Le bilan humain de la vague de manifestations lancée le 10 juillet à Dacca, au Bangladesh, s’est considérablement alourdi ces derniers jours, alors que des affrontements ont eu lieu dans plusieurs villes en-dehors de la capitale. Au moins 27 personnes ont été tuées au 19 juillet selon les médias bangladais (alors que certains médias occidentaux font état de plus de 70 décès) et plus d’un millier blessées1.

  • Les étudiants à l’origine de ces manifestations exigent une réforme du système des quotas, mis en place en 1971, qui régit le recrutement au sein du service public.
  • Celui-ci a été mis en place par le père fondateur du Bangladesh, Sheikh Mujibur Rahman.
  • Les quotas visaient alors à réserver un tiers (30 %) des emplois publics pour les membres des familles des vétérans qui se sont battus lors de la guerre de libération du pays en 1971.

Les étudiants à l’origine des manifestations dénoncent toutefois le détournement de ce système par le régime au pouvoir afin de favoriser les partisans de la ligue Awami, un mouvement dirigé par la Première ministre bangladaise Sheikh Hasina. En 2018, des manifestations avaient conduit à l’abolition des quotas, qui ont été réintroduits le 5 juin dernier suite à une décision rendue par la Haute Cour de Dacca.

  • Depuis, la décision a été suspendue par la Cour. Les étudiants exigent cependant que celle-ci soit définitivement annulée.
  • Ces derniers dénoncent un marché du travail extrêmement difficile, marqué par un taux de chômage élevé, une forte inflation et une économie instable2.

Les réseaux internet et téléphoniques ont été coupés dans la soirée du jeudi 18 juillet et dans la journée de vendredi. Au même moment, une panne informatique mondiale paralysait des aéroports, des entreprises et des hôpitaux. L’agence de presse Associated Press remarque toutefois que les coupures observées au Bangladesh « ont été beaucoup plus importantes que celles observées ailleurs »3. L’ONG Access Now a recensé trois coupures volontaires d’Internet par le gouvernement bangladais l’an dernier.