Malgré le 15 août, la rédaction reste mobilisée pour couvrir le sommet entre Trump et Poutine en Alaska. Pour recevoir nos publications et soutenir le travail d’une rédaction indépendante, découvrez notre offre à 8 euros par mois

À la veille de la rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump, prévue vendredi 15 août sur la base d’Elmendorf-Richardson, à Anchorage, en Alaska, les représentants de l’État russe sont restés assez évasifs sur leurs attentes.

La liste de la délégation publiée par le Kremlin laisse toutefois entrevoir la portée symbolique et politique de cette rencontre : outre les cinq participants aux discussions, Poutine sera accompagné de dix personnalités, dont neuf sont sous le coup de sanctions américaines et deux ciblés par la Cour pénale de justice.

Le 9 août, Iouri Ouchakov, ancien ambassadeur de la Fédération de Russie aux États-Unis et conseiller du président pour les Affaires internationales, s’est contenté d’annoncer que cette rencontre devait permettre de « parvenir à un règlement pacifique et durable de la crise ukrainienne ».

  • Le 14 août, il a précisé que cette rencontre devait également permettre aux deux chefs d’État d’aborder des « enjeux plus larges relatifs à la paix et à la sécurité, ainsi que les questions internationales et régionales actuelles et les plus sensibles » — un objectif diplomatique toujours mis en avant par la Russie.
  • L’un de ces enjeux majeurs est d’ordre économique, car les deux présidents doivent également aborder l’avenir des échanges commerciaux entre leurs deux pays, alors que les annonces de Donald Trump concernant les sanctions et les droits de douane sont aussi tonitruantes que changeantes, et que Vladimir Poutine semble avoir des réticences à l’idée de laisser des entreprises états-uniennes réintégrer le marché russe.

Dans son allocution, Ouchakov n’a pas manqué d’évoquer l’un des thèmes les plus symboliques et les plus chers de la propagande russe : la Seconde Guerre mondiale. 

Il a notamment rappelé :

Non loin de la base militaire où les négociations doivent avoir lieu se trouve un cimetière commémoratif où reposent neuf aviateurs soviétiques, ainsi que deux militaires et deux civils ayant perdu la vie en 1942-1945 lors du transfert d’avions états-uniens en Union soviétique dans le cadre du programme de prêt-bail (ou « lend-lease ») par la route Alaska-Sibérie. La rencontre se tiendra donc à proximité d’un lieu d’une grande importance historique, symbole de la fraternité d’armes entre les peuples de nos deux pays. Ce fait revêt une portée symbolique toute particulière en cette année qui marque le 80e anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie et le Japon militariste.

Enfin, M. Ouchakov a annoncé la composition de la délégation russe restreinte, qui comprend cinq personnalités : lui-même, le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, le ministre de la Défense, Andreï Belooussov, le ministre des Finances, Anton Silouanov, et le représentant du président pour la coopération économique avec les pays étrangers, Kirill Dmitriev.

À ces cinq figures du tout premier cercle poutinien s’ajoutent d’autres hauts responsables russes, dont la liste vient d’être publiée sur le site du Kremlin 1.

Nous vous proposons un premier tableau prosopographique, une carte ainsi qu’une brève analyse accompagnée d’une galerie de photos.

Anton Edouardovitch Vaïno, directeur de l’Administration présidentielle de la Fédération de Russie depuis 2016

Le chef de l’administration présidentielle Anton Vaino assiste à une réunion avec des représentants du monde des affaires au Kremlin.

Membre permanent du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie et proche collaborateur de Vladimir Poutine, Anton Vaïno est chargé de la coordination entre des institutions centrales pour le régime, telles que le GRU (service de renseignement militaire) et le FSB (service de sécurité).

Les Pandora Papers avaient révélé ses liens avec des structures offshore et la nature hautement lucrative des missions réalisées par ce fonctionnaire multimillionnaire au sommet de l’État.

Dmitri Anatolievitch Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, ancien président de la Fédération de Russie

Le vice-président du Conseil de sécurité russe et chef du parti Russie unie, Dmitri Medvedev, s’exprime lors d’une session intitulée «  Notre monde dangereux  : qui est responsable et que faire  ?  » dans le cadre du marathon éducatif organisé au Musée de la Victoire sur la colline Poklonnaya à Moscou, en Russie, le mardi 29 avril 2025, avec une photo de Donald Trump blessé par une tentative d’assassinat sur l’écran en arrière-plan.

