.
- Avant la réunion, le récit officiel du Kremlin mettait surtout en avant l’idée que les États-Unis et la Russie sont deux grandes nations qui doivent entretenir de bonnes relations, indépendamment des conflits locaux.
- Des responsables russes ont également mis en avant l’un des thèmes les plus chers de la propagande russe : la Seconde Guerre mondiale. Avant la rencontre en Alaska, Poutine s’est rendu à un mémorial en Russie rendant hommage à la coopération entre l’Union soviétique et les États-Unis durant le conflit et dans une vidéo, on le voit déposer des fleurs au monument de Magadan qui rappelle la route aérienne Alaska-Sibérie.
- Vladimir Poutine affirme que les « racines » des préoccupations russes en Ukraine — à savoir le retrait du gouvernement Zelensky — doivent être éliminées avant qu’un accord de paix complet puisse être conclu.
La rencontre entre les deux hommes a débuté sur la base militaire d’Elmendorf-Richardson, à Anchorage, vers 21h30, heure de Paris, et s’est conclue trois heures plus tard.
- Contrairement à ce qui avait été annoncé précédemment, la rencontre bilatérale entre Donald Trump et Vladimir Poutine a été remplacée par une réunion élargie.
- Le président américain avait déclaré que son objectif était d’obtenir un cessez-le-feu et une deuxième rencontre qui inclurait aussi Zelensky.
- Dans la journée, le département du Trésor américain avait suspendu temporairement certaines sanctions contre la Russie jusqu’au 20 août. À noter : une seule personne de a délégation russe n’était pas sous le coup de sanctions américaines.
- La proposition de Poutine en amont de la réunion concernait surtout un nouveau traité de contrôle des armements et plusieurs responsables russes avaient insisté sur le fait que la position de la Russie concernant le conflit en Ukraine et ses demandes maximalistes n’avait pas changé.
Il s’agit de la première rencontre entre un président américain et un président russe depuis 2021 — et la première visite sur le sol américain de Poutine depuis 10 ans.