03/04/2025 21:10

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Que retenir du « Liberation Day » de Trump 

Le 2 avril, le président américain a annoncé l’imposition de tarifs « réciproques ». Ils incluent :

  • Un tarif de base de 10 % sur toutes les importations entrera en vigueur le 5 avril. 
  • Des « droits de douane plus élevés, réciproques et personnalisés » seront appliqués à environ 60 pays avec lesquels les États-Unis enregistrent leurs plus importants déficits commerciaux. Ils entreront en vigueur le 9 avril. 
  • Trump a également signé un décret mettant fin à l’exemption, qui prendra fin le 2 mai, de droits de douane pour les colis de faible valeur en provenance de Chine. 
  • Les États membres de l’Union se sont vu appliquer un tarif de 20 %. Ce taux atteint 54 % pour la Chine (pour laquelle les tarifs de 20 % déjà en place sont cumulatifs), 46 % pour le Vietnam et 49 % pour le Cambodge. 
  • Les tarifs de 25 % sur l’acier et l’aluminium ainsi que les taxes de 25 % sur les voitures restent en vigueur. Les pièces détachées seront également soumises au même taux à partir du 3 mai.
  • Les produits pharmaceutiques, les semi-conducteurs, les produits en bois, le cuivre et l’or, ainsi que les ressources énergétiques et certains minéraux non disponibles aux États-Unis sont, au moins pour le moment, exemptés.
  • Selon une estimation préliminaire de la Commission européenne, les annonces couvrent 70 % des exportations européennes vers les États-Unis, représentant 370 milliards d’euros, avec environ 81 milliards d’euros de droits de douane imposés.
  • Les États membres devraient voter l’imposition de mesures de rétorsions le 9 avril. 

03/04/2025 20:53

Que faire ? 

Face au barrage de tarifs, une mobilisation générale a commencé dans la rédaction. Nous avons établi cette liste évidemment non-exhaustive de choses que nous allons acheter pour contribuer à la tenue de l’économie :

  • Fini le bourbon, place au cognac : la filière du cognac est prise entre deux guerres commerciales : menacée par la Chine, en représailles aux tarifs sur les voitures électriques, et par les États-Unis. Les deux pays représentent en effet les deux marchés les plus importants pour le cognac français et comptent pour 70 % des ventes totales ;
  • Une demi-forme de Parmesan DOP à partager : l’Italie exporte pour 1,6 milliard d’euros de produits agroalimentaires aux États-Unis ; 
  • Une bouteille de vin en plus par mois ou par semaine : les États-Unis sont le premier marché pour les vins et spiritueux français, avec des exportations qui ont atteint 3,8 milliards d’euros l’année passée ;
  • Une bouteille d’huile d’olive espagnol pour préparer des salades et frire des légumes  : l’Espagne exporte 180 000 tonnes d’huile d’olive aux États-Unis.

03/04/2025 20:45

Moins de 24 heures après les annonces de Donald Trump, les gouvernements de 24 États membres de l’Union européenne (sur 27) ont publiquement communiqué une première réponse au taux de 20 % qui sera appliqué à partir du mercredi 9 avril sur les exportations vers les États-Unis. Lire plus


03/04/2025 20:16

Pendant ce temps : la cote de popularité de Trump atteint son plus bas niveau depuis son « comeback »

Selon un sondage Reuters/Ipsos paru quelques heures avant les annonces du « Liberation Day », la cote de popularité du président américain a continué à diminuer pour atteindre 43 %. Il s’agit du chiffre le plus bas depuis son investiture le 20 janvier.

Au même moment de son mandat en avril 2021, la popularité de Joe Biden était supérieure de plus de dix points à celle de Trump, s’élevant alors aux alentours des 54 %.


03/04/2025 19:51

Premières représailles

Le Canada a annoncé répondre aux droits de douane sur les automobiles en appliquant à son tour des droits de douane de 25 % sur les véhicules américaines, qui, pour le moment, exceptent les pièces détachées : « Nous prenons ces mesures à contrecœur, et nous les prenons de manière que cela ait un impact maximum sur les États-Unis et minimum ici au Canada ». Le Premier ministre Mark Carney a ajouté que « l’économie mondiale est fondamentalement différente aujourd’hui de ce qu’elle était hier. Si c’est une tragédie, c’est aussi la nouvelle réalité ».


03/04/2025 19:11

Les pays les plus pauvres sont visés par les tarifs douaniers les plus élevés

Les pays à faibles revenus, qui importent peu de biens américains et entretiennent de faibles déficits commerciaux avec les États-Unis, sont devenus d’une manière paradoxale les cibles prioritaires de hausses de droits de douane. 

Le Lesotho, le Cambodge, le Laos, Madagascar, le Vietnam, la Syrie, le Sri Lanka et le Myanmar sont ainsi ciblés par des tarifs dépassant les 50 %, ce qui soumet l’économie de ces pays au risque d’une série de crises potentiellement destructrices.

  • La politique de la Maison-Blanche marque une rupture nette avec l’architecture multilatérale du commerce international fondée sur la non-discrimination et l’intégration des pays en développement.
  • Cette position avait été exprimée par le vice-président J. D. Vance lors de son important discours au Sommet de l’American Dynamism qui présentait la doctrine révisionniste de l’administration Trump : « Le présupposé de la mondialisation était que les pays riches progresseraient dans la chaîne de valeur, tandis que les pays pauvres fabriqueraient les choses les plus simples… Or, je pense que nous nous sommes gravement trompés. Il s’avère que les zones géographiques où sont fabriqués nos produits excellent de plus en plus dans la conception de ces produits. »
  • Loin d’une logique de protection sectorielle ou de rééquilibrage des échanges, cette approche suppose une lecture purement géopolitique : plus un pays est vulnérable, plus il pourra être taxé sans conséquences internes.
  • Derrière les justifications techniques – qu’il s’agisse de lutte contre les déséquilibres ou de soutien à la réindustrialisation – se profile une logique de disruption de la mondialisation, dans une forme assumée d’unilatéralisme.

03/04/2025 18:41

La formule utilisée par les équipes de Trump a-t-elle une importance ?

Lors de son discours à la Roseraie de la Maison-Blanche, Trump a affirmé que les droits de douane réciproques imposés à chaque pays reflétaient les politiques commerciales (et les barrières non tarifaires) de ces derniers. Toutefois, la publication par le Bureau du représentant américain au commerce d’une notice méthodologique indique une formule différente : le taux est calculé en divisant l’excédent commercial d’un pays avec les États-Unis par ses exportations totales. Ce taux est ensuite divisé par deux dans un élan de « gentillesse » pour chaque pays.


  • Le numérateur (𝑥 𝑖 − 𝑚 𝑖) mesure le solde commercial bilatéral, considéré ici comme un déséquilibre à corriger par la taxe. Or, les économistes considèrent que les déficits bilatéraux n’ont pas de signification macroéconomique en soi ; ce sont des artefacts comptables sans lien automatique avec une relation « injuste ». Fonder une politique tarifaire sur ce principe revient à confondre symptôme et cause.
  • En divisant le déficit par le montant des importations, l’équation mesure en réalité la « gravité relative » du déséquilibre. Cette méthode fait apparaître certains pays comme plus fautifs simplement parce qu’ils exportent davantage, sans prendre en compte les effets d’échelle, de spécialisation ou de chaîne de valeur intégrée.
  • Les deux paramètres ε·φ indiquent une variable technique vidée de sens. L’élasticité de l’offre étrangère (𝜀) et l’incidence tarifaire (𝜑), ont été arbitrairement fixés à 4 et 0,25 dans les documents internes, leur produit égal à 1 permettant de simplifier l’équation. Cette manipulation annule toute prétention économique : la « réponse comportementale » des partenaires est supposée constante, ce qui efface l’hétérogénéité des secteurs, des pays et des dynamiques d’ajustement.

Ce calcul a-t-il une importance ? Il pourrait en avoir pour deux raisons :

  • D’un côté, en raison de l’effet que cela pourrait avoir sur la confiance des acteurs économiques concernant la capacité de l’administration républicaine à produire des résultats en matière de politique. Comme souligné par Paul Krugman, « Qui fait de la politique de cette manière ? Le point essentiel est que Trump n’essaie pas vraiment d’atteindre des objectifs économiques. Tout cela doit être considéré comme une démonstration de domination, destinée à choquer et à effrayer, plutôt que comme une politique au sens classique du terme. Mais lorsque l’avenir de l’économie mondiale est en jeu, la stupidité maligne du processus politique est sans doute aussi importante que les politiques elles-mêmes. Comment les hommes d’affaires ou les gouvernements étrangers pourraient-ils faire confiance à une administration qui se comporte ainsi ? » ;
  • D’un autre côté, en raison des possibilités de négociations qu’il laisserait à chaque État : si ce calcul n’a pas de sens d’un point de vue économique, les différents pays pourraient-ils négocier une suspension ou une baisse de leurs tarifs à partir de cette base ? Selon une source proche du dossier, le point sera l’un des premiers que la délégation européenne mettra en avant lors de ses discussions avec l’administration américaine.

03/04/2025 18:08

Ford solde ses voitures 

Ford — qui construit environ 80 % de ses voitures aux États-Unis — a annoncé qu’il offrira aux consommateurs américains une réduction équivalente à celle accordée à ses employés sur la majorité de ses modèles 2024 et 2025.  