L’ancien président russe (2008-2012) est désormais un simple propagandiste du Kremlin sur les réseaux sociaux.

Longtemps perçu comme une figure plus modérée, il s’est radicalisé avec l’invasion de l’Ukraine, adoptant une posture virulente et ultranationaliste, souvent teintée de menaces explicites à l’égard de l’Occident.

Ces derniers mois, il s’est engagé dans un affrontement verbal particulièrement tendu avec Donald Trump. Sur les réseaux sociaux et dans les médias, Medvedev a repoussé les ultimatums successifs de Trump à l’encontre du Kremlin, dénonçant leur caractère provocateur et annonçant qu’« un nouvel ultimatum est une menace et un pas de plus vers la guerre ».

Cette escalade verbale l’a même mené à évoquer un conflit nucléaire avec les États-Unis, ce qui a provoqué une réaction spectaculaire de la part de Trump, qui a ordonné le déploiement de deux sous-marins nucléaires « dans les régions appropriées », qualifiant les propos de Medvedev d’« idiots et incendiaires ».

Sergueï Koujouguetovitch Choïgou, secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, ancien ministre de la Défense

Sur cette photo fournie par le gouvernement nord-coréen, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, à droite, serre la main du secrétaire du Conseil de sécurité russe Sergueï Choïgou à Pyongyang, en Corée du Nord, le mercredi 4 juin 2025.

Tout comme Vladimir Poutine, Choïgou est sous le coup de sanctions américaines et fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. La CPI l’accuse notamment d’avoir dirigé des frappes contre des infrastructures civiles en Ukraine.

Secrétaire du Conseil de sécurité depuis 2024, après avoir dirigé le ministère de la Défense de 2012 à 2024, il figure sur la liste des personnes sanctionnées par les États-Unis depuis le 25 février 2022.

Denis Valentinovitch Manturov, premier vice-président du gouvernement de la Fédération de Russie, ministre de l’Industrie et du Commerce de 2012 à 2014

Le président russe Vladimir Poutine, le premier vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang et le premier vice-Premier ministre russe Denis Manturov (de gauche à droite) lors d’une réunion en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg.

Il est président du conseil de surveillance de l’entreprise d’État Rostec, spécialisée dans les produits industriels à vocation civile et militaire, et est également connu comme l’un des membres du gouvernement aux revenus, déclarés ou non, les plus élevés.

Alexeï Alexeïevitch Gromov, directeur adjoint de l’Administration présidentielle de la Fédération de Russie, secrétaire de presse de Vladimir Poutine lors de ses deux premiers mandats présidentiels

Le premier chef de cabinet adjoint de la présidence russe, Alexei Gromov (à gauche), et le président russe Vladimir Poutine à l’hôtel Polyana 1389 à Sochi en 2019.

Gromov est le seul de cette longue liste de personnalités à ne pas être une figure publique de premier plan, mais plutôt un homme « de l’ombre ».

On le connaît surtout comme un homme d’affaires richissime à la tête d’un véritable empire médiatique entièrement placé au service de Vladimir Poutine.

Il a été secrétaire de presse de Vladimir Poutine durant ses deux premiers mandats présidentiels, de 2000 à 2008.

Il est une figure centrale du contrôle étatique sur les médias en Russie, supervisant la production de la propagande officielle, les directives éditoriales, la censure et la gestion du pool de journalistes du Kremlin.

Sergueï Vladilenovitch Kirienko, directeur adjoint de l’Administration présidentielle de la Fédération de Russie

Le président russe Vladimir Poutine, accompagné du vice-ministre de la Défense Alexeï Krivoruchko et du premier adjoint au chef de l’administration présidentielle russe Sergueï Kirienko, visite une exposition présentant les résultats des efforts déployés par le Front populaire panrusse au cours des trois dernières années, organisée sous le slogan «  Tout pour la victoire  !  » au Centre national russe, à Moscou, en Russie.

Ancien proche d’Eltsine, il est une figure de long cours et a été président du gouvernement lors du krach de 1998. Décrit comme « l’homme qui met en œuvre les idées de Poutine » 2, notamment en ce qui concerne la préparation idéologique de la société à une guerre longue, voire permanente.

Alexandre Valentinovitch Novak, vice-président du gouvernement de la Fédération de Russie

Le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak assiste à une réunion entre le président russe Vladimir Poutine et le président iranien Ebrahim Raisi au Kremlin à Moscou.

