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Quelle coalition pour gouverner l’Allemagne ?
C’est déjà la fin de ce direct 🙄
Merci de nous avoir suivis !
C’était pour nous une première de vous proposer un direct dans la durée, sur plusieurs jours.
Même jusqu’au bout de la nuit vous avez été très nombreux à être tenus en haleine par notre « Wagenknecht-Tracker » qui suivait minute par minute la progression du BSW dans les dépouillements — jusqu’à la fin du suspens, un peu avant 2h du matin.
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Friedrich Merz : « Mon message à Donald Trump : nous avons un intérêt à coopérer »
Le futur chancelier et leader de la CDU a déclaré :
« Nous voyons les États-Uis comme une partie importante de l’OTAN, nous sommes dans une alliance politique et pas seulement militaire. Nous avons jusqu’ici la même conception d’une société ouverte, de la démocratie et de l’économie de marché.
Il est maintenant décisif que l’Europe ait une attitude commune. La politique commerciale est européenne, pas nationale. Jusqu’au sommet de l’OTAN à la Haye [du 24 au 26 juin 2025], il faudra clarifier quelle contribution l’Europe doit apporter à sa propre sécurité. »
Merz veut parler au SPD, au FDP et aux Verts dans les prochains jours : la réforme constitutionnelle pourrait avoir lieu avant le 24 mars dans l’actuel Bundestag
Comme le craignait Friedrich Merz « une minorité de blocage constituée par la gauche et la droite s’est concrétisée » hier soir : « s’ils utilisent cette possibilité ensemble, nous ne pouvons plus avoir de majorité pour changer la constitution ou élire des juges à la cour constitutionnelle fédérale. »
Pour pallier ce blocage, le futur chancelier a laissé la porte ouverte à une réforme constitutionnelle (qui pourrait inclure la réforme du frein à l’endettement) dès cette législature. Le Bundestag sortant siègera jusqu’au 24 mars prochain au plus tard — le nouveau devant entrer en session le 25 — avec une majorité des deux tiers pour les partis démocratiques.
Merz a rappelé par exemple que le Bundestag a pu par le passé prendre des décisions importantes dans des situations similaires, évoquant la décision historique d’octobre 1998 d’engager la Bundeswehr dans l’opération de l’OTAN au Kosovo et en Serbie, peu après l’élection du 27 septembre 1998.
Friedrich Merz se dit aligné avec Emmanuel Macron sur Trump
Même s’il faut « penser le scénario du pire » , le vainqueur d’hier affirme qu’il fera tout.
« J’ai discuté longuement au téléphone avec le président Emmanuel Macron qui était déjà en route pour Washington. Je suis en total accord avec lui sur ce qu’il dira là-bas. »
Friedrich Merz : « si Benjamin Netanyahou prévoit une visite en Allemagne, j’ai promis de trouver un moyen pour qu’il puisse le faire sans qu’il y soit arrêté »
Malgré le mandat d’arrêt émis par la CPI contre le premier ministre israélien, Friedrich Merz souhaite rencontrer rapidement Benjamin Netanyahou.
« Je considère qu’il est aberrant qu’un premier ministre israélien ne puisse pas se rendre en Allemagne. Il pourra donc le faire. » a affirmé le chef de la CDU et futur chancelier.
Lars Klingbeil (SPD) : « il n’est pas encore certain que le SPD participe à un gouvernement »
Le futur chef du groupe parlementaire Lars Klingbeil, actuel secrétaire général, rappelle que les négociations ne sont pas encore ouvertes.
Il a déclaré : « La balle est dans le camp de Friedrich Merz, c’est à lui de faire un pas vers le parti social-démocrate, de rechercher le dialogue, de sonder, de mener des négociations. Et ensuite les membres du SPD choisiront. Tout cela est encore devant nous. »
Les Verts proposent une réforme du frein à l’endettement avec le Bundestag sortant — Merz profite de l’ouverture
Lors de la conférence de presse post-électorale, les dirigeants des Verts ont proposé au SPD et à la CDU d’utiliser le peu de temps de la législature sortante pour voter une réforme constitutionnelle.
Pour Annalena Baerbock « la réforme du frein à l’endettement est en retard » et il est possible qu’un gouvernement gérant les affaires courantes puisse prendre des décisions. Le contexte international pourrait le justifier à ses yeux.
Cette proposition est toutefois soumise à une pression temporelle très forte : la nouvelle législature devra se constituer avant le 25 mars, trente jours après l’élection et cela demanderait probablement une négociation supplémentaire avec Die Linke.
Merz a indiqué dans sa conférence de presse qu’il était prêt à discuter avec le SPD et les Verts pour une réforme express de la constitution — sans donner d’accord définitif.
Sahra Wagenknecht remet en cause le résultat de l’élection
En s’appuyant sur le fait qu’une grande partie des 230 000 allemands de l’étranger n’ont pas eu accès au matériel de vote par correspondance à temps, la cheffe du parti BSW qui a échoué à 0,028 % de la barrière des 5 % a déclaré : « quand un parti n’est pas au Bundestag parce que 13 400 voix lui manquent et qu’un nombre significatif de personnes n’ont pas pu y participer, se pose la question de la stabilité juridique du résultat ».
Si aucun scénario ne peut être exclu à cette heure sur un éventuel nouveau vote, le calcul de Sahra Wagenknecht semble fragile sur le plan politique.
En effet, le vote des Allemands de l’étranger dont les principaux groupes sont établis respectivement aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France et en Suisse, et qui exercent majoritairement des fonctions de cadres et des professions intellectuelles, ne bénéficierait probablement pas au BSW — à l’exception sans doute des Allemands de Russie et de Chine, nettement moins importants en nombre.

Par ailleurs, une participation électorale plus élevée augmente évidemment aussi le seuil des 5 % nécessaires pour avoir des députés.
Enfin, il y a une forme d’ironie historique qu’un parti revendiquant une réévaluation positive de l’héritage de la RDA fasse appel pour sa survie hypothétique au vote des allemands expatriés.
Au FDP, le retour des éléphants ?
Le vice-président du FDP, Wolfgang Kubicki, âgé de 72 ans, a annoncé qu’il souhaitait reprendre la direction du parti.
Il est pourtant l’un des artisans de la rupture de la coalition qui a conduit à la sortie du parti libéral de la scène parlementaire hier soir.
Conférences de presse officielles de la matinée : la réaction de l’AfD
La cheffe de l’AfD Alice Weidel, qui est arrivée deuxième hier soir en réalisant un score historique, s’est exprimée ce matin devant des journalistes dans le cadre de la Bundespressekonferenz à Berlin.
Elle se félicite d’un succès sans précédent, notamment parmi les jeunes : « un signe fort que nous sommes le parti de l’avenir ». Elle le répète : le parti est « prêt à prendre ses responsabilités » car les électeurs voudraient un gouvernement « de centre droit ». La co-présidente de l’AfD a défini le parti après sa victoire comme « une plateforme stratégique disposant des meilleures conditions pour dépasser la CDU pour la prochaine élection, devenir la principale force et recevoir le mandat pour former un gouvernement ».
Merz et l’Ukraine
Pour Friedrich Merz, la matinée était l’occasion de commémorer les trois ans de l’invasion russe en Ukraine le 24 février 2022.
Le futur chancelier de l’Allemagne soutient ensuite que « pour obtenir une paix juste, le pays agressé doit faire partie des négociations de paix ».
Partisan affiché d’une aide plus importante à l’Ukraine, Friedrich Merz avait laissé entendre en 2023 qu’il était personnellement favorable à la livraison d’armes à longue portée comme les missiles de croisière Taurus.
Habeck, Lindner et Scholz se retirent : en une nuit, le personnel politique allemand a changé de visage
Après Christian Lindner (FDP) hier soir — son parti, qui avait provoqué l’éclatement de la coalition et les élections anticipées, n’a pas franchi dimanche la barre des 5 % pour entrer au Bundestag — Robert Habeck, ancien ministre et leader des Verts a également annoncé son retrait.
Quant à Olaf Scholz, comme nous l’indiquions plus tôt dans ce direct, il a explicitement ouvert la question de sa succession lors de l’Elefantenrunde diffusé après l’élection à la télvision allemande en annonçant qu’il ne participerait pas à un gouvernement dirigé par Friedrich Merz. Le chancelier et ses deux vices-chanceliers, les visages de la coalition « feu tricolore » et de son échec vont donc laisser la place à une nouvelle génération.
Boris Pistorius — actuel ministre de la Défense, plus populaire que Scholz — fait figure de favori pour prendre la tête d’un SPD qui a réalisé hier soir son plus mauvais score fédéral depuis le XIXe siècle.
La coalition de 2021 avait déjà été vue comme un changement de génération et l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle génération après seize années de pouvoir d’Angela Merkel : Olaf Scholz était âgé alors de 63 ans, Robert Habeck avait 52 ans, Lindner âgé de 42 ans et Annalena Baerbock de 41 ans.
Les mots historiques de Friedrich Merz hier soir en vidéo
« Je n’aurais jamais pensé dire cela à la télévision… »
Lire l’intégralité des mots du futur chancelier
Le point à 10h30
Vous n’avez pas pu suivre la soirée électorale ? Pas de panique. Quatre leçons à partir des résultats définitifs qui sont tombés tard dans la nuit :
- Le BSW et le FDP n’entreront pas au Bundestag
- La grande coalition CDU/CSU + SPD aura la majorité si les partis se mettent d’accord
- L’AfD et Die Linke formeront une minorité de blocage
- Merz sera le prochain chancelier.
En d’autres termes, la stabilité s’est jouée à 10 000 voix.
Pour fêter la victoire historique d’Alice Weidel (AfD), Eric Zemmour a acheté une bouteille de champagne au Duty Free
Les habitués d’Orly reconnaîtront le sac Extime 👀 — « spotted »… comme on dit en bon allemand.