  • Les droits de douane de 25 % sur l’automobile sont entrés en vigueur aujourd’hui, 3 avril. Des nouvelles taxes sur les composants devraient être appliquées d’ici le 3 mai.

03/04/2025 17:46

Et si l’Union n’existait pas ?

En prenant en compte les relations commerciales bilatérales des États membres avec les États-Unis — plutôt que l’Union européenne dans son ensemble — les tarifs appliqués aux 27 varieraient de 10 à 47 %.

  • En appliquant la formule utilisée par l’USTR pour parvenir à ce taux, les États membres de l’Union auraient fait face à des tarifs allant de 10 % — soit le seuil minimal fixé par l’administration Trump — à 47 % pour la Slovaquie et la Slovénie.
  • Alors que ces deux pays ont enregistré un faible excédent commercial avec les États-Unis de 8 et 6 milliards de dollars respectivement en 2024, ils seraient frappés du taux le plus élevé parmi les États membres.
  • L’Allemagne, qui a exporté vers les États-Unis pour 85 milliards de dollars de bien de plus qu’elle n’a importé, ne serait soumise qu’à un taux de 26 %. Le taux appliqué à la France serait quant à lui de « seulement » 14 %, soit 6 points de moins que le tarif universel appliqué à l’Union.

La méthodologie utilisée par l’administration Trump est largement contestée par les économistes, qui considèrent au mieux que celle-ci relève d’une approximation utilisée faute de temps suffisant pour étudier chaque relation commerciale bilatérale, et au pire que celle-ci est erronée sur le plan économique et le fruit de l’incompétence de l’équipe économique de la Maison Blanche.

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03/04/2025 17:16

L’industrie textile est très fortement impactée par les tarifs de Trump

Les annonces de Trump visant notamment les pays d’Asie du Sud-Est ont particulièrement affecté l’industrie de la fast fashion et du prêt-à-porter grand public.

Les actions de Nike (−11,08 %), Gap (− 16 %), Lululemon (− 12,2 %), Ralph Lauren (− 12,1 %), figurent parmi les plus touchées. Le Vietnam — soumis à des droits de douane de 46 % — représentait 19,26 % des importations totales de vêtements des États-Unis au cours du premier mois de l’année 2024.

Si l’administration espère un retour, au moins partiel, de la fabrication aux États-Unis, il est difficile de déterminer dans quelle mesure cela serait réaliste.

En mars, Paul Krugman, prix Nobel d’Économie écrivait : 

« La production de vêtements est une industrie à faible niveau technologique qui, même à son apogée, employait principalement des immigrés qui, bien que représentés par un puissant syndicat, étaient sous-payés et souvent soumis à des conditions de travail difficiles. Pour un pays pauvre comme le Bangladesh, les emplois dans l’habillement représentent une nette amélioration par rapport aux autres alternatives. Mais les travailleurs américains peuvent mieux gagner leur vie. »


03/04/2025 16:57

Une première estimation de l’impact des tarifs sur l’économie européenne

Selon les estimations de la Commission européenne, l’impact de droits de douane de 20 % pourrait se répartir ainsi :

  • Acier et aluminium : droits appliqués sur 26 milliards d’euros d’exportations européennes, soit environ 6,5 milliards d’euros de tarifs.
  • Voitures et pièces détachées : droits sur 66 milliards d’euros d’exportations, représentant 16,5 milliards d’euros de tarifs.
  • Autres produits européens (soumises à des droits réciproques) : 290 milliards d’euros d’exportations concernés, soit environ 58 milliards d’euros de droits de douane.

Au total, cela couvrirait 70 % des exportations européennes vers les États-Unis, représentant 370 milliards d’euros, avec environ 81 milliards d’euros de droits de douane imposés.


03/04/2025 16:23

Moins de 24 heures après les annonces de Donald Trump, les gouvernements de 21 États membres de l’Union européenne (sur 27) ont publiquement communiqué une première réponse au taux de 20 % qui sera appliqué à partir du mercredi 9 avril sur les exportations vers les États-Unis.

  • 12 États membres ont appelé à une réponse à l’échelle européenne : Autriche, Belgique, Chypre, Danemark, Estonie, France, Pays-Bas, Finlande, Grèce, Pologne, Portugal et Luxembourg.
  • 5 ont appelé à négocier pour trouver un accord avec Washington : la Tchéquie, l’Allemagne, l’Irlande, l’Italie et la Suède. 
  • 3 pays ont annoncé des mesures d’aide aux entreprises qui seront les plus touchées par les tarifs : Roumanie, Lituanie et Espagne.
  • La Hongrie est le seul État membre à avoir blâmé la Commission européenne comme étant la principale responsable des tarifs mis en place sur l’Union européenne.

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03/04/2025 16:00

L’Union et l’acier après les tarifs trumpistes

Les États membres de l’Union voteront le 9 avril sur les contre-mesures aux droits de douane sur l’acier et l’aluminium, en vigueur depuis le 12 mars. La Commission a déjà proposé des mesures de rétorsion sur un total de 26 milliards d’euros de biens américains.  

  • La proposition de la Commission sera adoptée tant qu’elle ne sera pas rejetée par une majorité qualifiée de 15 États membres représentant 65 % de la population de l’Union.
  • Dans l’Union, la majeure partie de la production d’acier se trouve en Rhénanie et en Europe centrale, notamment en Slovaquie, en Tchéquie et dans le sud de la Pologne. 
  • L’industrie européenne de l’acier emploie directement plus de 300 000 personnes, et soutient indirectement les emplois de 2,2 millions d’Européens. 

L’industrie sidérurgique européenne traverse toutefois une crise prolongée provoquée par des prix élevés de l’énergie, une faible demande ainsi que des difficultés financières au sein de grands groupes. Selon le GMK Center, plus de 9 millions de tonnes de capacité de production annuelle d’acier est actuellement suspendue ou sur le point de l’être.


03/04/2025 15:45

Guerre culturelle : la pizza aux hot-dogs

Dans un entretien avec Bloomberg, le secrétaire américain au Commerce Lutnick — chargé du SAV des tarifs contre l’Union — a déclaré que « l’Europe ne prend pas nos produits agricoles parce qu’elle veut garder l’argent pour elle-même ».

  • En vérité, cela a peut-être plus à voir avec les normes alimentaires et le fait que les Européens ne souhaitent pas importer de bœuf ayant reçu un traitement aux hormones, de poulet lavé au chlore ou de maïs génétiquement modifié et que 72 pesticides interdits dans l’Union européenne restent répandus aux États-Unis. 
  • Ou alors, c’est à cause de ceci :

03/04/2025 15:41

Les droits de douane aux États-Unis atteignent donc 22,5 %, un record depuis 1909

Selon le Budget Lab de l’université de Yale, les annonces du 2 avril équivalent à une hausse du taux effectif moyen des droits de douane américains de 11,5 %. Après prise en compte de l’ensemble des droits de douane prévus à partir du 20 avril, le taux effectif moyen des droits de douane américains s’élève désormais à 22,5 % (contre 2,5 % en 2024), soit le niveau le plus élevé depuis 1909.


03/04/2025 15:25

« Achetez ce qui est à vous, défendez ce qui est à nous » : Pedro Sanchez présente un plan de relance de 14 milliards pour répondre à la guerre commerciale

Aujourd’hui, jeudi 3 avril, lors d’une rencontre avec les représentants du tissu productif espagnol, Pedro Sanchez a prononcé un discours combatif à la Moncloa en annonçant : « nous déployons aujourd’hui notre Plan de réponse et de relance commerciale, qui mobilisera 14,1 milliards d’euros pour atténuer les impacts négatifs de cette guerre commerciale. »

En toile de fond, il a articulé un slogan pour faire face aux attaques de Donald Trump — « nos valeurs ne sont pas à vendre, nos produits, si » — et mis en avant le rôle des travailleurs et des entreprises, « moteurs de notre prospérité ».

Le chef du gouvernement espagnol a présenté un plan visant à protéger l’économie espagnole au moyen d’un « double parapluie » — européen et national.

À l’appui du discours de Sanchez, le gouvernement espagnol a produit une vidéo promotionnelle de cette campagne. Sur celle-ci, on peut entendre la voix off décliner un programme : « Voici l’Espagne, un grand pays — un pays qui produit, qui recherche, qui cultive, qui fabrique. Un pays qui ne s’arrête pas et qui ne s’arrêtera pas, quels que soient les obstacles que nous rencontrons. (…) Nous continuerons à vendre nos produits, nos saveurs, notre mode, notre technologie, notre qualité, nos services. Nous continuerons à exporter dans le monde entier ce qu’est l’Espagne aujourd’hui. »


03/04/2025 15:13

Trump : « L’OPÉRATION EST TERMINÉE ! LE PATIENT A SURVÉCU »

Au lendemain de sa déclaration de guerre commerciale au monde, le président des États-Unis a déclaré sur son réseau TruthSocial que les États-Unis avaient « survécu » à la thérapie de choc du Liberation Day : « L’OPÉRATION EST TERMINÉE ! LE PATIENT A SURVÉCU ET EST EN VOIE DE GUÉRISON. LE PRONOSTIC EST QUE LE PATIENT SERA BEAUCOUP PLUS FORT, PLUS GRAND, EN MEILLEURE SANTÉ ET PLUS RÉSISTANT QUE JAMAIS. MAKE AMERICA GREAT AGAIN ! ! ! »


03/04/2025 15:04

Qui a conçu la stratégie tarifaire de Donald Trump ? Comprendre la « doctrine Miran »

Cheville ouvrière technique du projet économique du président américain, Stephen Miran est probablement le conseiller économique le plus important et le moins connu de Donald Trump.