Ancien ministre de l’Énergie entre 2012 et 2020, Novak s’est toujours prononcé en faveur d’un rapprochement entre la Russie et les États-Unis concernant la répartition du marché mondial des hydrocarbures, ce qui, dans la rhétorique russe, se traduit par  : «  nos pays sont les principales puissances énergétiques garantissant la sécurité du monde  ».

Notons également que Novak est né le 23 août 1971 à Avdiivka en Ukraine, aujourd’hui située dans l’oblast de Donetsk. Cette ville est devenue l’un des épicentres des combats de la guerre en Ukraine, après avoir été prise par les forces russes en 2024, au terme de plusieurs mois d’affrontements.

Sa présence pourrait s’expliquer par la nécessité pour le Kremlin de mettre en avant la continuité territoriale et historique entre la Russie et l’Ukraine, afin de légitimer ses revendications sur le Donbass.

Maxime Stanislavovitch Orechkine, vice-directeur de l’Administration présidentielle de la Fédération de Russie

Vladimir Poutine rencontre Dilma Rousseff, présidente de la Banque des BRICS, en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, au palais Constantin avec le vice-chef de l’administration présidentielle russe, Maxim Oreshkin.

Issu des cercles technocratiques, Orechkine a d’abord fait carrière dans la banque et la finance internationale avant de prendre la tête du ministère des Finances sous Medvedev. 

Décrit par Bloomberg comme l’un des « favoris » de Vladimir Poutine, il est chargé de mettre en œuvre la politique de planification à long terme du président russe 3.

Dimitri Sergueïevitch Peskov, porte-parole du président de la Fédération de Russie et vice-directeur de l’Administration présidentielle de la Fédération de Russie

Dmitri Peskov, porte-parole du président russe, assiste à une réunion bilatérale entre le président Vladimir Poutine et son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva au Kremlin.

Né en 1967 à Moscou, Peskov a été diplomate en Turquie, porte-parole du Kremlin depuis 2012, et occupe également le poste de vice-directeur de l’administration présidentielle. Il reste une figure centrale de la communication politique russe.

Vladimir Rostislavovitch Medinski, conseiller du président de la Fédération de Russie, négociateur à Istanbul et président de la Commission pour l’enseignement de l’histoire russe

Vladimir Medinsky, conseiller du président russe, assiste à une cérémonie de présentation des nouveaux manuels d’histoire destinés aux élèves de la 5e à la 11e année des écoles secondaires et professionnelles, au Kremlin de Moscou le 22 juin 2025 (Crédit image  : © Gavriil Grigorov/TASS via ZUMA Press)

Vladimir Rostislavovitch Medinski, historien et homme politique né en 1970 à Smila, en Ukraine soviétique, a été ministre de la Culture de 2012 à 2020, puis est devenu une figure idéologique centrale durant la période du coronavirus, alors que le président russe était extrêmement isolé.

Il est aujourd’hui conseiller de Vladimir Poutine pour les questions d’histoire, de culture et d’éducation, et a dirigé la délégation russe lors des négociations d’Istanbul.

Iouri Victorovitch Ouchakov, conseiller du président de la Fédération de Russie, ancien diplomate aux États-Unis

Le président russe Vladimir Poutine s’entretient avec son conseiller présidentiel Yury Ushakov, à droite, lors d’une réunion élargie du Conseil économique suprême eurasien, à Minsk, en Biélorussie le 27 juin 2025.

Le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine connaît particulièrement bien le terrain américain, pour avoir été ambassadeur de Russie aux États-Unis, après une carrière aux Nations-Unies et au ministère des Affaires étrangères de l’URSS, puis de la Fédération de Russie. Il est l’un des nombreux porte-parole de la vision poutinienne, qui est hostile aux « ingérences » de l’OTAN et favorable à un monde « multipolaire ».

Âgé de 77 ans, Ouchakov est le principal conseiller de Poutine en matière de politique étrangère depuis plus d’une décennie. Entré au ministère des Affaires étrangères en 1970 sous l’Union soviétique, il a été à la tête de l’ambassade russe aux États-Unis de la fin des années 1990 jusqu’en 2008, puis a occupé des fonctions au sein du gouvernement alors dirigé par Vladimir Poutine.

Parfaitement bilingue en anglais, il participe aux négociations avec l’Ukraine depuis le début de l’année 2022 et travaille ainsi sur le dossier depuis trois ans.

