Un sommet informel des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’OTAN a lieu chaque année au mois de mai. Il avait précédemment eu lieu à Berlin en 2022 et à Oslo en 2023. La République tchèque l’accueille cette fois-ci pour marquer les 25 années de son entrée dans l’organisation, qui célèbre en 2024 ses 75 ans.

  • Le secrétaire d’État américain Antony Blinken fera le déplacement, après un premier arrêt en Moldavie hier, 29 mars, où il a notamment annoncé une aide de 135 millions de dollars qui devrait contribuer à la sécurité énergétique du pays.
  • À Prague, les discussions devraient porter principalement sur l’Ukraine, alors que la campagne pour les élections américaines de novembre s’accélère et que la guerre russe ne semble plus être une priorité pour l’administration démocrate.
  • Biden pourrait ne pas participer au sommet pour la paix en Ukraine organisé en Suisse les 15 et 16 juin, malgré son déplacement en Italie, pour le sommet du G7, du 13 au 15 juin. Un événement de levée de fonds pour sa campagne à Los Angeles aura lieu en effet au même moment. 

Les ministres des Affaires étrangères de l’Alliance devraient également préparer le sommet annuel de l’OTAN qui aura lieu du 9 au 11 juillet à Washington, et où l’une des préoccupations principales des alliés sera la constitution d’une structure pérenne pour coordonner l’aide à Kiev sur le long terme, indépendamment des changements politiques dans les États membres.

  • La question de l’utilisation des armes occidentales pour frapper le territoire russe sera aussi abordée.
  • Emmanuel Macron a affirmé lors d’une conférence de presse conjointe avec Olaf Scholz mardi  28 mai que l’Ukraine devrait être autorisée à utiliser l’aide occidentale pour frapper des cibles militaires précises sur le territoire russe : « Comment on explique aux Ukrainiens qu’il va falloir protéger ces villes et au fond tout ce qu’on voit en ce moment autour de Kharkiv ? Si on leur dit “vous n’avez pas le droit d’atteindre le point d’où sont tirés les missiles”, en fait, on leur dit “on vous livre des armes, mais vous ne pouvez pas vous défendre” »1
  • La position des États-Unis semble également s’approcher de celle de la France. À Chișinău, Blinken a déclaré que sur la question Washington allait « s’ajuster et s’adapter ».

La succession de Jens Stoltenberg à la tête de l’alliance devrait également être discutée. Actuellement, le principal candidat pour remplacer le remplaçant au poste de secrétaire général est le Premier ministre néerlandais Rutte. Il lui manque cependant le soutien de la Hongrie, de la Turquie, de la Slovaquie et surtout de la Roumanie, qui a son propre candidat en la figure du président Iohannis. C’est à Prague que cette question devrait être résolue.