Stephen Miran, président du Conseil des conseillers économiques des États-Unis
  • Titulaire d’un doctorat en économie de l’université Harvard, Miran a occupé le poste de conseiller principal en politique économique au Département du Trésor des États-Unis de 2020 à 2021, contribuant à la mise en œuvre de mesures de soutien économique pendant la récession provoquée par la pandémie. Il a cofondé la société de gestion d’actifs Amberwave Partners et a occupé un poste de premier plan chez Hudson Bay Capital Management, un hedge fund américain.
  • Dans une note particulièrement influente publiée en novembre 2024 – que nous avons intégralement traduit et commenté – Miran a proposé une formalisation de la politique économique du président Trump.
  • Miran mettait en avant une politique économique interventionniste visant à relancer l’industrie américaine, articulée autour de la dépréciation du dollar et de l’utilisation stratégique des droits de douane comme levier de négociation internationale.
  • Le papier de Miran a été vertement critiqué par le prix Nobel Paul Krugman : « Je ne trouve rien de mystérieux ou de particulièrement perspicace chez Miran, grâce à l’expérience que j’ai acquise en tant que professeur d’économie au MIT, à Princeton et à la CUNY, entre autres. Vous voyez, je reconnais le genre. Presque chaque année, un étudiant tente de se débrouiller pour rendre un devoir final en produisant un texte truffé de références savantes et d’équations gratuites, en espérant que je ne remarquerai pas l’absence totale d’argumentation cohérente. Et quand j’évoque l’absence de cohérence, ce n’est pas pour signifier que je ne suis pas d’accord ; c’est pour dire que le document ne tient tout simplement pas debout. La partie 3 défend les droits de douane en affirmant qu’ils ne seront pas inflationnistes, car ils entraîneront un renforcement du dollar et réduiront ainsi les prix à l’importation. La partie 4 appelle ensuite à un effort total pour affaiblir le dollar, en utilisant si nécessaire des pouvoirs d’exception. »

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03/04/2025 13:49

Marco Rubio est à Bruxelles 

Le secrétaire d’État américain, Rubio, est aujourd’hui à Bruxelles pour une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN. Ses déclarations sont à suivre de près, alors que la réponse européenne aux droits de douane s’avère d’autant plus compliquée que les États craignent un désengagement américain de l’Ukraine et de la sécurité du continent.  

Deux prises de parole à noter : 

  • Les États-Unis resteraient membres de l’alliance : « En ce moment même, les États-Unis sont aussi actifs au sein de l’OTAN qu’ils ne l’ont jamais été, et une partie de l’hystérie que je vois dans les médias mondiaux et dans certains médias nationaux aux États-Unis à propos de l’OTAN est injustifiée. Le président Trump a clairement indiqué qu’il soutenait l’OTAN et que les États-Unis allaient continuer à y participer ». 
  • Les États-Unis s’attendaient à ce que tous les pays de l’OTAN consacrent 5 % de leur PIB à la défense. Selon nos calculs, si cette cible était atteinte, les Européens dépenseraient 915 milliards d’euros par an pour leur défense – contre 345 milliards actuellement.

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03/04/2025 13:37

Les 2 000 milliards de talons d’Achille de Donald Trump

Federico Fubini en est persuadé : derrière la rhétorique impériale de Donald Trump se cache un talon d’Achille qui rend l’Amérique bien plus faible qu’elle ne le paraît.

« Aucune des grandes banques centrales mondiales ne souhaite augmenter significativement son exposition nette à la dette américaine. Du moins, pas volontairement. C’est là qu’intervient la stratégie de coercition de Trump. »

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03/04/2025 01:13

Les (petites) victimes collatérales des tarifs

Les nouvelles taxes douanières annoncées par le président américain Donald Trump visent non seulement les grandes puissances économiques, mais aussi des territoires inhabités ou sans réelle activité commerciale.

  • C’est notamment le cas de Tokelau (Nouvelle-Zélande) et Saint-Pierre-et-Miquelon (France). Ce dernier subit une taxe exceptionnelle de 50 % sur ses exportations de crustacés, bien au-delà du taux imposé à l’Union (20 %).
  • Le Lesotho, l’une des plus pauvres économies africaines, très dépendant de ses exportations vers les États-Unis (textile, diamants), voit également ses produits frappés d’un tarif de 50 %, ce qui menace directement son secteur industriel principal
  • Parmi les territoires visés, on trouve également le British Indian Ocean Territory, qui n’est habité qu’au-delà de la base américaine de Diego Garcia, ainsi que les îles Marshall, cruciales pour les essais balistiques américains, soumis à des droits de douane de 10 %.

Olivier Blanchard
03/04/2025 12:56

Pourquoi ce qui se passe est-il « simplement absurde » ? La réponse d’Olivier Blanchard

Avoir des excédents ou des déficits commerciaux bilatéraux avec différents pays, c’est normal. Chercher à les éliminer un par un est tout simplement absurde.

J’ai un déficit commercial avec mon épicier, et un excédent commercial avec mon employeur. Je ne suis pas certain qu’il serait judicieux que je travaille pour mon épicier. (Même si la perte pour la profession économique serait minime, je ne suis pas très doué pour emballer les courses.)

C’est la même chose entre pays. Il y a des raisons pour lesquelles on vend plus à certains et on achète plus à d’autres. Des taux de droits de douane différents d’un pays à l’autre modifient la répartition des excédents et déficits entre partenaires, mais n’ont pas d’effet évident sur le déficit commercial global.

Pour revenir au mantra des économistes (et à la puissance des identités comptables) : si vous voulez réduire le déficit commercial global, augmentez l’épargne (vous pourriez envisager de réduire le déficit budgétaire ?) ou réduisez l’investissement.


03/04/2025 12:43

L’Union européenne réagira de « manière calme, progressive et unie » a déclaré le commissaire européen au Commerce et à la Sécurité économique, Maroš Šefčovič

« Des tarifs injustifiés finissent inévitablement par se retourner contre ceux qui les imposent. Nous réagirons de manière calme, progressive et unie, en ajustant notre réponse tout en laissant le temps nécessaire aux discussions. Mais nous ne resterons pas les bras croisés si aucun accord équitable ne peut être trouvé. Je m’entretiendrai demain avec mes homologues américains. »


03/04/2025 12:30

Deutsche Bank alerte sur une crise de confiance imminente autour du dollar et de l’économie américaine

Deutsche Bank constate une forte baisse du dollar suite à l’annonce par le président Trump de la nouvelle politique tarifaire de l’administration américaine.

  • La plus importante banque allemande exprime une inquiétude croissante quant à un risque plus large de crise de confiance envers le dollar.
  • Une baisse du dollar, une chute des actions américaines et une hausse des primes de terme sur les bons du Trésor signaleraient une accélération du désengagement mondial vis-à-vis des États-Unis.
  • Pour l’Europe, la BCE redoute par-dessus tout un choc désinflationniste provoqué par une perte de confiance dans le dollar et une forte appréciation de l’euro, s’ajoutant aux effets des nouveaux tarifs.

Selon Deutsche Bank, nous assistons à un « changement de régime brutal sur les marchés ».


03/04/2025 12:30

Les exemptions (attention : liste à la Borges)

La Maison-Blanche a publié un long document détaillant les produits exemptés de nouveaux tarifs.

Il s’agit notamment de :

  • Produits pharmaceutiques
  • Semi-conducteurs
  • Produits en bois
  • Cuivre et or
  • Ressources énergétiques et certains minéraux non disponibles aux États-Unis

Selon Goldman Sachs, ces exemptions pourraient ramener les importations américaines concernées par les tarifs à deux tiers.


03/04/2025 12:00

Les prévisions de croissance américaine sont revues à la baisse par Scope et Goldman Sachs

L’agence de notation européenne Scope a revu à la baisse ses prévisions de croissance économique américaine pour cette année, les passant de 2,7 % à 1 %.

Scope explique que les droits de douane réciproques augmenteront l’inflation, ralentiront la croissance et perturberont les chaînes d’approvisionnement mondiales.

Cette prévision est également conforme aux estimations révisées hier à la baisse par Goldman Sachs.


03/04/2025 11:30

Douze gouvernements de l’Union européenne ont réagi environ après l’annonce de Donald Trump sur l’imposition d’un tarif de 20 % sur les exportations européennes vers les États-Unis, qui entre en vigueur le 9 avril.

  • La Hongrie a rejeté la responsabilité sur la Commission européenne, accusée de ne pas avoir su négocier avec Washington pour abaisser les taxes douanières. Viktor Orbán a reproché à Bruxelles de ne pas avoir aligné les droits européens sur ceux pratiqués par les États-Unis.
  • Plusieurs États membres (Allemagne, Italie) ont pris une position relativement critique, mais ouverte à la négociation.
  • La Belgique, la Grèce, le Portugal, la Finlande et la Pologne sont pour l’heure les seuls États membres ayant appelé à une «  réponse européenne  ».