L’Allemagne de l’élection législative 2025, c’est ça
À quelques voix de près, on serait en train de commenter un résultat radicalement différent
Avec presque 50 millions d’électeurs, la participation atteint un pic historique depuis la réunification.
Pourtant l’élection a été décidée par 10 000 votes.
C’est à 1h19 du matin, grâce à notre Wagenknecht Tracker, que nous avons compris que le BSW, le parti de gauche nationaliste de Sarah Wagenknecht, n’allait pas entrer au Bundestag — ce qui aurait rendu la grande coalition CDU/CSU + SPD impossible.
L’appel du futur chancelier fait réagir
La traduction de la prise de parole de Friedrich Merz à la télévision allemande est commentée aujourd’hui.
Nous l’avions traduite dans la nuit
Bonjour !
Après une très courte nuit — le compteur des voix BSW nous a tenus en haleine jusqu’aux dernières circonscriptions — le Grand Continent a publié les résultats définitifs de l’élection allemande un peu avant deux heures du matin.

Aujourd’hui, nous suivrons les prises de parole des chefs de parti.
Demain soir, on se retrouve à l’École normale supérieure à partir de 19h30 pour le grand décryptage — inscriptions obligatoires (comme d’habitude, les premiers arrivés seront les premiers servis)
☕ Ce direct revient demain matin
Au programme :
- 8h00 : avec un bon café, notre Lettre du lundi synthétise tous les points clefs — on s’abonne impérativement par ici si vous voulez la recevoir dans vos boîtes mail
Les chefs de partis s’exprimeront en conférence de presse toute la matinée et l’après-midi selon le programme (prévisionnel) suivant :
- 09h00 : Alice Weidel et Tino Chrupalla, coprésidents du parti d’extrême droite AfD
- 10h00 : Sahra Wagenknecht de BSW
- 11h00 : Robert Habeck, tête de liste des Verts, et Annalena Baerbock, ministre des Affaires étrangères
- 12h00 : Heidi Reichinnek et Jan van Aken, têtes de liste du parti Die Linke
- 12h30 : Markus Soeder et Alexander Dobrindt, de la CSU
- 13h00 : Le chancelier Olaf Scholz, ainsi que Lars Klingbeil et Saskia Esken, co-dirigeants de son parti social-démocrate de centre-gauche
- 13h30 : Friedrich Merz, chef du bloc CDU/CSU de centre-droit et arrivé en tête ce soir
- 14h00 : Christian Lindner, chef de file des libéraux-démocrates du FDP
On vous donne rendez-vous demain matin ici pour suivre tout ça !
Dernière estimation Grand Continent : BSW n’entrera pas au Bundestag. Une Grande Coalition est possible
Notre tracker et nos cartes seront mises à jour toutes la nuit
Mais l’on ne pourrait connaître le fin mot de l’élection que demain matin.
Tous les résultats sont à retrouver dans cette brève
Il reste 32 circonscriptions à confirmer, principalement dans le Bade-Württemberg
BSW, le parti de gauche pro-russe rassemble actuellement 2,23 millions des suffrages.
Plus de GroKo ?
Notre tracker par minute le montre assez nettement : BSW est en train de réaliser une « remontada » et passe pour l’instant la barre des 5 %.
Le groupe parlementaire SPD va changer de chef
Lars Klingbeil, actuel secrétaire général du parti, sera le prochain chef du groupe parlementaire du parti social-démocrate. Il prendra la succession de Rolf Mützenich, qui s’est distingué en freinant nettement l’aide militaire à l’Ukraine depuis 2022.
Après une légère baisse, BSW remonte — et n’est plus qu’à un cheveux de la barre des 5 %.
Notre tracker est l’outil indispensable pour suivre cette évolution en direct à chaque minute du dépouillement.
Le score global de BSW continue à fluctuer — suivez notre tracker 👇
Minuit passé. Nous lançons un observatoire par minute du score du BSW : le Wagenknecht Tracker
Le graphique ci-dessous se met à jour toutes les soixante secondes en fonction des données officielles du dépouillement.
Le futur du gouvernement allemand suspendu aux quelques décimales de BSW
Alors que plus de 75 % des circonscriptions ont été dépouillés à l’échelle nationale, la présence du BSW au Bundestag reste une grande inconnue : le futur de l’Allemagne dépend à cet instant d’un parti, créé il y a un an d’une scission avec Die Linke, qui oscille dans les dernières estimations entre 4,9 et 5 %.
Nous avons avons traduit l’intervention historique de Merz
« Je n’aurais jamais pensé dire cela à la télévision… »
Lors de la confrontation télévisuelle traditionnelle suivant les résultats (Elefantenrunde), le prochain chancelier allemand a créé l’étonnement.
Dans une prise de parole d’une dureté inédite, Friedrich Merz a décidé de charger les États-Unis, la nouvelle administration et — nommément — Elon Musk en appelant à « l’indépendance » de l’Europe contre « l’ingérence » américaine.
Emmanuel Macron vient de réagir à la victoire électorale de Friedrich Merz
Pistorius pour prendre la suite de Scholz ?
Alors que le chancelier allemand a annoncé pendant le grand débat post-électoral sur les chaînes ARD et ZDF qu’il ne souhaitait pas participer à un gouvernement dirigé par Friedrich Merz, la question de la succession se pose au parti social-démocrate (SPD).
L’actuel ministre de la défense pourrait prendre la suite de Scholz en tant que chef du gouvernement.
Pour 47 % des personnes interrogées aujourd’hui par infratest dimap pour la chaîne de télévision publique ARD, Boris Pistorius ferait un bon chancelier.
Quelques réactions en Europe
Le président Ukrainien Volodymyr Zelensky a félicité le vainqueur du soir Friedrich Merz dans un post sur X : « un message clair des électeurs et nous voyons combien cela est important pour l’Europe. Nous souhaitons continuer notre travail conjoint avec l’Allemagne pour protéger des voix, rapprocher l’Ukraine d’une vraie paix et renforcer l’Europe »
Le président ukrainien a ajouté : « L’Europe doit être capable de se défendre, de développer ses industries et d’atteindre les résultats nécessaires. L’Europe a besoin de succès partagés et ces succès apporteront une plus grande unité en Europe. »
Le premier ministre tchèque Petr Fiala dont le parti est membre du Parti populaire européen (PPE) a félicité Friedrich Merz pour sa victoire.
Quant au chef du gouvernement luxembourgeois, Luc Frieden, également affilié au PPE, il a salué « l’impressionante victoire électorale » de Friedrich Merz.
Le premier ministre roumain Marcel Ciolacu, et le norvégien Jonas Gahr Støre se sont également réjoui de la victoire du candidat chrétien-démocrate
À vos agendas 📅 : voici comment nous suivrons les interventions des candidats à la télévision demain
Demain lundi 24 février se tiendra toute la matinée et jusqu’en début d’après-midi une série de conférences de presse largement retransmises au cours desquelles les perspectives sur la formation d’une coalition devraient se préciser.
Le programme prévisionnel est le suivant :
- 09h00 : Alice Weidel et Tino Chrupalla, coprésidents du parti d’extrême droite AfD
- 10h00 : Sahra Wagenknecht de BSW
- 11h00 : Robert Habeck, tête de liste des Verts, et Annalena Baerbock, ministre des Affaires étrangères
- 12h00 : Heidi Reichinnek et Jan van Aken, têtes de liste du parti Die Linke
- 12h30 : Markus Soeder et Alexander Dobrindt, de la CSU
- 13h00 : Le chancelier Olaf Scholz, ainsi que Lars Klingbeil et Saskia Esken, co-dirigeants de son parti social-démocrate de centre-gauche
- 13h30 : Friedrich Merz, chef du bloc CDU/CSU de centre-droit et arrivé en tête ce soir
- 14h00 : Christian Lindner, chef de file des libéraux-démocrates du FDP
Zemmour aperçu à la soirée électorale de l’AfD
Le président de Reconquête a posté sur le réseau social X une courte vidéo de lui ce soir à Berlin félicitant Alice Weidel, la candidate de l’AfD après son score aux élections fédérales.
1,8 millions d’anciens abstentionnistes et de nouveaux électeurs choisissent l’AfD
Selon les premières estimations de reports de voix entre 2021 et aujourd’hui par l’institut de sondage infratest dimap, les Verts auraient perdu plus d’un demi-million de voix au profit de Die Linke (550 000) et 330 000 au profit de la CDU — mais gagneraient cependant 460 000 voix venues du SPD.
L’Alternative für Deutschland est la principale bénéficiaire du vote de ceux qui n’avaient pas voté en 2021 (1,8 millions de voix).
Les nouveaux électeurs de l’AfD viendraient ensuite pour 830 000 d’entre eux des rangs de la CDU, suivis de 750 000 ex-électeurs du FDP et de 630 000 anciens électeurs du SPD. Au contraire, l’AfD a perdu quelque 60 000 électeurs au profit du Bündnis Sahra Wagenknecht (BSW), une perte modeste vis-à-vis de leurs gains dans les autres catégories.
Outre l’apport venu d’anciens électeurs des Verts, Die Linke a bénéficié d’un apport de 550 000 anciens électeurs du SPD, mais a perdu également 330 000 voix au profit du parti de Sahra Wagenknecht.
Le FDP, qui pourrait ne pas entrer au Bundestag en échouant sous la barre des 5 %, a perdu 1,3 millions d’électeurs au profit de la CDU, outre les 750 000 électeurs partis vers l’AfD.
Weidel : « le problème est que nous ne sommes pas pris au sérieux à l’international »
Pour Alice Weidel, il est très important que l’Europe soit « à nouveau forte et respectée », et que « nous nous entendions bien avec nos grands partenaires économiques — les États-Unis et la Chine ».
Selon la cheffe de file de l’AfD, la question de la responsabilité de la guerre serait traitée de manière « trop unilatérale » par les autres formations politiques.
Elefantenrunde : le débat tant attendu de politique étrangère ?
Lors de la confrontation télévisuelle traditionnelle post-résultats, les chefs de parti ont eu des échanges particulièrement vifs sur les questions les plus pressantes de politique étrangère — alors que Trump accentue la pression sur Zelensky qui a déclaré aujourd’hui être prêt à démissionner s’il en allait de la sécurité de l’Ukraine.
Les résultats par région
Nous mettons à jour la couleur politique des différents Länder au fur et à mesure du décompte.
Les résultats par circonscription
Les premiers résultats définitifs par circonscriptions sont tombés. Nous mettons à jour notre carte.
Merz : un nouvel espoir ?
Friedrich Merz a consacré une partie de son intervention à une charge inédite contre les États-Unis, en comparant l’ingérence de la Maison-Blanche à celle de Moscou : « nous sommes sous pression des deux côtés. Notre priorité c’est de renforcer l’Europe. »
Connu pour être un atlantiste convaincu, le prochain probable chancelier a dit être « en contact étroit avec plusieurs dirigeants européens » pour « renforcer aussi vite que possible l’Europe afin que nous puissions, pas à pas, obtenir une indépendance » vis-à-vis des États-Unis — avant d’avouer : « Je n’aurais jamais pensé dire cela dans une émission de télévision. Mais il est clair que les Américains, ou du moins cette administration, sont indifférents au destin de l’Europe ».
Friedrich Merz affirme désormais qu’il ne faut pas attendre le sommet de l’OTAN en juin, en se demandant ouvertement si l’on pourra alors encore « parler de l’OTAN dans sa forme actuelle ».
Merz était au premier rang lors du discours de J. D. Vance à Munich qu’il avait critiqué, en affirmant que les Américains n’avaient « pas à dicter comment les Allemands doivent défendre leurs institutions démocratiques ». Ce soir, il a renchéri : « les ingérences de Washington ont été aussi scandaleuses et éhontées que celles de Moscou. »

