Trump cible Amazon : en pleine guerre commerciale, la Maison-Blanche somme Jeff Bezos de se plier

Mardi 29 avril, dans la matinée, le média américain Punchbowl News a publié un rapport indiquant qu’Amazon « affichera bientôt le montant des droits de douane imposés par Trump sur le prix de chaque produit » ¹. Cette information a par la suite été démentie par la plateforme d’e-commerce, alors que la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a dénoncé un acte « hostile et politique ».

• L’entreprise, fondée par le multimilliardaire Jeff Bezos, revendique avoir seulement « considéré » cette idée pour la partie de son site dédiée au low cost, Amazon Haul, qui est en concurrence directe avec le détaillant chinois Temu.
• Lors d’une conférence de presse, Leavitt a déclaré « en avoir parlé au président », accusant Amazon de ne pas avoir considéré cette option sous le mandat de Joe Biden « lorsque les prix avaient augmenté en raison de l’inflation ».
• Suite à l’attaque de Leavitt, l’action d’Amazon s’est contractée de plus de 2 %, avant de remonter après la diffusion d’un démenti par le porte-parole de la plateforme.

La guerre tarifaire sino-américaine déclenchée par Trump a conduit à une explosion des frais de douane payés par les importateurs, qui sont d’ores et déjà répercutés sur les consommateurs. Sur Aliexpress, la plateforme du groupe fondé par Jack Ma en 1999, une paire de chaussures de sport affichée à 160 $ est ainsi soumise à des frais de port de 275,20 $ pour une livraison aux États-Unis.

• Les produits chinois importés aux États-Unis sont actuellement soumis à des tarifs douaniers de 145 %. En addition, les colis d’une valeur inférieure à 800 $ sont désormais soumis à une taxe ad valorem correspondant à 120 % de la valeur du colis.
• La plateforme Temu a elle aussi augmenté les taxes qui s’appliquent pour certains produits exportés vers les États-Unis, dont le prix est désormais parfois supérieur à la valeur du produit. 

Les tarifs de Trump devraient également, dès la semaine prochaine, conduire à une baisse d’activité dans les ports américains. À Los Angeles, dont 45 % des produits importés par conteneurs proviennent de Chine, le directeur du port Gene Seroka anticipe une baisse de 35 % des volumes importés par rapport à la même période l’année précédente.