La publication des sanctions a eu lieu à quelques heures de l’investiture de Nicolas Maduro pour un troisième mandat, malgré les doutes exprimés par la communauté internationale concernant des fraudes lors du scrutin du 28 juillet.
- Le paquet ciblera 15 personnes liées au chavisme qui ont joué un rôle dans le scrutin. Parmi les personnes sanctionnées figurent « la présidente et la vice-présidente du Tribunal suprême de justice (TSJ), le vice-président et le secrétaire général du Conseil national électoral, un procureur, un juge, le directeur du service national de renseignement (SEBIN).
- Le travail technique a été mené au cours des semaines précédentes et rendu public aujourd’hui dans le but d’envoyer un signal fort au régime Maduro.
- En 2017, les 27 ont adopté des sanctions à l’encontre du Venezuela qui incluent notamment « un embargo sur les armes et les équipements destinés à la répression interne » ainsi « qu’une interdiction de pénétrer sur le territoire de l’Union et un gel des avoirs à l’encontre de personnes et d’entités responsables de violations des droits de l’homme et d’atteintes à la démocratie et à l’État de droit au Venezuela ». Une partie avait été temporairement levée en amont du scrutin de juillet, afin d’ encourager la tenue d’un vote libre 1.
Le régime chaviste a ignoré les appels des États-Unis et de l’Union européenne demandant la divulgation des procès-verbaux officiels des bureaux de vote, qui, selon l’opposition, ont été falsifiés par la commission électorale.
- Le Conseil national électoral, contrôlé par les partisans de Maduro, a proclamé ce dernier vainqueur avec 51,95 % des voix. L’opposition maintient toutefois sa revendication d’avoir remporté l’élection avec 80 % des suffrages. Le résultat reste contesté.
- L’Union européenne a réclamé à plusieurs reprises des élections justes et libres. Le jeudi 9 janvier, le président élu des États-Unis d’Amérique Donald Trump a déclaré sur son réseau TruthSocial que les leaders de l’opposition, des « combattants de la liberté », devaient pouvoir rester « libres et en vie ».
L’arrestation, suivie de la libération dans la foulée, de la leader de l’opposition de facto María Corina Machado lors d’une manifestation hier, jeudi 9 janvier, à Caracas a ravivé les inquiétudes concernant une nouvelle vague de répression politique menée par les chavistes.
- González, candidat de l’opposition qui a rencontré le président américain sortant Joe Biden le 6 janvier, a assuré qu’il reviendrait à Caracas pour renverser les chavistes et être investi président. Il avait quitté le pays dans un avion militaire espagnol en septembre dernier et, le 7 janvier, a signalé l’enlèvement de son beau-fils, Rafael Tudares.
- Afin d’empêcher le retour d’Edmundo González dans le pays, le parquet vénézuélien a émis un mandat d’arrêt à son encontre. Les autorités proposent par ailleurs une récompense de 100 000 dollars à quiconque fournirait des informations permettant son arrestation s’il rentrait à Caracas.
- Des milliers de policiers ont également été déployés et les principales routes menant à la capitale ont été bloquées. Des panneaux à l’effigie de González ont été installés dans les aéroports et points d’entrée du pays.
Sources
- Fabiola Zerpa, Kevin Whitelaw, EU Suspends Sanctions on Venezuela Official Ahead of Election, Bloomberg, 13 mai 2024.