Depuis l’arrivée de Joe Biden et Kamala Harris à la Maison-Blanche en janvier 2021, les positions en matière de politique étrangère de la vice-présidente se sont largement alignées sur celles du président. Au cours de sa carrière en Californie puis au Sénat, Harris s’est principalement occupée de sujets de politique intérieure.

La vice-présidente et future candidate du Parti démocrate s’est néanmoins exprimée à plusieurs reprises sur la situation à Gaza.

  • Lors de la Conférence sur la sécurité de Munich, en février, elle plaidait en faveur d’une solution assez consensuelle au sein de la classe politique américaine : « aucune réoccupation de Gaza, aucune modification de son territoire géographique, aucun retour du terrorisme par le Hamas »1.
  • Quelques semaines plus tard, en mars, elle rompait avec la ligne de l’administration Biden en appelant à la mise en place d’un cessez-le-feu : « La menace que le Hamas fait peser sur le peuple d’Israël doit être éliminée. Et compte tenu de l’ampleur des souffrances à Gaza, un cessez-le-feu immédiat s’impose »2.

Ses déclarations autour de la visite de Benjamin Netanyahou à Washington, et particulièrement sur le discours que celui-ci prononcera devant le Congrès réuni en session conjointe aujourd’hui, mercredi 24 juillet, seront scrutées de près. Fait notable : alors que le premier article de la Constitution prévoit que le vice-président des États-Unis préside le Sénat sans droit de vote, Harris ne sera pas présente à Washington pour assister au discours de Netanyahou, mais à Indianapolis pour une conférence.

  • La date du discours de Netanyahou devant le Congrès est prévue depuis plusieurs semaines.
  • L’absence de Harris peut être lue comme une volonté de ne pas apparaître en soutien du choix initié par le speaker républicain de la Chambre, Mike Johnson, d’inviter le Premier ministre israélien au Capitole.
  • Le rendez-vous à la Maison-Blanche prévu entre Joe Biden et Netanyahou, prévu pour mardi 23 juillet, a quant à lui finalement été repoussé à demain, jeudi 253.

La situation à Gaza est avant tout un sujet de préoccupation majeur pour les jeunes électeurs démocrates ainsi que pour les élus progressistes au Congrès4. Kamala Harris devra néanmoins se montrer en mesure de réconcilier le Parti, marqué par les importantes divisions qui ont émergé autour de la candidature, finalement abandonnée, de Joe Biden. Plusieurs élus démocrates ont ainsi prévu de boycotter le discours du Premier ministre israélien.

Sources
  1. Remarks by Vice President Harris at the Munich Security Conference | Munich, Germany, Maison-Blanche, 16 février 2024.
  2. Remarks by Vice President Harris Commemorating the 59th Anniversary of Bloody Sunday | Selma, AL, Maison-Blanche, 3 mars 2024.
  3. Rachel Oswald, « Netanyahu address creates a dilemma for Democrats », Roll Call, 23 juillet 2024.
  4. Elaine Kamarck, Anna Heetderks et Emily Rusting, How deep is the divide among Democrats over Israel ?, The Brookings Institution, 27 juin 2024.