Andreï Removitch Belooussov, ministre de la Défense de la Fédération de Russie

Le président russe Vladimir Poutine, à droite, s’entretient avec le ministre russe de la Défense Andreï Belousov lors d’une cérémonie de dépôt de gerbes marquant le 84e anniversaire de l’invasion nazie de l’Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale, à l’occasion de la Journée du souvenir et du deuil, devant la tombe du Soldat inconnu près du mur du Kremlin à Moscou, en Russie, le dimanche 22 juin 2025.

La nomination, en 2024, de cet économiste et ancien ministre du Développement économique au poste de ministre de la Défense, jusqu’alors occupé par Sergueï Choïgou, témoigne d’un virage résolu vers l’économie de guerre et la planification à long terme du complexe militaro-industriel.

Sergueï Viktorovitch Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov assiste à une réunion entre le président russe Vladimir Poutine et le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi au Kremlin, à Moscou, en Russie.

Le ministre des Affaires étrangères de Poutine, Sergueï Lavrov, est à la tête de la diplomatie russe depuis 2004 — ce qui en fait le ministre des Affaires étrangères russe avec la plus grande longévité depuis l’Union soviétique. Représentant permanent de la Russie auprès des Nations unies de la fin des années 1990 jusqu’en 2004, il dispose également d’une connaissance approfondie des élites américaines et du fonctionnement des négociations internationales.

Lors de sa longue conférence de presse annuelle en janvier, Lavrov se félicitait du fait que Donald Trump soit le premier dirigeant occidental à reconnaître que l’OTAN avait menti en promettant de ne pas s’étendre vers l’Est, ce qui a provoqué la guerre en Ukraine.

Depuis, le président américain et ses alliés se sont encore davantage alignés sur la propagande du Kremlin, et les États-Unis de Donald Trump refusent désormais de qualifier la Russie d’agresseur.

Anton Germanovitch Silouanov, ministre des Finances de la Fédération de Russie

vice-Premier ministre et ministre des Finances russe Anton Siluanov (à gauche) et le président russe Vladimir Poutine lors d’une réunion du Conseil économique suprême eurasien à la bibliothèque présidentielle Boris Eltsine.

Né en 1963 à Moscou, est ministre des Finances depuis 2011, après avoir succédé à Alexeï Koudrine, et a également été vice-premier ministre de 2018 à 2020. 

Elvira Sakhipzadovna Nabioullina, présidente de la Banque centrale de la Fédération de Russie

La gouverneure de la Banque de Russie, Elvira Nabiullina, assiste à une vidéoconférence entre le président russe Vladimir Poutine et des représentants de la communauté internationale des investisseurs et des entreprises étrangères qui fabriquent le vaccin Spoutnik V, dans le cadre du Forum économique international de Saint-Pétersbourg en 2021

Elvira Sakhipzadovna Nabioullina est la présidente de la Banque centrale de la Fédération de Russie. Malgré les critiques croissantes à son encontre, notamment de la part d’oligarques mécontents des orientations du pouvoir russe, elle a été l’architecte du système économique qui a permis à la Russie de s’engager et de se maintenir dans une guerre longue.

Alexandre Vasilievitch Bortnikov, directeur du Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie (FSB)

Le président russe Vladimir Poutine, à gauche, s’entretient avec le directeur du Service fédéral de sécurité (FSB) Alexandre Bortnikov lors de sa visite au siège du FSB à Moscou, en Russie, le jeudi 20 février 2020.

Ancien officier du KGB, puis du FSB, à Leningrad-Saint-Pétersbourg, il y a rencontré Vladimir Poutine au tout début de sa carrière, pour ne plus jamais quitter son cercle rapproché. 

Victor Vassilievitch Zolotov, directeur du Service fédéral de la Garde nationale et commandant en chef des troupes de la Garde nationale de la Fédération de Russie

Le président russe Vladimir Poutine (à gauche) et le directeur du Service fédéral de la garde nationale russe (Rosgvardia), Viktor Zolotov, s’entretiennent lors d’une réunion au Kremlin.

Ces fonctions récompensent les bons et loyaux services de protection personnelle que Zolotov a rendus à Vladimir Poutine depuis l’époque où ce dernier était adjoint au maire de Saint-Pétersbourg, Anatoli Sobtchak, dans les années 1990.