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03/04/2025 10:30

Donald Trump n’impose aucun droit de douane à la Russie, mais appliquent un tarif de 10 % à l’Ukraine

La Maison-Blanche a justifié l’absence de tarif sur la Russie à cause d’un faible volume d’échanges commerciaux (3,5 milliards de dollars en 2024), tout en décidant d’appliquer un tarif de 10 % à l’Ukraine, dont le commerce avec les États-Unis est encore plus faible (2,9 milliards de dollars en 2024) et alors même que les États-Unis enregistrent un excédent commercial avec Kyiv.


03/04/2025 09:25

La représentation géopolitique du monde des tarifs trumpistes

Les tarifs dessinent une nouvelle carte du monde.

En l’analysant, trois tendances se dégagent :

  • Empêcher la mondialisation de fonctionner pour les pays émergents, selon la vision exprimée par J. D. Vance lors de son discours à l’American dynamism Summit.
  • Accompagner la consolidation d’un hémisphère nord allant du Groenland, en passant par le Canada et le Mexique.
  • Relancer les relations avec la Russie, qui, avec le Bélarus, n’est pas ciblée par un barrage de tarifs, contrairement à l’Iran et à la Chine.

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03/04/2025 08:55

Face aux tarifs, nous ne sommes pas tous égaux

Les exportations vers les États-Unis représentent environ 20 % du total des exportations de l’Union européenne vers des pays tiers, mais cette moyenne cache d’importantes disparités entre les États membres.

  • L’Allemagne et l’Italie affichent des parts similaires, avec respectivement 22,1 % et 22,3 % de leurs exportations extra-européennes dirigées vers le marché américain.
  • En revanche, l’Irlande se distingue nettement par une forte dépendance commerciale vis-à-vis des États-Unis, qui absorbent 45,9 % de ses exportations hors Union, en comprenant bien entendu les services.
  • À l’autre extrémité du spectre, la France (16,3 %) et l’Espagne (13,1 %) apparaissent significativement moins exposées.
  • L’exposition spécifique de chaque pays dépend également de la valeur ajoutée domestique dans les produits exportés.

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03/04/2025 08:45

Des hausses de prix de 1 350 dollars par Américain sont probables (ING Research)

Selon les estimations de la recherche économique de la banque ING, la hausse des prix devrait atteindre 1 350 dollars par Américain. Si les nouvelles taxes douanières sont en grande partie répercutées sur les consommateurs (scénario probable à 75 %), le coût annuel pour un Américain moyen s’élèverait à environ 1 350 dollars, soit une inflation de 2,5 %. Pour une famille de quatre personnes, cela représenterait 5 400 dollars.

L’impact sera plus lourd sur les ménages à faibles revenus. Les taxes douanières touchent surtout les biens essentiels (alimentation, énergie, vêtements), consommés en plus grande proportion par les ménages modestes. Ces derniers, déjà financièrement fragiles, verront leur pouvoir d’achat encore plus réduit.

Tandis que les 20 % les plus riches, propriétaires et détenteurs d’actifs, restent relativement épargnés, les 60 % les plus modestes, souvent locataires et endettés, sont confrontés à une pression croissante, ce qui pourrait entraîner une hausse des défauts de paiement sur les crédits à la consommation.


03/04/2025 08:30

« L’Union européenne déteste notre bœuf parce que notre bœuf est beau et le leur est faible. »

Voici mot pour mot les paroles du Secrétaire au Commerce des États-Unis, Howard Lutnick, à Fox News.

Ce boeuf charolais ne semble pas d’accord.


03/04/2025 08:15

Le Sénat américain a adopté une résolution pour annuler certains droits de douane imposés par Donald Trump sur le Canada, avec le soutien de quatre Républicains

Cette résolution vise à révoquer l’état d’urgence invoqué par Trump pour justifier des tarifs de 25 % sur les produits canadiens, en s’appuyant sur une loi datant de la guerre froide. Quatre sénateurs (Rand Paul du Kentucky, Susan Collins du Maine, Lisa Murkowski de l’Alaska et Mitch McConnell du Kentucky), estiment que cette justification — fondée sur le trafic de fentanyl — est infondée, la majorité de cette drogue entrant par le Mexique et la Chine, non le Canada.

Trump a exercé de fortes pressions sur les Républicains pour bloquer la résolution, les accusant de trahison envers le peuple américain. Malgré cela, quelques heures après les annonces de la Maison-Blanche sur la guerre commerciale, les quatre sénateurs républicains ont voté avec les démocrates, mettant en avant l’impact économique négatif des tarifs sur leurs États et dénonçant un abus de pouvoir exécutif.

Ce signal bipartisan contre la guerre commerciale du président ne deviendra toutefois pas loi, le leadership républicain de la Chambre ayant rendu toute contestation du National Emergencies Act (invoqué par Trump pour mettre en oeuvre les tarifs) quasiment impossible en utilisant en mars une procédure parlementaire obscure dans le cadre du texte ayant permis d’éviter un shutdown.


03/04/2025 07:35

Comment l’administration Trump a-t-elle calculé ses droits de douane ?

Selon le Rédacteur en chef de The Yale Review, James Surowiecki, l’administration Trump s’est appuyée sur un raisonnement « d’une absurdité extraordinaire ».

« Contrairement à ce qu’ils prétendent, ils n’ont pas réellement calculé les droits de douane ni les barrières non tarifaires. À la place, ils ont simplement pris le déficit commercial bilatéral des États-Unis avec chaque pays et l’ont divisé par les exportations de ce pays vers les États-Unis ».

En se focalisant exclusivement sur le commerce de biens et marchandises et non de services, ils ont négligé un point important : « même si nous avons un excédent commercial dans les services avec le monde, ces exportations ne comptent pas pour Trump. »

Selon les chiffres de la Maison-Blanche, en négligeant les services, les États-Unis accuseraient un déficit commercial de 235,6 milliards de dollars avec l’Union européenne. Ce déficit résulterait de 370,2 milliards d’exportations américaines contre 605,8 milliards d’importations en provenance de l’UE. Ce déséquilibre est ensuite interprété de manière fallacieuse pour affirmer que l’Union européenne imposerait un taux de droits de douane de 39 % sur les produits américains — un chiffre dénué de fondement réel, obtenu en divisant simplement le déficit par les exportations, sans prendre en compte les taux réels de droits de douane ni les barrières non tarifaires.


03/04/2025 06:55

« Les droits de douane de Trump sont les plus coûteux et les plus masochistes que les États-Unis aient poursuivis depuis des décennies. »

Selon Larry Summers, économiste et ancien Secrétaire du Trésor des États-Unis, « jamais une intervention présidentielle n’aura eu un coût aussi élevé pour autant de personnes en si peu de temps ».

Les marchés ont continué de réagir bien après son discours. L’impact économique estimé de la politique tarifaire de Donald Trump atteindrait désormais près de 30 000 milliards de dollars, soit environ 300 000 dollars par foyer de quatre personnes.


03/04/2025 06:30

Von Der Leyen annonce un premier paquet de contre-mesures, tout en affirmant être « d’accord avec le président Trump : d’autres profitent injustement des règles actuelles »

Dans un discours prononcé depuis l’Ouzbékistan, où elle participe au sommet UE-Asie centrale, la présidente von der Leyen a déploré les tarifs douaniers réciproques de Trump, en prédisant une hausse de l’inflation, une augmentation du coût de toute activité commerciale avec les États-Unis, ce qui constituerait un coup dur pour les pays émergents et entraînerait une hausse du coût de la vie pour les citoyens à faible revenu.

  • « L’annonce par le président Trump de droits de douane universels sur le monde entier, y compris l’UE, est un coup dur pour l’économie mondiale. Soyons lucides sur les immenses conséquences. L’économie mondiale va souffrir massivement. L’incertitude va monter en flèche et déclencher une montée du protectionnisme. Les conséquences seront désastreuses pour des millions de personnes dans le monde. »

Elle a également critiqué la méthode de l’administration Trump.

  • « Il ne semble pas y avoir d’ordre dans le désordre. Il n’y a pas de voie claire dans la complexité et le chaos qui se créent au fur et à mesure que tous les partenaires commerciaux des États-Unis sont touchés. »

La présidente de la Commission a néanmoins laissé la porte ouverte à la négociation, affirmant son accord avec le président Trump.

  • « Je suis d’accord avec le président Trump : d’autres profitent injustement des règles actuelles. Et je suis prête à soutenir tous les efforts pour adapter le système commercial mondial aux réalités de l’économie mondiale. Mais je veux aussi être claire : le recours aux droits de douane comme alpha et oméga ne résoudra pas le problème. »

L’Union est en train de finaliser un premier paquet de contre-mesures en réponse aux droits sur l’acier et se prépare à d’autres contre-mesures en cas d’échec des négociations, a-t-elle déclaré, sans donner plus de détails. Une déclaration qui pourrait être interprétée comme un signe d’ouverture au dialogue et moins escalatoire que certains ne l’avaient anticipé.

  • La présidente a également déclaré que la Commission organisera des dialogues stratégiques avec les secteurs européens de l’acier, de l’automobile et des produits pharmaceutiques afin de discuter des mesures de soutien.
  • Selon von der Leyen, la Commission sera vigilante face aux mesures de dumping qui pourraient être prises par d’autres pays cherchant à réorienter massivement leurs exportations à destination des États-Unis vers l’Europe, ce qui pourrait créer de graves distorsions sur le marché unique s’il était submergé par les exportations de pays tiers.
  • « Nous surveillerons également de près les effets indirects que ces droits de douane pourraient avoir, car nous ne pouvons pas absorber la surcapacité mondiale et nous n’accepterons pas non plus le dumping sur notre marché. »

03/04/2025 00:40

Ce direct s’arrête là pour ce soir

On se retrouve demain avant l’ouverture des marchés — en cas d’insomnie tenace, n’hésitez pas à vous abonner !