Merz souhaite « un gouvernement d’ici Pâques »
Pour le candidat de la formation arrivée en tête, la construction du gouvernement sera difficile — « même sans doute plus difficile que ce que nous anticipions » déclare-t-il pendant l’Elefantenrunde — mais il n’y a pas d’alternative à une négociation rapide.
Friedrich Merz rappelle que le pays est « sans majorité depuis le 6 novembre dernier ».
Pour être capable d’agir au niveau international, il espère qu’il trouvera avec Olaf Scholz un arrangement raisonnable pour la période entre l’élection et la formation du gouvernement. Au vu de l’urgence, il espère que l’Allemagne aura un gouvernement « d’ici à Pâques », soit le 20 avril prochain — c’est-à-dire dans près de deux mois.
Alice Weidel : « nous sommes devenus un parti de masse » (prononcé pendant l’Elefantenrunde)
« Nous avons atteint notre plus haut résultat historique, alors que notre parti n’a que 12 ans. Nous sommes devenus un parti de masse (Volkspartei). »
La progression de l’AfD ne doit pas être sous-estimée.
Pour la première fois depuis la deuxième guerre mondiale, lors des élections régionales de septembre 2024 un parti d’extrême droite est arrivé en tête dans un Land à l’Est de l’Allemagne.
Comme le montrait François Hublet, l’AfD s’était déjà affirmé à l’Est de l’Allemagne comme un Volkspartei, un « parti de masse » susceptible d’atteindre un électorat large sur l’ensemble du territoire.
Selon Alice Weidel, la victoire de la CDU/CSU est une victoire à la Pyrrhus. Elle a d’ailleurs accusé la CDU d’avoir copié son programme mais affirme qu’elle ne pourra pas l’appliquer avec des partis de gauche.
C’est le début de l’Elefantenrunde !
Sahra Wagenknecht n’est pas présente, mais les autres partis ont envoyé leurs présidents. Scholz considère que ce n’était pas une erreur de se représenter, et annonce qu’il ne fera pas partie du prochain gouvernement. Friedrich Merz souhaiterait former une coalition avec un seul parti.

Signaux faibles de GroKo
Dans sa prise de parole, Markus Söder, l’influent leader de la CSU — l’aile bavaroise de l’Union chrétienne-sociale en Allemagne —, a rappelé l’engagement du SPD « contre la prise du pouvoir par les nazis » (Machtergreifung).
Il s’agit d’un infléchissement significatif.
Söder avait fait campagne contre la gauche – en particulier contre les Verts – d’une manière particulièrement agressive. Il s’agit d’un message assez clair quant au positionnement de la CSU dans les prochaines négociations vis-à-vis de l’AfD.
Une durée des négociations en hausse constante
Depuis la réunification de 1990, la durée des négociations de coalition a suivi une tendance à la hausse, interrompue seulement lors de la dernière élection de 2021.
L’élection de 2013 avait déjà battu des records avec 86 jours de négociation entre la CDU/CSU et le parti social-démocrate. Le record actuel est tenu par le cycle post-électoral suivant, en 2017, avec 171 jours de négociations et l’échec de la coalition jamaïcaine entre CDU/CSU, FDP et Verts.
En 2021 malgré la difficulté inhérente à conclure une coalition entre trois groupes politiques très différents, la coalition n’avait pris « que » 71 jours pour se former.
Trump a tweeté
Sur son réseau Truth Social, le président des États-Unis a posté le message suivant : « IL SEMBLE QUE LE PARTI CONSERVATEUR EN ALLEMAGNE A GAGNÉ LES ÉLECTIONS TRÈS IMPORTANTES ET TRÈS ATTENDUES. COMME AUX ÉTATS-UNIS, LES ALLEMANDS EN ONT MARRE DU PROGRAMME SANS SENS COMMUN, SURTOUT EN MATIÈRE D’ÉNERGIE ET D’IMMIGRATION, QUI A PREVALU DEPUIS TELLES ANNÉES. C’EST UN GRAND JOUR POUR L’ALLEMAGNE ET POUR LES ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE SOUS LA DIRECTION D’UN HOMME NOMMÉ DONALD J. TRUMP. FÉLICITATIONS À TOUS — BIEN D’AUTRES VICTOIRES À VENIR ! ! ! »
« Hitler était un communiste »
Cette phrase, prononcée pendant l’appel entre Alice Weidel et Elon Musk diffusé sur la plateforme X (ex-Twitter) a été contredite par les poids lourds du parti, notamment par l’ancien dirigeant Alexander Gauland.
Les communistes et les socialistes ont été les premières victimes de la répression nazie tandis que les élites conservatrices sont entrées dans une alliance politique avec le parti nazi, comme le montrent la proclamation dès 1931 du « front de Harzburg » entre le Parti national-populaire allemand (DNVP) du grand patron de presse Alfred Hugenberg et le NSDAP, ou plus tard le premier gouvernement d’Adolf Hitler qui intègre des proches du président Hindenburg comme von Papen, von Neurath ou même l’économiste et ancien président de la Reichsbank Hjalmar Schacht.
Robert Habeck : « c’est un résultat honorable »
Pour le candidat de Bündnis 90/Die Grünen, « nous avons vu que les autres partis du gouvernement se sont effondrés, nous non. »
Le relatif mauvais résultat des Verts s’explique pour lui par la fuite d’électeurs hostiles à une alliance à la CDU vers Die Linke après le vote commun de Merz et de l’AfD au Bundestag. Le comportement de Merz aurait ainsi « renforcé les extrêmes. »

