Le président français Emmanuel Macron a convié aujourd’hui, mardi 11 mars, à Paris, les responsables militaires et chefs d’état-major des pays ayant signalé qu’ils souhaitaient « prendre leurs responsabilités » dans la résolution de la guerre en Ukraine, puis dans le maintien de la paix.
- Cette réunion s’ouvre dans un contexte militaire très dégradé pour l’Ukraine : alors que les États-Unis ont annoncé la semaine dernière mettre fin à l’envoi d’armes et de munitions ainsi qu’au partage de renseignement et d’images satellites, les forces russes ont réalisé une percée dans les lignes ukrainiennes à Koursk.
- L’armée de Moscou est actuellement en train de consolider ses gains et se prépare vraisemblablement à attaquer dans les prochains jours la ville de Soudja, au cœur de la poche tenue par Kiev en territoire russe. Le commandant en chef ukrainien Oleksandre Syrsky a déclaré hier, lundi 10 mars, qu’il n’y avait « actuellement aucune menace d’encerclement de nos unités dans l’oblast de Koursk ».
- Le commandement militaire ukrainien a néanmoins décidé d’envoyer des effectifs et des moyens supplémentaires afin de conserver ce territoire jugé central par Kiev dans la perspective de l’ouverture prochaine de négociations de cessez-le-feu.
La France, en partenariat avec le Royaume-Uni, a réuni aujourd’hui des représentants de 36 pays dont la quasi-totalité (31) des pays de l’OTAN. Le seul membre de l’Alliance atlantique absent sont les États-Unis, avec qui un « lien » sera toutefois assuré, selon l’état-major des armées françaises. Les cinq principales armées européennes (Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie et Pologne) sont représentées, ainsi que la Turquie, qui dispose de la deuxième plus grande armée de l’OTAN.
- À ces pays européens s’ajoute le Canada, dont la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly a signalé fin février vouloir jouer un rôle dans les « conversations concernant les garanties de sécurité » proposées à l’Ukraine.
- Des représentants de trois puissances asiatique et océaniques participent également à distance à la réunion : le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. La Corée du Sud, pourtant contributeur à l’assistance à l’Ukraine, n’est vraisemblablement finalement pas représentée.
- L’Autriche et Chypre sont les deux seuls États membres de l’Union européenne qui ne prendront pas part aux discussions. En raison de sa politique de neutralité, l’Autriche n’a fourni qu’une assistance non-létale à l’Ukraine.
Au cours de la même journée, une délégation ukrainienne rencontre à Djeddah, en Arabie saoudite, le secrétaire d’État américain Marco Rubio et le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz. Hier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est entretenu avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.