© Samir Hussein/Pool/Shutterstock

03/04/2025 00:40

Ursula von der Leyen parlera depuis l’Ouzbekistan demain à 5h du matin (Paris)


03/04/2025 00:28

Après les tarifs annoncés par Donald Trump, un iPhone pourrait coûter jusqu’à 150 dollars de plus

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Josep Borrell
02/04/2025 23:59

Trauma Trump — que pouvons-nous faire ? La réaction de Josep Borrell

Le président américain a annoncé la plus forte hausse des droits de douane jamais enregistrée aux États-Unis et dynamite le système commercial fondé sur des règles. 

Le GATT et l’OMC ont vécu.

Pour l’Europe, outre les 25 % pour les voitures, les 20 % pour tous les produits exigeront une réponse adéquate. Mais il faut garder à l’esprit qu’une guerre tarifaire peut signifier pour nous une hausse de l’inflation qui entraînera une hausse des taux d’intérêt par la Banque centrale et poussera à une récession.

Il serait préférable d’utiliser l’arme fiscale contre les bénéfices des entreprises technologiques américaines qui travaillent à des coûts marginaux pratiquement nuls en Europe.

Il serait préférable d’attaquer par le biais des services plutôt que par celui des marchandises. 

Le Japon n’est pas épargné non plus et les chiffres pour la Chine sont beaucoup plus élevés que pour l’Europe. Avec ces taxes américaines à l’importation, ils vont connaître une très forte hausse inflationniste. 

Une partie de la réponse européenne devrait être de baisser les taux d’intérêt pour évaluer l’euro. Cependant, il sera difficile pour la Banque centrale de le faire. 

Quoi qu’il en soit, nous avons assisté à une cérémonie confuse : dans un spectacle destructeur, Trump a médiatisé l’implosion du système du commerce mondial. Un spectacle destiné à satisfaire les partisans de Donald Trump — qui cesseront d’être contents quand ils subiront les conséquences du « jour de la libération » (Liberation Day) sur les prix de consommation au quotidien.

Il est temps pour l’Europe d’utiliser l’instrument anti-coercition qui a été approuvé lors de la précédente législature — et qui était destiné à répondre aux actions de la Chine. Nous n’avons jamais pensé que nous devrions l’appliquer contre les États-Unis. Cet instrument permet de prendre toutes sortes de mesures en réponse à une coercition économique. Or ce que fait Trump est, manifestement, une coercition.

Si nous ne nous en servons pas maintenant — alors quand ?


02/04/2025 23:48

La Russie n’est pas ciblée par les tarifs : carte mise à jour

En plus du Canada et du Mexique pour des raisons déjà mentionnées, le Bélarus, le Burkina Faso, le Cap-Vert, Cuba, Hong Kong, Macao, le Mexique, la Corée du Nord, la Russie, les Seychelles, la Somalie et la Gambie n’apparaissent pas parmi les pays ciblés directement dans les documents de la Maisons-Blanche.


02/04/2025 23:33

Trump traite la Réunion, la Guyane, la Polynésie et Mayotte comme s’il s’agissait de pays à part

La Maison-Blanche a annoncé ce soir des tarifs de 37 % sur La Réunion et de 10 % sur la Guyane, la Polynésie et Mayotte — qui ne sont pas des pays, mais des parties intégrantes de la France et auraient donc dû être traitées de la même manière que le reste du territoire de l’Union européenne (20 %).

Les mesures de Trump pourraient tout de même légalement s’appliquer dans la mesure où les DOM ne pratiquent pas le tarif douanier commun de l’Union aux produits venant de pays tiers, mais un régime spécifique.


02/04/2025 23:06

À l’aide d’un tableau, Trump a présenté sa doctrine de tarifs « réciproques » en appliquant des « taux » différents en fonction des droits que les États-Unis leur imposent.

  • Selon les déclarations du Président des États-Unis, des droits de douane de base de 10 % s’appliqueront à tous les pays.
  • Seuls certains pays auront des taux différents : les chiffres présentés dans le tableau de la Maison-Blanche semblent déjà prendre en compte les 10 % de base.

Ces nouvelles annonces dessinent une nouvelle carte du monde.

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02/04/2025 22:45

Dans la confusion des annonces

Pour y voir plus clair : rendez-vous sur notre Observatoire de la guerre commerciale trumpiste

Le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, tient maladroitement un tableau pendant que le président Donald Trump s’exprime lors d’un événement visant à annoncer de nouveaux tarifs douaniers dans la roseraie de la Maison Blanche, le mercredi 2 avril 2025, à Washington. © AP Photo/Mark Schiefelbein

02/04/2025 22:29

Les États-Unis annoncent des droits de douane réciproques personnalisés

  • 46 % sur le Vietnam
  • 44 % sur le Sri Lanka
  • 37 % sur le Bangladesh
  • 36 % sur la Thaïlande
  • 34 % sur la Chine
  • 32 % sur Taïwan
  • 32 % sur l’Indonésie
  • 31 % sur la Suisse
  • 29 % sur le Pakistan
  • 26 % sur l’Inde
  • 25 % sur la Corée du Sud
  • 24 % sur le Japon
  • 24 % sur la Malaisie
  • 20 % sur l’Union européenne
  • 17 % sur Israël
  • 17 % sur les Philippines
  • 10 % sur le Royaume-Uni
  • 10 % sur le Brésil
  • 10 % sur Singapour
  • 10 % sur le Chili
  • 10 % sur l’Australie
  • 10 % sur la Turquie
  • 10 % sur la Colombie

Comme déjà annoncé, le président Trump a déclaré qu’il imposait des droits de douane de 25 % sur toutes les automobiles fabriquées à l’étranger, qui entreront en vigueur à minuit.


02/04/2025 22:26

Trump montre un tableau avec les taux de droits de douane appliqués


02/04/2025 22:21

De la TVA à la propriété intellectuelle

La manipulation des devises, le vol de propriété intellectuelle et les pratiques fiscales sont parmi les barrières commerciales non tarifaire dénoncées par Trump dans son discours.

© AP Photo/Mark Schiefelbein

02/04/2025 22:17

Les tarifs comme retour de l’âge d’or

Comme dans son discours d’investiture, Trump explique que les droits de douane ramèneront un « âge d’or » pour les États-Unis : « Les emplois et les usines reviendront en force dans notre pays, et vous le voyez déjà. Nous allons dynamiser notre base industrielle nationale. »


02/04/2025 22:12

Les premières annonces

Donald Trump a commencé son discours : 

« Le 2 avril 2025 restera à jamais dans les mémoires comme le jour où l’industrie américaine a rené, le jour où l’Amérique a retrouvé son destin et le jour où nous avons commencé à rendre l’Amérique à nouveau riche. »

Trump présente le décret qu’il est sur le point de signer instituant des tarifs sur l’ensemble des produits comme la « déclaration d’indépendance économique » des États-Unis d’Amérique :

« Dans quelques instants, je signerai un décret historique, des droits de douane réciproques pour les pays du monde entier. Réciproques. Cela signifie qu’ils nous font la même chose et que nous leur faisons la même chose. C’est très simple. On ne peut pas faire plus simple. »


02/04/2025 22:06

Les premières images du Rose Garden

Des salariés de l’industrie métallurgique et de l’automobile ont été invités à la Maison Blanche pour l’annonce des tarifs. 

Ils rejoindront la majorité du cabinet, y compris le vice-président J. D. Vance, et le président de la Chambre des représentants Mike Johnson.


02/04/2025 21:59

Quelles seraient les répercussions sur les États-Unis de droits de douane de 20 % s’appliquant à l’ensemble des importations ?

Le Budget Lab de l’université de Yale a modélisé l’effet de tarifs douaniers de 20 % sur l’ensemble des importations. Cette étude met en avant quelques chiffres clefs : 

  • le taux moyen effectif des droits de douane des États-Unis atteindrait 32,8 %, soit son niveau le plus élevé depuis 1872 ;
  • le niveau des prix augmenterait de 2,1 à 2,6 % à court terme, ce qui équivaudrait à une perte moyenne de 3 400 à 4 200 dollars pour les ménages ; 
  • les prix alimentaires augmenteraient de 3,7 % ; 
  • les prix des ordinateurs, des vêtements et des produits agricoles enregistreraient tous des hausses de prix à deux chiffres ;
  • la croissance du PIB des États-Unis serait inférieure de 0,9 à 1,0 point de pourcentage en 2025 ;
  • les tarifs généreraient entre 3 100 et 4 100 milliards de dollars de recettes entre 2026 et 2035 selon une estimation conventionnelle, et 450 à 550 milliards de dollars de moins si l’on prend en compte les effets sur la dynamique des recettes ;
  • les pertes annuelles pour les ménages situés en bas de l’échelle des revenus varieraient entre 1 900 et 2 400 dollars.

02/04/2025 21:52

À la Maison-Blanche, il n’y a pas encore de fuite sur les tarifs, mais il y a beaucoup de fuites…

Alors que le monde attend de savoir quelle sera la portée et le volume du barrage de tarifs, une brèche dans le bloc jusqu’ici particulièrement homogène de l’administration Trump s’est ouverte. 