Le BSW pourrait encore créer la surprise
Selon la chaîne de télévision publique ZDF, le FDP très légèrement sous le seuil des 5 %, alors que le BSW se maintiendrait au-dessus. Nous mettrons à jour nos simulateurs de coalitions.
Bundestag générationnel : la gauche l’emporte chez les jeunes — le centre-droit chez les plus âgés
La décomposition par âge du scrutin « sortie des urnes » révèle un clivage important entre les générations.
Si seuls les 18-24 ans pouvaient voter, les trois partis de gauche Linke, Grüne et SPD obtiendraient une majorité pour une coalition « rouge-rouge-verte ».
Die Linke arrive en tête avec 25 % des voix dans cette classe d’âge, suivie par l’AfD à 20 % et la CDU/CSU à 13 %.
Au contraire, une majorité de centre-droit CDU/CSU-FDP se dégage clairement chez les plus de 70 ans.
Olaf Scholz : « c’est une défaite et je prendrai mes responsabilités »
Pour Olaf Scholz l’élection a renvoyé « un résultat amer, une défaite, il faut le dire ». Le chancelier sortant annonce qu’il « prendra ses responsabilités ».
Il félicite la CDU/CSU pour son bon résultat et le mandat que lui ont donné les électeurs pour former le nouveau gouvernement. Les sociaux-démocrates allemands ont fait leur pire score depuis le XIXe siècle.
Les primo-électeurs ont plébiscité Die Linke et l’AfD
Selon un sondage d’infratest dimap pour l’ARD, les électeurs de la classe d’âge 18-24 ans se sont portés à 25 % sur Die Linke (+ 17 points par rapport à 2021), et 20 % sur l’AfD (+13 points).
L’Union CDU/CSU est à 13 % (+3 points) et le SPD à 12 %. Avec seulement 12 % des votes les Verts perdent 11 points par rapport à 2021. Le FDP avec 6 % perd 15 points.
Un vote assez peu genré
Selon une estimation d’infratest dimap l’Union CDU/CSU arrive en tête à la fois chez les hommes (30 %) et les femmes (27 %).
Mais chez les femmes le SPD et l’AfD recueillent toutes deux 17 % des suffrages tandis que chez les hommes l’AfD est en 2e position (22 %) largement devant le SPD (15 %).
Friedrich Merz : « Nous avons gagné cette élection mais le monde n’attend pas »
Friedrich Merz a déclaré : « Nous, la CDU et la CSU, avons gagné cette élection du Bundestag. Je tiens à remercier nos électeurs pour la confiance qu’ils nous ont accordée. Je tiens à avoir un mot de respect pour nos concurrents politiques. Nous allons relever le défi qui nous est lancé, car le monde extérieur ne nous attend pas et n’a pas non plus le temps de longues discussions et négociations pour former des coalitions. Nous devons désormais être capables d’agir rapidement. »
Les sociaux-démocrates allemands font leur pire score depuis le XIXe siècle

Un signal contre la vassalisation — Musk et Vance ont-ils nuit à l’AfD ?
Avec une affluence atteignant un remarquable 84 %, ce résultat contraste avec la performance de l’AfD, qui reste en dessous de 20 %.
Ce résultat peut-il s’expliquer par une mobilisation essentiellement anti-AfD, notamment des plus jeunes, après le discours de J. D. Vance à Munich et la mobilisation d’Elon Musk sur X ?
Selon Guillaume Duval, qui sera présent mardi pour commenter les résultats, la réponse est affirmative : « le fait que l’AfD soit sous les 20 % n’est pas conforme aux sondages. Elon Musk leur a manifestement fait perdre 3 points ces derniers jours, provoquant un regain de mobilisation anti-AfD. Il ne faut pas oublier qu’avec moins de 20 % des voix, l’extrême droite pèse deux fois moins en Allemagne qu’en France. Le vrai pays européen menacé de basculer dans le trumpo-muskisme et de faire se disloquer l’Europe n’est pas l’Allemagne, mais la France. »
Die Linke est à ce stade le grand gagnant de l’élection
En 2024 Sahra Wagenknecht avait porté un grave coup au parti de gauche populiste Die Linke (GUE/NGL) en fondant sa formation politique éponyme, Bündnis Sahra Wagenknecht.
Les thèmes forts de ce parti de « gauche conservatrice » — pour la paix en Ukraine et la limitation de l’immigration — lui ont permis d’entrer dans trois parlements régionaux à l’Est de l’Allemagne et même de participer à des gouvernements régionaux dans les Länder de Brandebourg et de Thuringe.

Mais Die Linke, que tout le monde annonçait proche de la disparition, a pu compter sur une campagne très active de la part de sa candidate Heidi Reichinek.
Le parti a bénéficié de l’exposition de sa candidate lors du débat au Bundestag sur le vote d’une loi restrictive fin janvier. Reichinek est également très présente sur Tiktok.
La question des loyers a également joué un rôle très important dans la campagne du parti de gauche radicale, le parti proposant des mesures radicales pour exproprier les grands bailleurs et plafonner les loyers dans les grandes villes.
We are so back
Dans son discours suivant la publication des sondages de sortie des urnes, Friedrich Merz a déclaré qu’il veillerait à ce que l’Allemagne soit « à nouveau présente en Europe ».
Les États-Unis et la Russie tiendront une nouvelle série de pourparlers de paix sur l’Ukraine à Riyad le 25 février.
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L’Allemagne, c’est grand
L’Allemagne reste la puissance centrale de l’Europe. Elle compte plus d’un sixième de la population de l’Union et produit plus d’un cinquième de son PIB. Son économie est deux fois plus importante que celle de la Russie.
Comme l’écrit Constanze Stelzenmüller — en faisant écho au diagnostic de Draghi parce que quand on parle de l’économie allemande, en réalité, on parle de l’économie européenne : « L’Allemagne d’après 1989 a externalisé ses besoins de sécurité vers les États-Unis, ses besoins énergétiques vers la Russie et ses besoins de croissance économique vers la Chine ».
Macron au Bundestag, Merz au temple
Ennemi historique de Merkel qui avait réussi à briser une première fois son ascension politique, Friedrich Merz est sorti de la matrice d’une autre figure tutélaire de l’Allemagne contemporaine : Wolfgang Schaüble.
Mort en 2023, Schaüble ne se laissait tutoyer que par une seule personnalité politique en Allemagne : le prochain probable chancelier qui le considérait en retour comme son spiritus rector.
Dans son portrait Joseph de Weck raconte une anecdote étonnante. Juste avant de s’éteindre, l’ancien ministre des Finances de Merkel avait exprimé deux dernières volontés : un discours de Macron au Bundestag ; un discours du catholique Merz au temple.

La réforme du frein à l’endettement et la question de la minorité de blocage
L’une des questions clefs du scrutin a été de savoir si le résultat permettrait d’assouplir le frein constitutionnel à l’endettement.
Le SPD et les Verts ont inscrit cette mesure dans leur programme, alors que Friedrich Merz n’a pas exclu cette possibilité permettant de favoriser les investissements. Dans un sondage que nous avons publié dans nos pages, une majorité de 56 % des Allemands se prononçaient en faveur d’une réforme.
Lire notre étude et notre sondage exclusifs sur le sujet
- Il faudra suivre la soirée pour savoir si les partis qui s’y opposent (notamment l’AfD, la FDP et, dans une moindre mesure, la BWS) parviennent à constituer une minorité de blocage de 210 sièges.
Cette question est particulièrement importante pour toutes les négociations budgétaires en cours au niveau européen : comme nous le disait l’économiste Isabella Weber : « L’Allemagne ne bougera pas au niveau européen avant de bouger au niveau national, on l’a vu très clairement lors de la crise énergétique. »
Mais qui est vraiment Friedrich Merz : le chancelier qui vient ?
Des salons feutrés de BlackRock à l’atelier d’Anselm Kiefer, le leader de la CDU qui pourrait devenir le dixième chancelier allemand de l’après-guerre est un conservateur chimiquement pur qui a grandi à l’ombre de Wolfgang Schaüble. Mais sur la défense et l’intégration fiscale, c’est peut-être par lui que le changement pourrait arriver.
La victoire de Merz confirme la puissance de la droite en Europe
Avec la victoire de la CDU/CSU, le PPE garde sa place de groupe politique le plus représenté au Conseil européen, avec 12 chefs d’État ou de gouvernement politiquement affiliés au groupe.
Parmi les cinq premiers pays par poids économique ou démographique, le chef du gouvernement polonais, et dès confirmation, Friedrich Merz, appartiennent au PPE.
- À quelques exceptions près, les résultats allemands sont d’ailleurs assez proches de ceux obtenus par les partis allemands lors des élections européennes de juin 2024.
Deux partis, le FDP (libéral) et le BSW (gauche nationaliste), se trouvent au seuil de la barre des 5 %. Le résultat obtenu par ces partis déterminera la possibilité de former une coalition à deux ou trois, condition cruciale pour l’avenir politique du pays.
Le tableau le plus important de la soirée électorale sera sans doute celui-ci :
L’élection d’aujourd’hui a vu la participation la plus élevée depuis la réunification
La participation estimée est en forte hausse par rapport à 2021 : selon Infratest dimap/ARD, elle s’établit à 84,0 % (+ 7,6 %), et selon Forschungsgruppe Wahlen/ZDF, à 83,0 % (+ 6,6 %).
Le SPD réalise son pire résultat historique avec 16 % des voix, battant ainsi le record de 2017 (20,5 %). Il s’agit également du deuxième pire score historique pour la CDU/CSU après 2021 (24,1 %).
Les Verts réalisent quant à eux leur deuxième meilleur score historique depuis leur pic de 2021 (14,8 %). Avec 8 %, Die Linke est proche d’égaler son meilleur score historique de 10,9 % en 2009.
Les élections allemandes sont passées, et l’action européenne pourrait désormais s’accélérer sur l’Ukraine et la défense
Quelques minutes après l’annonce des résultats des sorties des urnes, le président du Conseil européen a annoncé la convocation d’un Conseil spécial dédié à l’Ukraine et à la défense, prévu le 6 mars. La Commission européenne aurait déjà envisagé l’utilisation des fonds de relance Covid non dépensés pour la défense. Le total pourrait s’élever à 93 milliards d’euros.
Friedrich Merz, le leader de la CDU et probable futur chancelier, a exprimé un soutien sans faille à la défense de l’Ukraine tout au long de la campagne. Il a déclaré la semaine dernière être « choqué » par le fait que le président américain Trump attribue une partie de la responsabilité de la guerre à Kiev.
Le 21 février il a déclaré « Nous devons nous préparer au fait que Donald Trump n’acceptera plus pleinement la promesse d’assistance dans le cadre du traité de l’Otan » en suggérant que l’Allemagne devrait discuter avec les Britanniques et les Français « pour savoir si le partage nucléaire, ou au moins la sécurité nucléaire du Royaume-Uni et de la France, pourrait également s’appliquer à nous ».
Le retour de la GroKo ?
Une grande coalition entre la CDU/CSU et le SPD serait actuellement possible selon les données de l’ARD.
Au sein de l’Union CDU/CSU, l’importance du parti conservateur bavarois devrait augmenter au sein de l’Alliance. Le parti de Markus Söder réalise un score d’environ 40 % dans sa région.
Le secrétaire général du SPD Matthias Miersch estime que la CDU/CSU a désormais une responsabilité claire de former un gouvernement et que Boris Pistorius jouera « sûrement un rôle important dans le SPD à l’avenir ».
Prise de parole d’Alice Weidel
La candidate de l’AfD, Alice Weidel vient de saluer « un succès historique et le doublement du score » (en 2021 parti d’extrême droite avait totalisé 10.4 % lors des élections fédérales).
Elle affirme « tendre la main [à la CDU de Merz] pour réaliser la volonté du peuple » et se dit ouverte à des négociations — peu probables en l’état — avec Friedrich Merz, afin de continuer à voter pour des propositions « intelligentes » de l’Union concernant la bureaucratie et l’interdiction du moteur à essence.
La coalition J. D. Vance
Avec environ 19 %, l’extrême droite allemande obtient son meilleur résultat depuis 1933.
Selon nos projections, la coalition J. D. Vance obtiendrait la majorité absolue, bien qu’elle demeure à ce stade très fortement improbable.

