Le président Macky Sall avait annoncé en début d’année le report de l’élection initialement prévue le 25 février, mais, après avoir vu sa décision retoquée par le conseil constitutionnel, il a dû s’engager à organiser le scrutin « dans les meilleurs délais ».

  • L’annonce de ce report avait accru les craintes concernant la fin d’une « exception sénégalaise », démocratie longtemps considérée comme la plus stable de la région. 
  • Auparavant, dès juin 2023, la vague de manifestation née de l’arrestation du principal opposant de Macky Sall, Ousmane Sonko, et la répression qui avait suivi avaient causé la mort de 29 personnes1
  • Après avoir annoncé la date de l’élection, Macky Sall s’est engagé à quitter son poste le 2 avril au plus tard.

Au total, 17 candidats sont dans la course, dont Amadou Bâ, Premier ministre de Macky Sall jusqu’à début mars. Candidat du camp présidentiel, il porte le programme de la coalition BBY (Benno Bokk Yakaar, Unis par l’espoir).

Les opposants Ousmane Sonko et son numéro deux Bassirou Diomaye Faye, incarcérés en 2023 et anciens membres du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) lui-même dissous en juillet 2023, ont été libérés de prison le 14 mars. 

  • Cette libération a marqué le coup d’envoi de la campagne de Bassirou Diomaye Faye, désigné candidat du fait de l’inéligibilité de Sonko. Son slogan : « Diomaye, c’est Sonko ».

Une mission d’observation électorale de la CEDEAO — dont le Sénégal est le 7ème pays le plus peuplé et le 4ème pays en termes de poids économique — est présente sur place. 

  • 130 observateurs seront déployés sur le territoire, sous la direction de l’ancien ministre et secrétaire général adjoint des Nations Unies nigérian Ibrahim Agboola Gambari2
  • L’organisation régionale avait réagi à l’annonce de report de Macky Sall en exprimant sa « préoccupation » et en enjoignant les autorités à rétablir le calendrier électoral. 

Si Amadou Bâ et Bassirou Diomaye Faye sont les deux favoris, les résultats sont encore incertains en amont du scrutin, alors que de nombreux faux sondages circulent sur les réseaux sociaux.