Dans la journée, Politico a pu révéler deux scoops d’importance en s’appuyant probablement sur des fuites venant d’au moins un membre de son cabinet.

  • Trump aurait dit à son premier cercle qu’Elon Musk « allait bientôt partir ».
  • Selon une source avec une connaissance directe du dossier, l’équipe de Mike Waltz, à l’origine de l’Affaire Signal, aurait également mis en place « au moins 20 autres discussions de groupe pour gérer les crises à travers le monde ».

Soixante-douze jours après l’investiture, pour la première fois, la Maison-Blanche de Trump commence à se comporter vis-à-vis de la presse comme celle de son premier mandat — caractérisée par des fuites fréquentes et chaotiques. 

Sa réaction est d’autant plus dure. 

La porte-parole Karoline Leavitt a affirmé qu’il s’agissait d’un journalisme poubelle.


02/04/2025 21:31

Quels sont les pays avec les plus grands excédents commerciaux avec les États-Unis ?


Federico Fubini
02/04/2025 21:07

La crise d’identité du capitalisme américain

On a souvent dit que les vagues de tarifs commerciaux voulues par Donald Trump mettent à l’épreuve la relation entre les alliés transatlantiques, l’économie mondiale et l’économie européenne. 

Mais en réalité, ce mouvement représente aussi un test important sur une autre dimension : l’équilibre social et politique aux États-Unis et la capacité de Wall Street et de Main Street, ainsi que des syndicats américains, à faire entendre leur voix indépendamment de l’administration. 

Pour l’instant, Trump semble avoir réussi à capter ou à intimider presque toutes les voix internes. On n’entend pas un PDG, un banquier ou un capitaine de Big Tech oser exprimer son désaccord sur les guerres commerciales déclenchées de manière apparemment insensée par la Maison Blanche. 

Tout le monde semble réduit au silence, mais il est probable qu’aucun des grands capitalistes américains n’aurait choisi cette voie. Nombreux sont ceux qui comptent les pertes boursières. Est-il vraiment si facile pour un dirigeant politique américain de prendre en otage le système industriel et le secteur financier ? 

Suffit-il que quelques menaces frappent les grands « cabinets d’avocats » ou d’autres acteurs du marché dans leurs revenus pour qu’ils se taisent malgré tout ? Si tel est le cas, force est de constater que le roi est nu. Et le capitalisme américain est dans une crise d’identité au moins aussi profonde que la crise constitutionnelle à laquelle l’Amérique est confrontée.


02/04/2025 20:56

La confiance des consommateurs américains est à son niveau le plus bas 

La confiance des consommateurs américains, révélée par l’indice du Conference Board, a chuté de 7,2 points, pour s’établir à 92,9 en mars, atteignant ainsi son niveau le plus bas depuis 2021. 

La composante « perspectives futures » a également chuté de 9,6 points pour atteindre 65,2, soit le niveau le plus bas depuis 2013 — bien en deçà du seuil de 80 qui signale généralement une récession à venir.

Donald Trump lui-même n’a d’ailleurs pas exclu la possibilité d’une récession. Goldman Sachs estime désormais à 35 % le risque de récession au cours des 12 prochains mois, contre 20 % précédemment.

Pour contribuer ou poser vos questions, vous pouvez nous écrire (contact[at]legrandcontinent.eu). Pour recevoir les dernières mises à jour, abonnez-vous au Grand Continent


02/04/2025 20:31

L’administration cherche à combler les lacunes 

À partir de vendredi, 4 avril, les canettes de bière et les canettes en aluminium vides seront incluses dans le champ d’application des droits de douane de 25 % sur l’acier et l’aluminium du 12 mars.

Une canette de bière sur un rayonnage dans un supermarché de Churchill, Manitoba, Canada. © Joshua A. Bickel/AP

02/04/2025 20:01

La guerre commerciale de Trump divise le Parti républicain

Alors que les démocrates aux Sénat tentent de bloquer les tarifs de Trump a l’encontre du Canada, le sénateur démocrate Tim Kaine a indiqué qu’il bénéficiait d’un soutien solide de la part de quatre sénateurs républicains — Mitch McConnell, Susan Collins, Lisa Murkowski et Rand Paul — ce qui serait suffisant pour que le Sénat s’oppose symboliquement aux mesures de l’administration. 

Trump a directement interpellé les quatre Sénateurs dans un post sur Truth Social plus tôt dans la journée : 


02/04/2025 19:39

Plusieurs pays ont déjà annoncé des réunions d’urgence demain, le 3 avril, pour répondre aux annonces de Trump.

  • En Espagne, Pedro Sánchez organisera une réunion avec des représentants des secteurs de l’automobile et de l’agriculture ce jeudi.
  • L’Union européenne serait également en train d’élaborer des mesures d’urgence pour soutenir les secteurs de son économie qui pourraient être les plus durement touchés par les tarifs douaniers. Ursula von der Leyen devrait s’exprimer demain matin.
  • Au Mexique, Claudia Sheinbaum a déclaré qu’elle dévoilerait un vaste plan économique le 3 avril : « il s’agit d’un programme complet. Il ne s’agit pas de dire ‘si vous imposez des droits de douane, nous en imposerons aussi’. Notre intérêt est de renforcer l’économie mexicaine, y compris l’industrie automobile, entre autres. »
© Luis Barron/ Eyepix Group/Sipa USA

Gilles Moëc
02/04/2025 19:12

Comment le calcul de Trump pourrait se retourner contre les États-Unis

Les États-Unis devraient trouver leur compte à la situation actuelle : il est beaucoup plus confortable de compter sur l’épargne d’un allié politique et militaire pour continuer à mener des politiques fiscales dépensières que sur l’épargne d’un rival géopolitique tel que la Chine.

Pour que cette situation perdure, il faut donc que la zone euro continue à générer des excédents globaux de la balance courante, au-delà de sa relation bilatérale avec les États-Unis, afin de pouvoir exporter l’épargne excédentaire vers les États-Unis. Il y a en effet au moins deux façons d’interpréter les excédents de la balance courante : soit du symptôme d’une faiblesse de la demande intérieure, soit du résultat d’une forte compétitivité. 

Or ici apparaissent les contradictions internes de l’approche américaine actuelle à l’égard de l’Europe. Les responsables politiques américains déplorent régulièrement la faiblesse de la demande européenne — Donald Trump l’a exprimé dans son discours à Davos en janvier — alors que c’est précisément cette faiblesse — contrepartie de l’excès d’épargne de l’Europe — qui permet aux Européens d’acheter des quantités massives de titres américains. La faiblesse de la croissance européenne se traduit également par une baisse de la valeur des actifs financiers européens par rapport aux actifs américains, ce qui rend les avoirs en dollars américains attrayants pour les Européens.

Les Européens peuvent accepter d’être mal rémunérés en termes de dividendes et d’intérêts sur leurs actifs américains si les gains en capital restent élevés. Or si en plus de la faiblesse de la demande intérieure ils étaient frappés par des droits de douane, leur capacité à recycler l’épargne vers les actifs américains diminuerait, de même que leur capacité à orienter une part importante de leur consommation vers des produits générant des revenus de propriété intellectuelle pour les entreprises américaines.

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Cecilia Malmström
02/04/2025 18:49

L’Union devra-t-elle utiliser contre Trump son instrument anti-coercition — à l’origine pensé pour contrer la Chine ? La réponse de l’ancienne Commissaire Cecilia Malmström

Nous disposons de divers outils : non seulement de contre-mesures mais aussi d’un puissant instrument anti-coercition. Rappelons que ce qui se passe n’est pas seulement mauvais pour l’Europe : les États-Unis seront également touchés. Les entreprises européennes emploient des dizaines de milliers voire des centaines de milliers d’Américains.

La guerre commerciale sera douloureuse pour eux aussi.

Nous devons réagir — mais cela ne signifie pas que nous devons griller toutes nos cartouches dans la première bataille. Nous avons les anciens droits de douane qui étaient en vigueur lorsque j’étais commissaire, ils ont été suspendus mais ils peuvent être rétablis. La Commission s’est donné deux semaines supplémentaires pour consulter — elle établira une liste et pourra choisir de les introduire progressivement. Toujours est-il que, dans l’état actuel des choses, nous allons devoir être fermes.

La Commission et son équipe chargée du commerce ont élaboré différents scénarios en fonction de ce que la Maison-Blanche annoncera, y compris l’utilisation de l’instrument anti-coercition. Il est trop tôt pour dire exactement quand et comment l’utiliser, car si nous savons qu’il y aura davantage de droits de douane à partir du 2 avril, nous ne savons pas exactement pourquoi ni comment. Quoi qu’il arrive, la Commission sera prête à l’utiliser.

Le problème avec l’instrument anti-coercition, c’est qu’il n’a jamais été employé auparavant. Sa mise en œuvre devra donc être rédigée avec beaucoup de soin pour garantir son efficacité, mais aussi pour tenir compte du précédent que cela pourrait créer.

J’aurais pensé pour ma part que nous l’aurions plutôt utilisé contre la Chine en premier. Après tout, il a été créé à la suite du différend entre la Chine et la Lituanie, qui était une forme de punition politique par les Chinois par le biais du commerce. Il est ironique que nous en discutions maintenant en vue de l’utiliser peut-être contre les États-Unis. Mais c’est la réalité à laquelle nous sommes confrontés.