Les trois scénarios possibles
- Si le FDP ne parvient pas dépasser la barre des 5 %, le nombre de partis au parlement allemand se réduit : cinq groupes siègeront au Bundestag en 2025 : CDU/CSU – SPD – AfD – Grünen – Die Linke.
- Si le FDP parvient à dépasser la barre de 5 %, le nombre de partis au parlement allemand se réduit : six groupes siègeront au Bundestag en 2025 : CDU/CSU – SPD – AfD – Grünen – Die Linke – FDP]
- Si le BSW dépasse la barre de 5 %, le nombre de partis au parlement allemand ne changerait pas. 7 groupes siègeraient au Bundestag : CDU/CSU – SPD – AfD – Grünen – Die Linke – FDP – BSW]
Alice Weidel célèbre : résultat historique pour l’AfD

Tester notre simulateur de coalitions (avec les données à 18h)
Élections législatives en Allemagne : l’extrême droite ne percerait pas au-delà des 20 % (résultats provisoires 18h)
En tête, la CDU de Friedrich Merz serait créditée de 29 %, suivie de l’AfD avec 19,5 % des voix — le meilleur score de l’extrême-droite allemande depuis 1933. Le SPD d’Olaf Scholz fait un score historiquement bas de 16 %, suivi des Verts à 13,5 %.
Die Linke confirme les tendances des derniers sondages avec avec 8,5 %.
La grande incertitude du soir concerne le score du FDP, à environ 4,9, qui pourrait ne pas entrer au Bundestag, augmentant l’incertitude sur les scénarios possibles coalition.
Analyse à chaud et projection exclusive à partir des sondages de sortie des urnes à 18h.
Lire notre analyse et tester les coalitions
En Allemagne, la démocratie est de plus en plus menacée selon le juriste Maximilian Steinbeis
« Une grande partie de la coalition gouvernementale, qui est de fait progressiste, s’est dans une certaine mesure alignée sur l’ordre du jour établi par l’AfD. »
Lire la suite de l’entretien ici

L’heure H approche
Plus que trente minutes avant les premiers exit polls que nous publieront pour donner une première projection de la composition du Bundestag et donc des possibles coalitions.
Continuer à suivre ce live pour ne rien manquer de la soirée électorale allemande.
« L’Allemagne mauvaise » et la « bonne Allemagne »
Dans un ambitieux « morceau d’autocritique allemande », l’auteur de La Montagne magique proposait, depuis les États-Unis, une interprétation de la montée et de la chute du nazisme. En ce jour d’élections, nous traduisons en français l’essai fulgurant où Thomas Mann tente de capturer l’essence d’un pays.
La participation est de 52 % à 14h00
La directrice fédérale des élections a publié le chiffre de la participation à 14h00 : 52 %, soit une hausse de 15,5 points par rapport à 2021 et de 11 points par rapport à 2017. Le chiffre de 2017 constitue un point de comparaison plus représentatif, la pandémie de Covid-19 ayant fortement augmenté la part des votes par correspondance en 2021.
Par rapport à 2021, la hausse de participation est massive dans plusieurs régions, dont la Thuringe (+25 points) et la Saxe-Anhalt (+16 points), deux bastions de l’AfD. Elle est également très importante en Bade-Wurtemberg (+13 points) et en Sarre (+13 points).
En 24 heures, Elon Musk a déjà publié une douzaine de posts favorables à l’AfD
En haut de son profil sur X, le fondateur de Tesla et proche de Donald Trump a épinglé un post qui ne laisse aucune place au doute :
Cette publication fait partie d’une longue série publiée depuis hier. Les posts sont principalement repris d’internautes anglophones. À un utilisateur qui écrit « rendez-vous dans votre bureau de vote et votez AfD », Musk répond simplement « Oui ».
À la publication du compte « MEGA » RadioEurope qui indique que « Des milliers de votants partagent des photos d’eux-mêmes votant pour l’AfD », Musk réagit par un simple « Cool ». Mais Musk reprend aussi une vidéo montrant Björn Höcke, leader de l’aile la plus dure du parti, exhortant les Allemands à « reprendre leur pays ». Il reposte également une vidéo de l’influenceuse d’extrême droite allemande Naomi Seibt : « la terreur s’arrêtera avec votre vote – seule l’AfD peut sauver l’Allemagne ».
Un dernier post, celui-ci en allemand, a été repris par Musk samedi matin (heure européenne). On y lit : « Alice Weidel est la dirigeante (Anführerin) dont nous avons besoin ». Sur une image manifestement générée par IA, la cheffe de l’extrême droite est représentée à cheval et en armure au milieu d’une forêt de drapeaux allemands.
FDP et BSW : comment le score de deux petits partis pourrait faire bifurquer l’Allemagne
Selon les derniers sondages, deux partis sont en grande difficulté pour franchir la barre des 5 % : le Parti démocratique libre (FDP, libéral) et l’Alliance Sahra-Wagenknecht (BSW, gauche nationaliste).
Comme les 630 sièges sont répartis entre les seuls partis qui dépassent ce seuil, un écart de quelques milliers de voix pour le FDP et le BSW peut influer de manière importante sur le nombre de sièges des autres partis.
Avec le score élevé de l’AfD, les modèles de coalition excluant l’extrême droite sont peu nombreux : les configurations plausibles se réduisent à la Grande coalition CDU/CSU-SPD, l’alliance noire-verte entre CDU/CSU et Verts, ou une coopération entre trois partis parmi la CDU/CSU, le SPD, les Verts et les le FDP.
Retrouvez ici notre analyse explorant les 4 scénarios possibles [simulateurs exclusifs]
Si le FDP et le BSW échouent tous deux à franchir la barre, une alliance entre CDU/CSU et SPD serait probablement majoritaire. Une majorité de deux partis rendrait sans doute la formation d’un gouvernement moins complexe, même si la polarisation entre centre-gauche et centre-droit s’est accrue ces dernières semaines.
En revanche, si le FDP réussit à entrer au parlement, il est probable que le duo CDU/CSU-SPD soit minoritaire, nécessitant l’ajout d’un troisième partenaire. Ce troisième partenaire pourrait être le FDP lui-même, dont les positions sont proches de celles des conservateurs. Mais cette situation placerait les sociaux-démocrates dans une situation très déséquilibrée qui pourrait compliquer les négociations.
Si le FDP échoue à entrer au Bundestag mais que le BSW y parvient, la situation est encore plus défavorable : il faudrait alors un accord à trois entre CDU/CSU, SPD et Verts pour former une super-majorité centriste seule susceptible de dépasser les oppositions combinées de l’AfD et du BSW.
Au vu des hésitations de la direction de la CDU vis-à-vis de l’hypothèse d’une alliance avec l’AfD, le score du FDP et du BSW ce dimanche pourrait constituer un point de bascule dans les équilibres politiques allemands.
Avec Musk, l’ingérence de l’administration américaine en faveur de l’AfD se poursuit le jour même de l’élection
Depuis son compte X, Elon Musk vient de partager à ses plus de 218 millions d’abonnés un message appelant à voter pour l’AfD.
Musk, qui a déjà interviewé longuement Alice Weidel sur sa plateforme, avait déjà déclaré que « seule l’AfD peut sauver l’Allemagne ». La semaine dernière à Munich, c’est le vice-président américain J.D. Vance qui à mots couverts mais sans ambiguïté possible appelait au changement de régime en Allemagne en soutenant le parti d’extrême-droite.
Ces dernières années, la Russie de Poutine a tenté à plusieurs reprises d’influencer les scrutins nationaux européens — jusqu’à conduire à la récente annulation de l’élection présidentielle en Roumanie. De la part des États-Unis, une telle tentative de changer le cours d’une élection en Europe est inédite.
Un peu plus tôt, Musk a épinglé sur son compte X la publication suivante
À midi, la participation en hausse
À 12h00, la participation est en hausse dans plusieurs région : Essen 33,8 % (+4,3), Leipzig à 54,6 % (+4,2), Wuppertal à 43,3 % (+4), Munich à 61,2 % (+0,8), et la Saxe-Anhalt à 37,1 % (+10,6)
Dans les huit Länder où la participation à la mi-journée est connue, les chiffres sont partout stables ou en hausse. En Thuringe, bastion de la branche la plus dure de l’AfD dirigée par Björn Höcke, la croissance de la participation depuis l’élection de 2021 est de presque 20 points. En Saxe-Anhalt voisine, elle est de 11 points, et à Berlin, de 8 points.
La hausse de la participation en Thuringe annonce-t-elle une victoire de l’AfD ? Entre 2019 et 2024, la participation aux élections régionales thuringeoises avait augmenté de 9 points, tandis que l’AfD croissait dans la même proportion. Environ la moitié des anciens abstentionnistes qui s’étaient rendus aux urnes avaient alors voté pour l’AfD. Le parti d’extrême droite était donné à 36 %, le mois passé, dans l’unique sondage réalisé en Thuringe pendant la campagne. En 2021, il avait obtenu 24 % des voix.
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Comment voter ?
Comme par le passé, les citoyennes et citoyens allemands disposent de deux voix dans cette élection fédérale : une première voix (Erststimme) qui leur permet de sélectionner un candidat dans l’une des 299 circonscriptions, et une deuxième voix (Zweitstimme) qu’ils attribuent à la liste régionale d’un parti. Les électeurs inscrivent une croix dans chacune des deux colonnes de leur bulletin. Ils peuvent choisir un parti différent avec leur première et leur deuxième voix.
Jusqu’en 2021, tout candidat obtenant le plus grand nombre de premières voix dans sa circonscription était automatiquement élu. Des candidats issus des listes régionales étaient ensuite sélectionnés pour compléter le contingent de chaque parti à concurrence de leur nombre de deuxièmes voix. Ce système de « vote proportionnel personnalisé » (personalisierte Verhältniswahl) vise à assurer à la fois l’ancrage local des parlementaires et la proportionnalité de la composition globale du parlement. Toutefois, elle avait conduit à une inflation progressive de la taille du parlement, qui avait atteint 735 sièges lors de la dernière législature.
Depuis la réforme électorale de 2023, la deuxième voix reste la plus importante. Cependant, pour réduire la taille du Bundestag, il a été décidé que certains candidats arrivés en tête dans leur circonscription ne seraient plus nécessairement élus si leur parti n’obtenait pas suffisamment de deuxièmes voix. L’élection d’un candidat direct nécessite désormais une « couverture en deuxième voix » (Zweitstimmendeckung) suffisante. Le nombre d’élus est quant à lui définitivement fixé à 630.
À noter que, comme par le passé, l’obtention de sièges au Bundestag nécessite 5 % des voix au niveau fédéral ou 3 mandats directs. Seuls les partis représentant une « minorité nationale » sont dispensés de ce seuil. C’était le cas, en 2021, de la Fédération des électeurs du Sud-Schleswig, parti de la minorité danoise dans la région de Schleswig-Holstein, représenté par le député Stefan Seidler.
À titre d’exemple, voici un bulletin de vote utilisé dans la circonscription de Berlin Mitte :