Sergueï Evguéniévitch Narychkine, directeur du Service des renseignements extérieurs de la Fédération de Russie

Le directeur des services de renseignement extérieur, Sergueï Narychkine, assiste à une réunion de la Commission militaro-industrielle présidée par le président Vladimir Poutine au Kremlin, à Moscou, en Russie.

Ancien collègue de Vladimir Poutine au KGB dans les années 1980, Narychkine est un proche du président russe. Membre du premier cercle du Kremlin, il est également président de la Société historique russe. 

Homme influent, il incarne une ligne particulièrement dure prônant le démembrement total de l’Ukraine.

Dans son discours, il emploie également la notion d’« eurofascisme », affirmant que l’action de la Russie se justifie par la nécessité de combattre une Europe perçue comme hostile et idéologiquement rétrograde

Tout comme Ouchakov, il a participé aux premières négociations avec l’Ukraine en 2022, en tant que directeur des services de renseignement extérieur de la Fédération de Russie.

Sergueï Narychkine a lui une longue relation de travail avec Vladimir Poutine, avec qui il a passé du temps sur les bancs de l’Institut du Drapeau Rouge du KGB (Краснознаменном институте), un établissement chargé de la formation des officiers des services de renseignement soviétiques 4.

Sergueï Semionovitch Sobianine, maire de Moscou 

Le président russe Vladimir Poutine (à gauche) et le maire de Moscou Sergueï Sobianine assistent à une messe de Pâques à la cathédrale du Christ-Sauveur le 20 avril 2025.

Ingénieur de formation né en 1958, Sobianine est maire de Moscou depuis 2010 après avoir dirigé l’oblast de Tioumen, l’Administration présidentielle et exercé comme vice-premier ministre. Il a été réélu deux fois et figure parmi les responsables russes sanctionnés par les États-Unis depuis 2022. 

Valeri Vassilievitch Guérassimov, chef d’état-major général des Forces armées de la Fédération de Russie, premier vice-ministre de la Défense de la Fédération de Russie

Cette photo publiée sur le site web du Kremlin le 12 mars 2025 montre le président russe Vladimir Poutine (à gauche) et le chef d’état-major des forces armées russes Valery Gerasimov se serrant la main dans un centre de commandement militaire dans la région de Koursk.

Valéri Vassilievitch Guérassimov est chef d’état-major général des forces armées de la Fédération de Russie et premier vice-ministre de la Défense de la Fédération de Russie. 

Il est visé depuis le 5 mars 2024 par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, la CPI l’accusant, aux côtés de Vladimir Poutine et Sergueï Choïgou, d’avoir ordonné des frappes contre des infrastructures civiles en Ukraine.

Il est l’auteur de la pseudo-« doctrine » Guérassimov, qui définit ce que l’on appelle en Occident la « guerre hybride ». Il s’agit en réalité d’une doctrine formulée des années plus tôt par une série de stratèges russes moins connus. 

Il a pris la suite de Sergueï Sourovikine à l’état-major, car ce dernier était jugé trop proche du défunt Prigojine.

Kirill Alexandrovitch Dmitriev, représentant spécial du président de la Fédération de Russie pour la coopération économique et les investissements avec les pays étrangers, directeur général du Fonds russe d’investissements directs

Le directeur du Fonds russe pour les investissements directs et envoyé spécial du président russe pour la coopération économique avec les pays étrangers, Kirill Dmitriev, à gauche, et l’envoyé spécial du président américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, lors d’une réunion à Saint-Pétersbourg, en Russie le 11 mars 2025.

Kirill Dmitriev est le directeur du fonds souverain Russian Direct Investment Fund (RDIF), et un proche conseiller de Vladimir Poutine. Dmitriev, qui a étudié et travaillé aux États-Unis, a joué un rôle de premier plan dans la libération le 11 février de l’instituteur américain Marc Fogel, arrêté en 2021 en Russie puis condamné à 14 ans de prison.

Originaire d’Ukraine, il est familier des sphères du pouvoir économique des États-Unis  : il a étudié à Stanford et à la Harvard Business School, puis a travaillé pour Goldman Sachs et McKinsey. En le choisissant pour mener les négociations avec les Américains, Poutine montre qu’il est déterminé à trouver un terrain d’entente avec les membres de l’équipe de Donald Trump.

Après la réunion de Riyad, Dmitriev a notamment déclaré s’attendre à ce qu’un certain nombre d’entreprises américaines reviennent en Russie dès le deuxième trimestre 2025.