Aujourd’hui, lundi 17 février, Emmanuel Macron accueille à Paris les dirigeants du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de l’Espagne, de l’Italie, de la Pologne, des Pays-Bas et du Danemark pour une « réunion d’urgence » portant sur l’Ukraine et l’implication des pays européens dans le processus de paix.

  • Les 8 pays qui seront représentés au niveau de leur chef d’État ou de gouvernement — qui sont tous, à l’exclusion du Royaume-Uni, membres de l’Union européenne — représentent près de 65 % du total des dépenses de défense de l’Europe « géographique », qui s’étend jusqu’à la Turquie et à l’Ukraine.
  • Pour les États membres, soit 7 pays sur 27, ces derniers représentent près de 78 % des dépenses de défense du bloc pour l’année 2023, selon les données du SIPRI. À eux seuls, la France et l’Allemagne comptent pour plus de 40 % des dépenses de défense de l’Union.
  • Lorsqu’on regarde à l’échelle de l’OTAN, qui compte désormais 32 membres dont 30 pays européens et 2 pays d’Amérique du Nord (les États-Unis et le Canada), les pays représentés à Paris comptent pour 22,8 % des dépenses de défense.
  • À eux seuls, les États-Unis représentaient en 2023 plus des deux-tiers (68,7 %) du total des dépenses de défense de l’Alliance atlantique.

Les chiffres sont similaires lorsqu’on regarde les capacités militaires, aussi bien humaines que matérielles, des pays invités à Paris par Emmanuel Macron. Les armées des 7 États membres de l’Union représentent ainsi 62 % du total des militaires du bloc, selon les chiffres de l’International Institute for Strategic Studies (IISS) pour l’année 2023, et près de 30 % des combattants de l’OTAN. En raison de la taille des armées ukrainienne et turque, ils ne représentent toutefois que 35 % des militaires du continent européen.

Plusieurs pays, dont la Roumanie, la Tchéquie et la Slovénie, ont fait savoir regretter qu’une partie seulement des États membres ait été invitée aujourd’hui à Paris.

  • Avec une force armée de 70 000 hommes en 2023 selon l’IISS, la Roumanie dispose d’une armée deux fois plus importante que les Pays-Bas (34 000 militaires), dont le Premier ministre Dick Schoof sera pourtant présent à Paris. La Tchéquie dispose elle aussi d’une armée sensiblement plus importante que celle du Danemark (27 000 hommes contre 15 000).
  • Ces chiffres pourraient se trouver au centre des discussions au cours des prochaines semaines, alors que les dirigeants européens devraient parler cet après-midi d’une possible présence armée sur le sol ukrainien qui serait déployée afin de faire respecter un accord de cessez-le-feu.

L’idée, introduite en février 2024 par Emmanuel Macron, avait initialement été accueillie avec un important scepticisme de la part des Européens. Seuls la Lituanie, les Pays-Bas, la Finlande et la Tchéquie avaient signalé être ouverts à cette option. Hier, dimanche 16 février, le Premier ministre Keir Starmer a lui aussi déclaré être « prêt et disposé à envoyer des troupes britanniques en Ukraine » 1 et aujourd’hui la Suède a également exprimé son ouverture pour l’envoi des troupes. Une porte-parole du gouvernement allemand a toutefois déclaré lundi 17 février qu’il était pour l’heure « prématuré » de parler de l’envoi de troupes en Ukraine 2. La moitié (4) des pays présents aujourd’hui à Paris ont donc signalé être en faveur de cette idée.

Sources
  1. Ben Riley-Smith et Joe Barnes, « Starmer : I am ready and willing to put British troops in Ukraine », The Telegraph, 16 février 2025.
  2. « Großbritannien und Schweden schließen Entsendung von Friedenstruppen in die Ukraine nicht aus », Die Welt, 17 février 2025.