La montée de l’AfD et le report des voix
Selon un récent sondage YouGov, plus de deux Allemands sur cinq envisagent de voter pour un parti différent de celui qu’ils ont choisi en 2021. Si l’AfD est le parti dont le soutien a le plus augmenté dans les intentions de vote, avec un doublement de ses voix par rapport aux 10 % obtenus lors de la dernière élection, les données de YouGov suggèrent que cette hausse provient principalement des électeurs qui n’avaient pas voté auparavant, ainsi que d’une partie des anciens électeurs de la CDU.
Qui est Alice Weidel ?
Elle a déjà fait éclater le discours politique en Allemagne.
Elle pourrait demain faire dérailler l’élection et le prochain cycle politique allemand.
De son interview à rallonge avec Elon Musk à la hype étonnante dont elle jouit en Chine — nous avons sélectionné 10 phrases clefs pour brosser un portrait de la cheffe de file de l’extrême-droite allemande.
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Le chancelier Olaf Scholz a voté à Potsdam

Friedrich Merz a voté à Arnsberg

Une base de données mises à jour sur les élections : l’Observatoire électoral
Pour un panorama complet des données à connaître pour comprendre ce qui se joue en Allemagne, nous vous invitons à visiter la page Allemagne de l’Observatoire électoral du Grand Continent
Heures du vote, premières estimations, résultats : comment suivre la journée électorale ?
Les bureaux de vote sont ouverts de 8h00 à 18h00 sur tout le territoire allemand.
Vers 15h30, la directrice fédérale des élections (Bundeswahlleiterin) communiquera la première estimation de la participation à 14h00.
À 18:00, les premières estimations « jour de vote » réalisées par les instituts de sondage seront diffusées dans les grands médias.
Le dépouillement des bulletins commencera immédiatement après la fermeture des bureaux, et les résultats seront affinés au cours de la soirée et de la nuit. L’issue du scrutin au niveau fédéral et dans les 299 circonscriptions sera connue tard dans la nuit. La publication des résultats détaillés du scrutin est plus longue — en raison de la gestion régionale des élections et il est courant que les scores des partis dans les 11 000 communes allemandes ne soient pas diffusés avant plusieurs mois.

Les personnes ne pouvant pas se rendre dans leur bureau de vote ce dimanche pouvaient voter par correspondance. La demande de l’enveloppe spéciale prévue à cet effet doit être réalisée en amont, seuls les bulletins parvenus à leur destination avant ce dimanche à 18h00 étant décomptés. Mais cette année, les délais assez courts d’organisation du scrutin ont compliqué la procédure. Cette situation est susceptible d’empêcher certains citoyens allemands vivant hors du pays de participer au vite : l’ambassadeur d’Allemagne au Royaume-Uni a ainsi indiqué samedi matin sur X n’avoir pas encore reçu ses documents pour voter par correspondance. Contrairement à d’autres États-membres de l’Union, l’Allemagne ne connaît ni vote par procuration, ni vote en ligne, et n’ouvre pas non plus de bureaux dans ses représentations consulaires. La seule modalité de vote spécifique concerne les personnes ne pouvant se déplacer — personnes détenues ou âgées notamment — pour lesquelles des urnes mobiles peuvent être mises en place.
Au cours du dépouillement, les chefs des différents partis livreront leurs premières réactions. On scrutera notamment la réaction de Friedrich Merz, probable vainqueur, et d’Olaf Scholz, qui devra selon toute vraisemblance quitter la chancellerie.
La campagne et la stratégie de la CDU/CSU, de l’AfD, du SPD, des Grünen…
Les Allemands se rendent aujourd’hui aux urnes pour élire les 630 membres du Bundestag.
Alors que la CDU/CSU est donnée en tête des sondages et que l’AfD atteint son niveau le plus haut, la question centrale de ce scrutin sera de savoir quels partis dépasseront le seuil de 5 %, déterminant ainsi la formation de la coalition.
Nous avons analysé les tactiques et les objectifs des partis allemands.
C’est le jour J !
Bonjour et bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent aujourd’hui dans ce live : jusqu’à ce soir, nous suivrons l’élection la plus importante de l’année en Allemagne.
On se retrouve demain matin ?
C’est la fin de ce direct pour aujourd’hui. Il rouvrira demain matin — un peu avant les bureaux de vote en Allemagne — avec les grandes tendances, les données clefs et les indicateurs pertinents à suivre.
Wahl-O-Mat : une application pour aiguiller les électeurs allemands dans leurs choix
La centrale fédérale pour l’éducation politique (BPB) met en place pour différentes élections une aide à la décision.
Après trente-huit questions auxquelles l’utilisateur répond par « oui », « non » ou « sans avis » et un choix de pondération personnelle de certains thèmes, on obtient un résultat en pourcentage de compatibilité avec les différents partis 1.
L’application, développée par un organisme public, s’efforce d’inclure le programme de chacun des partis autorisés à concourir, y compris ceux qui ne sont pas représentés actuellement au Bundestag. Ceux-ci sont donc invités par la BPB à répondre à différentes questions pour disposer d’une image la plus complète possible. Certains partis ont néanmoins engagé des poursuites contre la BPB en lui reprochant sa partialité.
En 2025, l’outil Wahl-O-Mat ainsi que ses différentes alternatives ont connu un afflux record d’utilisateurs.
Les coalitions possibles
À la veille du scrutin, deux partis apparaissent en difficulté pour franchir la barre des 5 % : le Parti démocratique libre (FDP, libéral, Renew) et l’Alliance Sahra-Wagenknecht (BSW, gauche nationaliste).
En fonction de la présence ou de l’absence de ces deux partis, la formation de la future coalition gouvernementale pourrait nécessiter trois partenaires.
Présence sur les réseaux sociaux : l’avantage de taille de l’AfD
Depuis plusieurs années, l’AfD a su adapter efficacement sa communication aux médias sociaux pour toucher les nouvelles générations d’électeurs. Sur Tiktok, sa cheffe Alice Weidel compte ainsi davantage d’abonnés (872 000) que les têtes de liste de tous les partis de centre-gauche et de centre-droit réunis. La tête de liste du parti de gauche radicale Die Linke, Heidi Reichinnek, s’établit en deuxième position avec 550 000 abonnés — sa formation est donnée en tête chez les jeunes. Sahra Wagenknecht, fondatrice et tête de liste du BSW, arrive troisième avec 529 000 abonnés. Si les autres candidats arrivent loin derrière, on notera cependant que le chef du gouvernement bavarois, Markus Söder, se classe quatrième avec environ 246 000 followers et un style de communication volontiers provocateur sur les réseaux sociaux. En comparaison, les dirigeants des partis traditionnels affichent une audience bien plus modeste.
Grâce à leurs comptes institutionnels, les sortants Scholz, Lindner et Habeck présentent une meilleure présence sur X. Là aussi, Alice Weidel reste cependant assez largement en tête. Elle franchit seule la barre du million d’abonnés sur la plate-forme détenue par Elon Musk, soutien explicite du parti.
Des études récentes suggèrent que les comptes des partis populistes, AfD en tête, obtiennent une meilleure visibilité sur les réseaux sociaux vis-à-vis de profils d’utilisateurs neutres. Cet effet pourrait s’expliquer soit par un biais algorithmique explicite, soit par la plus grande activité des comptes affiliés à l’extrême droite, soit par une combinaison de ces deux effets.
Le « cercle des éléphants » : moment crucial
Le premier rendez-vous post-électoral après l’annonce des résultats a généralement lieu à la télévision publique avec les poids lourds des partis, leurs présidents ou leurs candidats à la chancellerie, d’où le nom « d’Elefantenrunde » ou « cercle des éléphants ».
Son visionnage permet souvent d’entrevoir vers quelles options gouvernementales les différents chefs de parti se dirigent.
Parfois cependant, la discussion est moins cordiale. En 2005, après sa courte défaite face à la CDU d’Angela Merkel, le chancelier sortant Gerhard Schröder avait eu sur ce plateau des propos condescendants et irrités envers sa concurrente, qui, condamnés par des camarades de son propre parti, avaient accéléré son retrait de la vie politique.

