Le communiqué final du sommet de l’OTAN qui s’achève aujourd’hui, jeudi 11 juillet, à Washington, offre une part importante à la réponse et au front uni de l’Alliance face à l’invasion russe de l’Ukraine ainsi qu’à l’assistance militaire à Kiev — à l’exception de la Hongrie, dont le Premier ministre Viktor Orbán n’a pas souhaité s’entretenir avec Joe Biden et devrait rencontrer Donald Trump à Mar-a-Lago dans la journée, après s’être rendu à Moscou puis à Pékin1.

  • L’Ukraine est mentionnée à 59 reprises dans le communiqué final du sommet, et la Russie 43.
  • La Chine, qualifiée dans le concept stratégique 2022 comme un acteur dont les ambitions « remettent en cause les intérêts, la sécurité et les valeurs » de l’Alliance, y figure 14 fois2.
  • Pourtant, au moment où les dirigeants de l’OTAN se rassemblaient à Washington, Xi Jinping envoyait pour la première fois des militaires au Bélarus pour un exercice conjoint. Dans sa déclaration, l’OTAN accuse Pékin d’être devenue un « soutien décisif de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine ».

À Washington, les Alliés se sont engagés à aider l’Ukraine à continuer à « suivre sa trajectoire irréversible vers l’intégration euro-atlantique pleine et entière, y compris vers l’adhésion à l’OTAN ». Ils ont également promis une « enveloppe de base d’au moins 40 milliards d’euros pour l’année à venir » afin que « l’Ukraine l’emporte »3.

  • Alors que le montage financier devrait se préciser, en amont du sommet les pays membres avaient convenu de se partager les 40 milliards en fonction de leur PIB. 
  • Selon le Kiel Institute, cette année, les pays européens et les États-Unis ont fourni respectivement 15,8 milliards d’euros et 7 milliards d’assistance à Kiev entre janvier et avril.

D’autres annonces passées sous les radars sont également d’une importance significative pour l’Ukraine.

  • Mardi 9 juillet, jour de l’ouverture du sommet, Biden, Scholz, Meloni, Iohannis et Schoof annonçaient livrer 5 systèmes de défense antiaérienne supplémentaires afin de protéger le ciel ukrainien4.
  • Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a également déclaré que les F-16 promis à l’Ukraine par le Danemark et les Pays-Bas étaient actuellement en route pour l’Ukraine, et devraient être opérationnels dès cet été5.
  • Présent à Washington pour le sommet, Volodymyr Zelensky a reçu de la part du nouveau Premier ministre Keir Starmer la garantie de la continuité du soutien du Royaume-Uni ainsi que des Pays-Bas de la part du nouveau Premier ministre Dick Schoof, qu’il rencontrait pour la première fois en personne6.
  • Un sondage réalisé dans 14 pays européens témoigne de la volonté des citoyens européens à continuer à fournir une assistance militaire à l’Ukraine malgré l’absence d’avancées majeures sur le terrain7.

Sur la ligne de contact, l’arrivée de l’aide militaire occidentale permet aux unités ukrainiennes de stabiliser le front et parfois de regagner l’initiative tactique sur certains secteurs, comme au nord de Kharkiv ou à Kreminna, dans l’oblast de Louhansk8. Si la situation matérielle s’améliore, l’armée ukrainienne souffre toujours d’un manque d’hommes face à un commandement russe prêt à sacrifier des milliers de combattants pour conquérir quelques centaines de mètres carrés9.