Balázs Orbán est, depuis août 2021, le directeur politique du cabinet du Premier ministre hongrois Viktor Orbán 1. Homme de l’ombre, son rôle de conseiller a pris une envergure considérable depuis que la Hongrie occupe la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne du 1er juillet jusqu’au 31 décembre 2024.

  • Balázs Orbán est né en 1986 à Budapest où il a suivi des études en droit et science politique à l’université Loránd Eötvös, dont il est sorti diplômé en 2012. En parallèle, il entre en 2009 au ministère de la Justice en tant que conseiller juridique.
  • Après avoir terminé ses études, il travaille pour la fondation Századvég, un think-tank conservateur hongrois dont il dirige les études à partir de 2013. Deux ans plus tard, il obtient un poste d’assistant professeur à l’université nationale de l’administration publique fondée en 2012.
  • C’est en 2018, à l’âge de 32 ans, que Balázs Orbán entre au cabinet de Viktor Orbán en tant que Vice-ministre, Secrétaire d’État parlementaire et stratégique. En août 2021, il est promu directeur politique du cabinet d’Orbán, un poste sur-mesure créé ex-nihilo. Depuis 2022, il est également élu du Fidesz à la Diète.

Balázs Orbán est une personnalité influente dans la vie politique hongroise, et ses saillies — contre l’Union, l’OTAN — sont scrutées et largement reprises par les médias. Il est également, à travers ses très nombreuses apparitions médiatiques, l’un des principaux artisans de promotion et de renforcement de l’axe nationaliste transatlantique.

  • Il est en effet un habitué des événements rassemblant conservateurs américains et européens autour de la promotion d’un agenda exaltant les valeurs traditionnelles.
  • Outre un entretien donné à Tucker Carlson, Balázs Orbán met également en avant sur son site ses rencontres avec le conspirateur conservateur américain Ben Shapiro, l’auteur à succès Michael Knowles ou l’universitaire qualifié d’antisémite John Mearsheimer.

Habitué des CPAC (Conservative Political Action Conference, une conférence conservatrice), Balázs Orbán a été l’un des rares européens invités cette année à parler lors de NatCon 4. Lors de son intervention, il a dénoncé le « nouveau narratif libéral » qui prône une « formation de blocs » reposant sur la confrontation, le découplage… À l’inverse, Orbán plaide pour un rapprochement des Occidentaux avec la Chine, la Russie et les autres régimes autoritaires afin de mettre fin au récit « hypocrite » opposant les démocraties aux autocraties 2.

  • Le Premier ministre hongrois et son entourage entendent utiliser la présidence du Conseil comme plateforme afin de dénoncer une « grande stratégie » mise en place par les régimes occidentaux pour maintenir leur hégémonie.
  • C’est contre cette « grande stratégie » que le Premier ministre hongrois, accompagné de Balázs Orbán, s’est rendu successivement à Kiev, à Moscou, à Pékin et finalement à Mar-a-Lago dans le cadre d’une « mission pour la paix ».
  • Lors de ses diverses interventions, Orbán s’efforce de pointer la responsabilité des « libéraux » en Ukraine, les accusant de « soutenir la guerre au lieu de promouvoir la paix ». Les « élites bruxelloises » sont quant à elles décrites comme « aveugles » face aux défis auxquels fait face l’Europe — au premier rang desquels l’immigration 3.
Sources
  1. Malgré leur nom, les deux n’ont aucun lien familial.
  2. Balázs Orbán | Preventing another Era of Neoliberal Foreign Policy | NatCon 4, YouTube, 10 juillet 2024.
  3. Change is needed in Brussels, 9 janvier 2024.