La première imposition de tarifs par la nouvelle administration républicaine fait suite au refus du président Gustavo Petro d’autoriser l’atterrissage de deux avions transportant des sans-papiers sur le sol colombien.
- Donald Trump a annoncé sur Truth Social que l’implémentation de tarifs de 25 % sur tous les produits colombiens sera portée à 50 % dans une semaine.
- Trump a également imposé une interdiction de voyager et la révocation immédiate des visas pour les fonctionnaires du gouvernement colombien et tous leurs alliés et partisans. Le texte précise : « Des sanctions en matière de visas pour tous les membres du parti, les membres de la famille et les partisans du gouvernement colombien. Des inspections douanières renforcées de tous les ressortissants et marchandises colombiens pour des raisons de sécurité nationale et imposition de sanctions fiscales, bancaires et financières ».
- La Colombie exporte 17 % du café américain et est également le plus grand fournisseur de fleurs coupées des États-Unis. Une coïncidence de calendrier pourrait rendre la hausse des prix particulièrement visible : la Saint-Valentin aura lieu dans environ deux semaines.
La réponse de Donald Trump intervient après des déclarations du président colombien Gustavo Petro sur le traitement des migrants sans papiers.
- Le président Petro a déclaré : « Un migrant n’est pas un criminel et doit être traité avec la dignité qu’un être humain mérite. C’est pourquoi j’ai renvoyé les avions militaires américains qui transportaient des migrants colombiens. Je ne peux pas obliger les migrants à rester dans un pays qui ne veut pas d’eux, mais si ce pays les renvoie, ce doit être avec dignité et respect pour eux et pour notre pays. Nous accueillerons nos ressortissants dans des avions civils, sans les traiter comme des criminels. La Colombie se respecte elle-même ».
- Le président colombien affirme « avoir ordonné au ministre du commerce extérieur d’augmenter de 25 % les droits de douane sur les importations en provenance des États-Unis ».
- Laura Sarabia qui prendra ses fonctions de ministre des Affaires étrangères (canciller) le 1er février a explicité la position de négociation de la Colombie : « Garantir un traitement respectueux et humain, assurer des conditions adéquates, avec un transport civil et digne, ouvert au dialogue avec les États-Unis pour vérifier les protocoles et les renforcer ».
- La CELAC (Communauté des États latino-américains et des Caraïbes) tiendra une réunion extraordinaire ce 30 janvier pour discuter de la situation, marquant une montée en puissance des tensions en Amérique.
Comme l’a rappelé le président américain, ces mesures « ne sont qu’un début ». Donald Trump a déclaré le jour de son inauguration qu’il allait imposer d’ici samedi 1er février des tarifs douaniers de 25 % sur le Canada et le Mexique et de 10 % sur la Chine.
- Jusqu’à aujourd’hui Donald Trump avait fait un usage tactique des tarifs. En ne tenant pas sa promesse de campagne d’imposer des droits de douane sur les importations en provenance des principaux partenaires commerciaux des États-Unis « dès le premier jour », il avait paru jouer un bras de fer politique en agitant la menace de sanctions.
- Le Canada et le Mexique ont tous deux affirmé qu’ils allaient prendre des mesures de rétorsion. L’accord de libre-échange Canada–États-Unis–Mexique devrait être réexaminé en 2026.
- Vis-à-vis de la Chine, Trump a adopté une approche plus « souple » que celle annoncée durant la campagne, abaissant ses menaces de tarifs contre Pékin de 60 à 10 %. En amont d’une visite en Chine qu’il aimerait réaliser au cours des 100 premiers jours de son mandat, Trump veut notamment pousser Pékin à sévir contre les producteurs chinois qui fournissent aux cartels mexicains des ingrédients utilisés pour produire du fentanyl.
Donald Trump n’a pas encore fixé de date pour l’imposition de tarifs sur les importations européennes.
- Il a déclaré mardi dernier : « L’Union européenne est très, très méchante envers nous […] C’est pourquoi ils devront payer des droits de douane. C’est la seule façon d’obtenir l’équité ».
- Il a également renouvelé son appel aux États membres, les exhortant à accroître leurs achats de pétrole et de gaz américains afin d’éviter cette mesure. Il aurait également menacé de prendre des mesures spécifiques contre le Danemark, en raison de l’opposition de Copenhague à la vente du Groenland, lors d’un appel avec Mette Frederiksen avant sa prise de fonctions.
- L’Union pourrait éviter de nouveaux droits de douane au début du mandat, mais des tensions commerciales restent possibles à moyen terme. La Commission, en accord avec l’administration Biden, avait prolongé jusqu’au 31 mars 2025 la suspension des tarifs sur certains produits américains, adoptés en réponse aux droits de douanes sur l’acier et l’aluminium européens imposés par Trump en 2018. Sans nouvel accord, les tarifs pourraient revenir dès avril.