Die Linke en tête des élections fictives pour les moins de 18 ans
L’élection pour les moins de 18 ans, l’« une des principales initiatives éducatives extra-scolaires allemandes » est organisée régulièrement avant les vraies élections, sous l’égide notamment de la Bundeszentrale für politische Bildung (BPB) 2.
Ce scrutin fictif et non-représentatif a rassemblé cette année plus de 166 000 jeunes.
Chez les jeunes, c’est Die Linke qui arrive en tête avec 20,8 % des suffrages, suivie du SPD à 17,9 %, de la CDU/CSU avec 15,7 %, de l’AfD avec 15,5 % et de Bündnis 90/Die Grünen avec 12,5 %. Le parti de protection des animaux (Tierschutzpartei) a eu 3,8 %, le FDP 3,4 % et le BSW 3,4 %.
La chute est particulièrement rapide pour Die Grünen alors qu’ils étaient largement en tête avec 21 % en 2021, tandis que le FDP avait alors les faveurs de 12 % des électeurs de moins de 18 ans 3.
Le programme des partis. Les propositions de l’Union
En matière économique, la CDU/CSU base son programme sur une croissance économique de 2 % grâce à son programme Agenda 2030 et propose de réduire l’impôt sur les sociétés à 25 %. Elle souhaite relever le seuil d’imposition des hauts revenus à 80 000 € et maintenir un budget de défense supérieur à 2 % du PIB. En matière budgétaire, elle s’engage à respecter les limites d’endettement, tout en envisageant une certaine flexibilité pour les dépenses de défense (Merz c’est toutefois exprimé pour un possible assouplissement du frein à l’endettement). En matière de réformes sociales, la CDU/CSU vise à inciter davantage de citoyens à travailler en réformant les aides sociales. Alors que l’Allemagne fait face à des prix de l’énergie mettant en péril sa compétitivité économique, l’Union envisage de remettre en service les centrales nucléaires. En matière d’ immigration les principales propositions sont : le durcissement des mesures contre l’immigration illégale (refoulements à la frontière, suspendre la possibilité de regroupement familial), l’abrogation de la loi autorisant la double nationalité et la réduction des programmes d’aide aux demandeurs d’asile.
Le programme des partis. Les propositions du SPD
Le SPD met l’accent sur un plan d’investissement écologique de 100 milliards d’euros, financé par la dette, avec un crédit d’impôt de 10 % pour les entreprises et des incitations fiscales pour les véhicules électriques allemands. Comme la CDU/CSU, il soutient un budget de défense supérieur à 2 % du PIB. En matière de politique budgétaire, il propose d’assouplir le frein à l’endettement pour financer des investissements publics, tout en réduisant l’impôt sur le revenu pour la plupart des ménages et en introduisant un impôt sur la fortune. Sur le plan social, le SPD souhaite renforcer la protection sociale tout en favorisant le retour à l’emploi des chômeurs de longue durée. Il propose également d’augmenter le salaire minimum à 15 €/heure. En matière d’immigration, le SPD propose notamment d’accélérer l’expulsion des demandeurs d’asile refusés et maintenir les contrôles aux frontières terrestres pour lutter contre l’immigration clandestine.
Le programme des partis. Les propositions des Verts
Le programme des Verts repose sur un financement de la transition écologique via une dette publique ciblée, avec 40 milliards d’euros annuels investis dans les infrastructures et la transition énergétique, ainsi qu’une prime d’investissement de 10 % pour les entreprises. Ils prévoient également d’assouplir le frein à l’endettement, mais en réduisant les dépenses publiques non productives et en supprimant les subventions nuisibles au climat. Leur politique sociale vise à encourager l’intégration professionnelle des bénéficiaires d’aides sociales et à encadrer plus strictement les loyers.
Le programme des partis. Les propositions de l’AfD
L’AfD adopte une approche plus radicale en matière économique en prônant une réduction des impôts et une simplification administrative. Sur le plan budgétaire, elle veut maintenir le frein à l’endettement, sans préciser comment financer ses projets. En matière sociale, l’AfD propose de restreindre l’accès aux aides sociales pour les étrangers et d’encourager les retraités à travailler plus longtemps. Le parti propose de sortir l’Allemagne de l’accord sur le climat, revenir sur la sortie du pays du charbon, réintroduire l’énergie nucléaire et reconstruire le gazoduc Nord Stream endommagé afin d’importer à nouveau du gaz russe. La cheffe du parti Weidel s’est engagée à démolir les éoliennes (malgré le fait que l’énergie éolienne est la principale source de production d’électricité en Allemagne) et a appelé à la fin des sanctions contre la Russie et au rétablissement des liens avec le Kremlin. Le parti a le programme le plus dur en matière d’immigration, visant notamment des déportations massives.
Comprendre le débat autour du frein à l’endettement
Selon un récent sondage, 46 % des Allemands se disent favorables à une réforme du frein à l’endettement afin de permettre des investissements publics plus importants, et 9 % soutiennent son abolition pure et simple. À l’inverse, seulement 41 % souhaitent le maintenir inchangé. Fait notable, cette volonté de réforme trouve un écho dans l’ensemble du spectre politique : 55 % des électeurs de la CDU et 41 % de ceux du FDP soutiennent un assouplissement ou une suppression du frein à l’endettement, malgré l’opposition de leurs partis respectifs à cette réforme. Sans surprise, le soutien est encore plus fort parmi les électeurs du SPD (66 %) et des Verts (85 %).
Ce positionnement s’inscrit dans une tendance plus large : un large consensus en faveur d’une augmentation des investissements publics, qui transcende les clivages politiques. Lorsqu’on leur demande quelle stratégie adopter si les investissements ne peuvent pas être financés par des économies budgétaires, une nette majorité (56 %) estime que l’État devrait contracter de nouvelles dettes, tandis que 38 % préfèreraient renoncer à ces investissements.
Ce changement d’attitude intervient dans un contexte de profondes mutations économiques et institutionnelles. Ces dernières années, la politique budgétaire a été au cœur des défis les plus pressants pour la coalition Scholz, marquée par le recours à des mécanismes hors budget pour contourner le frein à l’endettement. L’exemple le plus emblématique reste le Fonds pour le climat, jugé inconstitutionnel. Cette décision a précipité l’effondrement de la coalition gouvernementale sur le budget 2025, révélant les tensions croissantes autour de la politique budgétaire allemande.

Un modèle économique en crise
L’Allemagne se trouve dans un contexte marqué par une croissance faible et des problèmes structurels, notamment le vieillissement de la population et le manque d’investissements dans les infrastructures, combinés à un modèle économique excessivement dépendant des exportations de produits manufacturés.
- Ces dernières années, les tensions géopolitiques croissantes, l’arrêt des livraisons d’énergie russe bon marché et le ralentissement de l’économie chinoise n’ont fait qu’exacerber ces difficultés structurelles.
Dans son livre Kaput. The End of the German Miracle, Wolfgang Münchau illustre, à l’aide de plusieurs exemples, pourquoi la crise allemande pourrait ne pas être passagère et pourquoi il pourrait être plus difficile pour l’Allemagne de se redresser : son industrie n’est plus compétitive sur les produits et les technologies du futur et elle est concurrencée par d’autres pays en ce qui concerne les exportations manufacturières, notamment la Chine.
Deux données sont particulièrement intéressantes pour comprendre le malaise allemand.
- La proportion d’étudiants en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM) au Royaume-Uni a dépassé celle de l’Allemagne.
- Les connexions par fibre optique ne représentent que 10 % du total des connexions à Internet (contre 35,5 % de la moyenne de l’OCDE).
Conflits de calendrier
En 2021, l’élection avait eu lieu le même jour que le marathon de Berlin, alors même que la date du vote était connue assez longtemps à l’avance contrairement à cette année.
Ajoutez à cela des pénuries de bulletins et des files d’attentes démesurées : la cour constitutionnelle fédérale de Karlsruhe avait statué en décembre 2023 que le vote devait être répété dans 455 bureaux de la ville 4. Le vote a finalement eu lieu le 11 février 2024.
Seul changement d’équilibre de cette élection partielle : le parti libéral-démocrate (FDP) y avait perdu un siège 5.