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02/04/2025 18:29

L’opinion publique américaine et les droits de douane 

Selon un sondage réalisé par New Marquette Law School et publié aujourd’hui, 58 % des Américains estiment que les tarifs nuisent à l’économie, contre seulement 28 % qui pensent qu’ils sont bénéfiques. 

  • Les hommes blancs non diplômés sont les plus favorables aux tarifs (44 %). Il s’agit d’un groupe clef de la population qui a voté à 69 % pour Donald Trump en novembre 2024.
  • À l’inverse, les groupes les plus sceptiques sont les diplômés non blancs, hommes ou femmes, dont plus de 70 % considèrent que les tarifs ont un effet négatif.

02/04/2025 18:06

L’indice d’incertitude de la politique commerciale américaine atteint aujourd’hui son niveau le plus élevé jamais enregistré

L’indice, développé par des économistes de la Réserve fédérale américaine, reflète le degré d’inquiétude des principales publications américaines (Boston Globe, Chicago Tribune, Guardian, Los Angeles Times, New York Times, Wall Street Journal et Washington Post) quant à la politique commerciale des États-Unis.

Celui-ci a connu premier pic dans les années 1970 à la suite des chocs de Nixon et de Ford sur la politique commerciale des États-Unis, puis dans les années 1980 en raison des tensions commerciales avec le Japon et des négociations de l’ALENA au milieu des années 1990. Cependant, l’indice a atteint en mars 2025 un niveau sans précédent depuis au moins 65 ans en raison de la politique annoncée de l’administration Trump.


Anu Bradford
02/04/2025 17:49

Pour l’Europe, le danger d’un chantage aux tarifs pour favoriser les intérêts des Big Tech

Les États-Unis vont tenter de diviser pour mieux régner, en opposant certains États membres à d’autres. 

S’ils sont suffisamment habiles, ils pourraient également tenter de monter les directions générales de la Commission européenne les unes contre les autres en croisant les sujets. 

Washington pourrait notamment articuler une proposition du type : « nous suspendrons les tarifs si vous laissez X tranquille ». La DG Trade apprécierait mais la DG Connect — chargée de l’application de la législation numérique — ne pourrait pas se permettre de céder. Sans compter que le Parlement se retournerait alors contre une Commission mise en difficulté puisqu’elle serait perçue comme faisant des compromis sur l’État de droit et les valeurs européennes.

Si les Européens commencent à céder à ce genre de chantage et d’intimidation, ce sera sans fin. Mettons que l’Union renonce à enquêter sur l’algorithme de X pour s’éviter des tarifs. Le jour suivant, le gouvernement américain exigerait que l’Union se plie aux demandes d’Apple, qui ne veut pas obéir aux règles d’interopérabilité du DMA.

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02/04/2025 17:32

Une majorité d’Européens soutient la mise en place de mesures de rétorsion

Selon un récent sondage YouGov conduit entre février et mars 2025, 68 % des Français et des Allemands, 70 % des Espagnols, 73 % des Suédois et 79 % des Danois seraient en faveur de l’imposition de tarifs sur les produits américains face à une salve de mesures douanières américaines.

C’est en Italie où le soutien est le plus faible pour des mesures de rétorsion, avec seulement 56 % des sondés soutenant de telles mesures, tandis que 23 % s’y opposeraient.


02/04/2025 17:14

Les instruments : comprendre la Section 301, la Section 232 et l’IEEPA 

  • La Section 301 de la loi sur le commerce extérieur des États-Unis de 1974 permet au pays d’enquêter et d’imposer des sanctions commerciales unilatérales contre des pratiques jugées déloyales. Elle a notamment été utilisée pour imposer des tarifs à l’encontre de la Chine. 
  • La Section 232 de la Trade Expansion Act de 1962 permet d’imposer des restrictions commerciales pour des raisons de sécurité nationale. Elle a été utilisée pour imposer des tarifs sur l’acier et l’aluminium.
  • L’International Emergency Economic Powers Act permet au président d’imposer directement des sanctions économiques en cas de menace extraordinaire contre la sécurité nationale. Il a été utilisé pour l’imposition de droits de douane de 25 % sur les exportations du Canada et du Mexique, et de 10 % supplémentaires sur celles de la Chine. Il pourrait également s’appliquer aux tarifs qui seront annoncés aujourd’hui.

02/04/2025 16:57

Qui est Peter Navarro ? 

Pour comprendre la position de Donald Trump sur la mondialisation, il faut se tourner vers Peter Navarro. « Mon Peter », comme l’appelle désormais le président des États-Unis et qui semble plus influent que le chef du Trésor américain.

Peter Navarro, conseiller du président pour le commerce et l’industrie, s’exprime avant que le président américain Donald Trump ne signe des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC le 13 février 2025. © Shuttestock
  • Diplômé d’Harvard en 1979, il se décrit comme « un démocrate de Reagan et un démocrate de Trump abandonné par mon parti ».
  • Initialement aligné sur un modèle néolibéral, il prônait une vision de la mondialisation axée sur le libre-échange et enseignait l’économie tout en écrivant des ouvrages prônant les opportunités offertes par les marchés mondiaux.
  • Il change radicalement de position face à l’effet de la Chine. Il a déclaré qu’à partir de 2003, il commence à observer deux tendances : ses étudiants peinent à trouver des emplois et ne sont plus soutenus par des entreprises pour poursuivre des MBA. Il conclut qu’il s’agit de l’un des effets de l’admission de la Chine dans l’OMC en décembre 2001.

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02/04/2025 16:34

La difficulté de défaire les chaînes d’approvisionnement

Depuis 2018, la part de la Chine dans les importations brutes américaines diminue régulièrement, passant d’environ 22 % à 15 % en 2024. Mais la valeur ajoutée chinoise dans la consommation finale américaine reste relativement stable autour de 23 %. 

  • L’écart entre les importations brutes et la valeur ajoutée qui se creuse indiquent la relocalisation et la complexité de défaire les chaînes de valeurs : des biens contenant des composants chinois arrivent aux États-Unis par des pays tiers, ce qui masque partiellement la dépendance réelle aux produits chinois. 

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Olivier Blanchard
02/04/2025 16:17

Quel sera l’effet macroéconomique du Liberation Day ? La réponse d’Olivier Blanchard

Les droits de douane peuvent être instaurés pour des raisons compréhensibles, même si elles ne sont pas forcément bonnes : protéger un secteur, qu’on ait raison ou tort ; extraire des rentes de producteurs étrangers s’il y a des rentes à extraire. Bien entendu, en cas de représailles, tout le monde y perd, mais cela peut valoir la peine de prendre le risque.

Les droits de douane généralisés — ce vers quoi on semble s’acheminer — sont toutefois la pire forme de droits de douane. Ils sont néfastes pour le pays qui les impose, même en l’absence de représailles.

Le scénario classique est le suivant. L’effet initial de droits de douane plus élevés peut sembler positif : baisse des importations ; hausse de la demande pour les biens domestiques ; réduction du déficit commercial.

Cependant, avec des déficits plus faibles et des taux d’intérêt plus élevés pour contenir la demande, il y a une appréciation de la monnaie (le dollar, par exemple), une perte de compétitivité à l’export. Jusqu’à ce que le déficit commercial revienne au point de départ.

Alors : est-ce inutile ? C’est bien pire que cela. Une réallocation coûteuse des exportations vers les secteurs concurrencés par les importations ; une mauvaise allocation des ressources. Et quant aux recettes tirées des droits de douane : elles existent, mais à la fin, ce sont surtout les consommateurs américains qui les paient.

Il faut signaler un élément important qui modifie le scénario standard : l’énorme incertitude entourant la politique tarifaire de Trump. Les droits de douane sont-ils transactionnels ou permanents ? Vont-ils rester, augmenter, diminuer ?

Dans un tel contexte, si je suis une entreprise, que vais-je faire ? Vais-je construire une usine au Mexique ou aux États-Unis, au Vietnam ou en Chine, etc. ? Je ne sais pas, donc j’attends. Nous attendons tous. L’investissement diminue, la demande globale chute, et l’effet final est une récession.

À ce moment-là, le solde commercial s’améliore, pour deux raisons. L’effet direct des droits de douane, et une baisse de l’activité, donc des importations. Comme la Réserve fédérale des États-Unis tente de soutenir l’activité, des taux plus bas et un dollar plus faible stimulent les exportations. Cela semble formidable. On proclame un succès sur le front commercial – si l’on parvient à faire oublier la récession.

Mais cela ne dure qu’un temps. À mesure que l’économie se redresse, on revient au scénario initial. La dépréciation finit par se transformer en appréciation, l’activité repart, le déficit commercial revient au point de départ. 

Résultat global : une récession, aucun gain réel. 

Un grand désordre.

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02/04/2025 16:01

Quelles mesures de rétorsions sont attendues ? 