Vote d’automne, vote d’hiver
Depuis 1953, les élections du Bundestag ont généralement lieu à l’automne, soit en septembre, soit début octobre. Avant l’élection hivernale de ce dimanche, il y a déjà eu trois exceptions à cette règle : l’élection de mars 1983 qui faisait suite à une dissolution après la motion de défiance constructive qui porte Helmut Kohl à la chancellerie, l’élection de 1987 qui a lieu en janvier et enfin l’élection du Bundestag en décembre 1990 qui fait suite à la réunification le 3 octobre précédent 6.
L’article 39 de la loi fondamentale prévoit notamment que l’élection (sauf dissolution anticipée) doit avoir lieu entre 46 et 48 mois après la période électorale. Le début de l’automne a été retenu comme période optimale pour une élection, notamment l’absence de vacances scolaires, et la possibilité de procéder à des ajustements. C’est pourquoi l’exception ne doit pas devenir la règle Il s’agit maintenant de savoir comment revenir à la bonne tradition d’une élection automnale d’ici à 2033 : en « reculant » la date par le raccourcissement des législatures ou en « avançant » celle-ci au fur et à mesure, ce qui obligerait à organiser une élection en plein été.
Bonjour !
C’est la reprise de ce direct où nous ajouterons jusqu’à dimanche toutes les analyses et données essentielles pour comprendre les élections allemandes.
Ce direct reprend demain
Il est 21h passé de trois minutes — à cette heure-ci, en Allemagne, extinction des feux. On se retrouve demain matin avec un café et les premières nouvelles.

Pourquoi le débat sur la migration est-il central ?
L’Allemagne figure, derrière la Suède et l’Autriche, parmi les pays européens où les flux d’immigrants ont été les plus importants au cours des dix dernières années.
- Aujourd’hui, 19,5 % de la population allemande est née à l’étranger et le pays compte 14,6 % d’étrangers, soit quasiment le double de 2013.
- Si c’est grâce à cette immigration que le pays est parvenue à mettre un coup d’arrêt à son déclin démographique et à limiter les pénuries de main-d’œuvre, ces évolutions rapides, couplées à des crimes ou des attentats perpétrés par des étrangers musulmans vivant en Allemagne, ont provoqué un fort rejet dans la population.
Ingérences de Vance à Munich
En soutenant l’AfD et en fustigeant le « cordon sanitaire », le vice-président américain J. D. Vance a provoqué une onde de choc, suscitant une riposte immédiate de la part des principales personnalités politiques allemandes.
- Friedrich Merz a affirmé que les Américains n’avaient « pas à dicter comment les Allemands doivent défendre leurs institutions démocratiques ».
- Alice Weidel s’en est félicitée en reposant une vidéo intégrale sous-titrée très peu de temps après le discours. “Excellent discours ! « il n’y a pas d’espace pour les cordons sanitaires ! » le discours impressionnant de J.D. Vance à Munich – naturellement sans aucun applaudissement de la CDU, de la CSU, du SPD et des Verts.”
Que pensent les Allemands de la coopération avec l’AfD ?
Alors que le vote de la CDU avec l’AfD dans le Bundestag a été l’un des faits marquants de la très courte campagne électorale, selon un sondage réalisé par YouGov, 46 % des Allemands souhaitent exclure totalement toute coopération avec l’AfD, tandis que 30 % seraient prêts à envisager une coopération au cas par cas, et 18 % souhaitent qu’elle soit activement recherchée.
Les électeurs des Verts (87 %), de Die Linke (82 %) et du SPD (77 %) sont les plus opposés à toute coopération avec l’AfD, exprimant un rejet massif du parti d’extrême droite. À l’inverse, les électeurs de la CDU/CSU sont divisés, avec seulement 44 % opposés à la coopération, alors que 49 % seraient prêts à l’envisager au cas par cas. La tendance est encore plus marquée chez les électeurs du FDP (26 % d’opposition seulement), dont 60 % se disent favorables à une coopération partielle.
Les principales préoccupations des électeurs allemands
Dans une enquête d’opinion réalisée par YouGov, 56 % des personnes interrogées déclarent que l’immigration est l’un des trois problèmes les plus importants en Allemagne aujourd’hui, et 35 % qu’il s’agit du problème le plus important.
L’économie est la deuxième réponse la plus fréquente, mais seulement 16 % des répondants considèrent qu’il s’agit du problème le plus urgent que les hommes politiques devraient aborder en priorité.
Les dernières déclarations
« Nous devons nous préparer au fait que Donald Trump n’acceptera plus pleinement la promesse d’assistance dans le cadre du traité de l’Otan. » Friedrich Merz, favori au poste de chancelier, a suggéré le 21 février que l’Allemagne devrait discuter avec les Britanniques et les Français « pour savoir si le partage nucléaire, ou au moins la sécurité nucléaire du Royaume-Uni et de la France, pourrait également s’appliquer à nous ».
Qui est Friedrich Merz ?
Des salons feutrés de BlackRock à l’atelier d’Anselm Kiefer, le leader de la CDU qui pourrait devenir le dixième chancelier allemand de l’après-guerre est un conservateur chimiquement pur qui a grandi à l’ombre de Wolfgang Schaüble.
Mais sur la défense et l’intégration fiscale, c’est peut-être par lui que le changement pourrait arriver.
Nous avons brossé le portrait politique et géopolitique de Friedrich Merz — le revenant qui veut faire sortir l’Allemagne de l’interrègne.

Les dernières sondages et tendances
Selon le dernier sondage Cluster17, réalisé entre le 16 et le 18 février, la CDU/CSU est en tête, avec 30 % des intentions de vote, soit exactement le résultat obtenu par les chrétiens-démocrates lors du dernier scrutin européen. L’AfD est donnée en deuxième place, avec 21 % des voix, réalisant ainsi son meilleur score jamais enregistré. Le SPD est donné à la troisième place avec 15 %, suivi par les Verts à 13 %, et Die Linke à 7 %. Ce dernier a réalisé une percée notamment dans les deux dernières semaines, bénéficiant probablement du vote de la CDU avec l’AfD au Bundestag.
- Malgré l’impopularité de la coalition sortante, si ces chiffres se confirment dimanche et si l’on excepte le résultat catastrophique de 2021 (24,1 %), un score de 30 % constituerait le plus mauvais résultat de la CDU/CSU depuis les élections fédérales de 1949.
Points clefs
- La réponse à cette question conditionnera les possibilités de Friedrich Merz qui, espère avoir besoin d’un seul partenaire pour former une coalition et éviter ainsi les blocages et les tractations de la « coalition en feu tricolore ». Le calcul est le suivant : le Bundestag pourrait compter entre quatre et sept partis. Si le FDP, l’Alliance Sahra Wagenknecht (BSW) et Die Linke n’atteignent pas le seuil de 5 %, la CDU/CSU pourrait choisir de former une coalition soit avec le SPD, soit avec les Verts. Si Die Linke entre au Parlement, comme le laissent présager les sondages, l’Union sera limitée dans son choix à celui du SPD. Si les trois partis passent le seuil, une coalition à deux deviendrait quasi impossible.
- Formée à l’issue des élections de septembre 2021, qui ont vu Angela Merkel quitter la politique fédérale, la « coalition en feu tricolore » (Ampel-Koalition) n’a pas survécu aux négociations sur le budget 2025. Olaf Scholz a démis le ministre des Finances libéral Christian Lindner (FDP) de ses fonctions le 6 novembre, et le président a dissous le Bundestag le 27 décembre.
- Alors que la CDU/CSU est donnée en tête des sondages et que l’AfD atteint son niveau le plus haut, la question centrale ce dimanche sera de savoir combien de partis dépasseront le seuil de 5 % pour être représentés au Bundestag.
- Alors que le modèle économique allemand est en crise avec une croissance qui n’a jamais retrouvé son niveau pré-pandémique, le pays se trouve aujourd’hui face à une remise en question du parapluie sécuritaire américain. Dans la dernière ligne droite de la campagne, la question de l’immigration a dominé les débats, marquée par la rupture du cordon sanitaire imposé à l’AfD pour la première fois. L’ingérence de la Maison-Blanche, et son soutien explicite apporté au parti d’extrême droite, donnent le ton de ce qui s’annonce comme l’élection la plus importante en Europe en 2025.
Bienvenue dans ce live !
Il sera mis à jour jusqu’à dimanche. Pour contribuer ou poser vos questions, vous pouvez nous écrire (contact[at]legrandcontinent.eu). Pour recevoir les dernières mises à jour, abonnez-vous au Grand Continent
Sources
- Bundestagswahl 2025 | Wahl-O-Mat
- https://wahlen.u18.org/wahlergebnisse/bundestagswahl
- Ergebnis der U18-Bundestagswahl in Deutschland 2021 | Statista, 17 septembre 2021
- Bundestagswahl muss in Berlin in weiteren Bezirken wiederholt werden | tagesschau.de, 19 décembre 2023.
- Wiederholungswahl in Berlin am 11. Februar 2024
- Zwölf von zwanzig Bundestagswahlen fanden im September statt, Deutscher Bundestag, 2025