  • L’Union européenne a annoncé qu’elle répondrait de manière « robuste et calibrée ». Ursula von der Leyen devrait faire une déclaration demain, 3 avril. La Commission avait déjà prévu, pour mi-avril, des droits de douane sur un total de 26 milliards d’euros de biens américains, en réponse notamment aux nouveaux tarifs sur l’acier et l’aluminium introduits le 12 mars. 
  • Le ministre chinois des affaires étrangères Wang Yi a déclaré : « L’America First ne doit pas se transformer en intimidation américaine, ni construire ses intérêts aux dépens des droits et intérêts légitimes des autres pays ». La Chine, le Japon et la Corée du Sud se sont d’ailleurs engagés à accroître les échanges commerciaux lors de leur premier dialogue économique en cinq ans.
  • L’Inde, qui a parmi les droits de douane les plus élevés de la région, a déjà réduit ses tarifs sur certains produits, dont le whisky, et des discussions sont en cours en vue de la conclusion, d’ici la fin de l’année, d’un accord de libre-échange. 
  • Le Premier ministre canadien, Mark Carney, a déclaré que le Canada apporterait une réponse « intelligente » qui « ne désavantagera pas les producteurs canadiens ».
  • La présidente du Mexique Claudia Sheinbaum a déclaré le 1er avril : « Qu’ils sachent que nous sommes prêts. Nous nous réunissons deux ou trois fois par semaine avec l’équipe (composée d’experts du gouvernement et des entreprises) pour renforcer les différentes mesures ».
  • Israël a annoncé la suppression de tous les tarifs douaniers sur les importations en provenance des États-Unis.
  • Le Royaume-Uni se dit « prêt pour le pire ».

02/04/2025 15:35

Qu’est-ce que l’administration Trump espère obtenir ?

Il existe plusieurs tentatives d’expliquer l’utilisation des droits de douane par l’administration Trump, allant de l’incompétence — souvent mise en avant par le prix Nobel d’Économie Paul Krugman — jusqu’à des calculs politiques et géopolitiques élaborés.

Stephen Miran, président du Council of Economic Advisers (CEA), se rend à une interview télévisée à la Maison Blanche à Washington, DC, le 25 mars 2025. © Chris Kleponis / CNP Photo via Newscom

En suivant Stephen Miran, président du Conseil des conseillers économiques, plusieurs analyses mettent en avant quelques constants que l’administration chercherait à adresser pour résoudre les contradictions internes du capitalisme américain : 

  • Les États-Unis bénéficient autant qu’ils souffrent de la position du dollar, monnaie de réserve mondiale, et la désindustrialisation et le creusement de la dette extérieure en sont les conséquences.
  • La désindustrialisation a un impact sur la sécurité nationale, en ce qu’elle réduit les ressources financières à disposition des États-Unis. Miran soutient que la capacité physique à produire des biens est clef dans la puissance militaire. 

À partir de là, le but ultime de l’administration serait d’utiliser les droits de douane pour négocier un nouvel accord du Plaza — l’accord de Mar-a-Lago — visant à déprécier le dollar. Dans ce contexte, les tarifs pourraient donc servir de monnaie d’échange pour obtenir des partenaires des États-Unis, une appréciation de leurs monnaies contre une suppression des droits de douane. 

Nous avons analysé le plan de Miran iciet exposé là les principales contradictions d’un accord de Mar-a-Lago

Federico Fubini revient sur le plan de Trump ici. 


02/04/2025 15:14

L’évolution historique des droits de douane appliqués par les États-Unis 

Depuis 1945, les États-Unis se sont engagés dans une ouverture progressive du commerce international, via le GATT, puis l’OMC à partir de 1995. Les tarifs moyens ont chuté, favorisant l’intégration économique mondiale, notamment avec l’adhésion de la Chine à l’OMC en 2001. Ce mouvement a toutefois connu quelques revers, notamment lors de la présidence de Reagan dans les années 80 et de celle de Trump en 2016. L’administration Biden a gardé en place, et même renforcé, certaines mesures, notamment à l’encontre de la Chine.

  • Dans ses discours, Trump lie les politiques protectionnistes appliquées par les États-Unis à la rapide industrialisation du pays au 19ᵉ siècle. Il omet toutefois le rôle, bien plus important, des gains de productivité et de l’accumulation du capital.

02/04/2025 15:00

Le programme officiel du « Liberation Day » américain — et de la nuit douanière européenne

  • 15h00 (heure de Paris) : Donald Trump se réunit avec son conseil d’experts en sur les questions commerciales pour finaliser « l’initiative tarifaire transformatrice ».
  • 17h30 (heure de Paris) : la porte-parole Karoline Leavitt présente en avant-première cette journée que la Maison Blanche définit comme « historique ».
  • 22h00 (heure de Paris) : Donald Trump dévoile les nouveaux tarifs réciproques « rétablissant l’équité dans le commerce américain » depuis le Rose Garden, devant la Maison-Blanche.
  • 22h30 (heure de Paris) : Trump répond aux questions des médias avant une séance photo officielle.
  • 00h00 (heure de Paris, le 3 avril) : des responsables de l’administration informent les leaders industriels sur la mise en œuvre des nouveaux tarifs afin « d’assurer une exécution fluide ».
  • 02h00 (heure de Paris, 3 avril) : les marchés mondiaux réagissent « à la montée en puissance renouvelée de l’Amérique » avec l’ouverture de la Bourse de Tokyo.

02/04/2025 14:54

La balance commerciale des États-Unis — évolution depuis le 20 janvier 

Le déficit commercial des États-Unis a atteint 131,4 milliards de dollars (contre 98,1 en décembre). 

  • Le déficit commercial combiné des biens et des services a atteint 918 milliards de dollars en 2024, soit une augmentation de 17 % par rapport à 2023.

02/04/2025 14:30

Le président de la République italienne Sergio Mattarella dénonce « une erreur profonde »

Le président de la République italienne Sergio Mattarella vient de déclarer après son entrevue à Rome avec le président estonien : « les droits de douane sont une erreur profonde. L’Union européenne doit apporter une réponse unie, calme et résolue ». 

Il s’agit d’une déclaration particulièrement dure, le style de communication du Quirinal étant d’ordinaire très surveillé et discret, qui fait suite à ses prises de positions contre le risque d’une « vassalisation heureuse ». 

Malgré la proximité de la présidente du Conseil Giorgia Meloni et du vice-président Salvini, comme nous le montrions dans notre sondage Eurobazooka, les Italiens sont majoritairement critiques de l’administration Trump : 59 % pense que l’élection de Donald Trump rend le monde moins sûr et 52 % que le président américain est un ennemi de l’Europe.


02/04/2025 14:25

Trump et Musk fragilisés électoralement dans le Wisconsin

Les annonces du « Liberation Day » interviennent au lendemain d’une défaite sérieuse pour le camp MAGA dans l’élection pour les juges de la Cour suprême du Wisconsin.

À la suite du scrutin de mardi 1er avril, c’est Susan Crawford, soutenue par le parti démocrate,  qui l’a emporté face au candidat soutenu par Trump et Musk : dimanche 30 mars, le propriétaire de X s’était rendu dans l’État pour remettre deux chèques d’un montant d’un million de dollars à des électeurs tirés au hasard au cours d’un événement très médiatisé visant à inciter les soutiens du parti républicain à se rendre aux urnes.

  • Les démocrates avaient saisi cette implication pour structurer leur campagne autour du slogan « People vs Musk ». L’élection et cette stratégie ont été suivies de près, alors que le parti cherche sa voie pour les élections de mi-mandat de 2026 et tandis que Musk semble quant à lui vouloir appliquer le même mode opératoire que celui ayant propulsé Trump à la Maison-Blanche pour les prochains scrutins.

02/04/2025 14:10

À Washington, Donald Trump est réveillé : il vient de tweeter


02/04/2025 14:02

En images : la porte-parole de la Maison-Blanche briefe depuis lundi les journalistes

Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison-Blanche, s’adresse aux médias devant à Washington, le lundi 31 mars 2025. © Al Drago/UPI Photo via Newscom

02/04/2025 13:31

Les mesures prises à ce jour 

Après plusieurs annonces et revirements, l’administration Trump a instauré des droits de douane supplémentaires de 20 % sur les produits chinois — 10 % appliqués depuis le 4 février et 10 % supplémentaires depuis le 4 mars.

  • Des droits de douane globaux de 25 % sur l’acier et l’aluminium sont également en vigueur depuis le 12 mars.
  • Des tarifs de 25 % sur les voitures entreront en vigueur demain, 3 avril. 
  • Les droits de douane de 25 % visant le Canada et le Mexique ont été suspendus à deux reprises, la dernière fois le 6 mars. Les droits de douane ne sont aujourd’hui en vigueur que pour les produits hors traité de libre échange (ACEUM), mais l’exemption pourrait prendre fin le 2 avril. 
  • En matière de mesures de rétorsion, la Chine a appliqué des taxes de 15 % sur le charbon et le gaz naturel liquéfié, de 10 % sur le pétrole, les machines agricoles, les voitures à grosse cylindrée et les pick-ups, de 15 % sur le poulet, le blé, le maïs et le coton, et de 10 % sur le sorgho, le soja, le porc, le bœuf, les produits de la mer, les fruits, les légumes et les produits laitiers.
  • Le Canada a également annoncé des tarifs sur un total de 128 milliards de biens. La majorité a été suspendue pour le moment.

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02/04/2025 13:13

Liberation Day

L’événement au cours duquel Trump annoncera les tarifs porte un nom : « Make America Wealthy Again ».

Peter Navarro, principal conseiller de Trump en matière de commerce, a déclaré que le plan du président devrait générer plus de 6 000 milliards de dollars de recettes fédérales au cours de la prochaine décennie. Cela correspondrait à un taux de 20 % sur l’ensemble des importations des États-Unis, en faisant l’hypothèse qu’elles ne baisseront pas suite à l’introduction d’un droit de douane.

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