Le président slovaque ne dispose que de relativement peu de pouvoirs mais est élu au suffrage universel direct.
- La présidente sortante, Zuzana Čaputová, est une social-libérale, pro-européenne, dont le parti « Slovaquie progressiste » est rattaché au groupe Renew au Parlement européen — à l’opposé de la ligne incarnée par Robert Fico.
- Elle n’est pas candidate à sa réélection.
L’élection fait office de premier test électoral pour le Premier ministre Robert Fico, après son retour au pouvoir en octobre 2023.
- L’ancien Premier ministre Peter Pellegrini, proche de Fico, et l’ancien diplomate Ivan Korčok, soutenu par les partis d’opposition, se disputent la première place dans les sondages.
- Sur le soutien à l’Ukraine, Korčok défend une ligne proche de celle de la présidente sortante, tandis que Pellegrini s’oppose — comme Fico — à l’envoi d’aide militaire à Kiev. Ce dernier est pour l’instant en tête (54,5 %) des sondages, dans l’hypothèse d’un second tour contre Korčok.
Une victoire de Pellegrini permettrait à Fico d’asseoir davantage son pouvoir, lui laissant un espace accru pour poursuivre ses réformes contestées de la justice et des médias.
D’importantes manifestations sont également prévues ce samedi.
- La mobilisation de l’opposition s’est d’abord cristallisée contre un projet de réforme du Code pénal — partiellement suspendu après que la Commission européenne a menacé de geler les fonds européens destinés à la Slovaquie pour non-respect de l’État de droit.
- C’est désormais un projet de loi susceptible d’entraîner un accroissement de la mainmise de l’État sur l’audiovisuel public, présenté le 11 mars, qui est dénoncé par l’opposition. Les appels réguliers à manifester durent depuis décembre.
C’est à la suite des manifestations anti-corruption provoquées par l’assassinat en 2018 du journaliste d’investigation Jan Kuciak que Robert Fico avait été contraint de démissionner de son premier mandat de Premier ministre.
Malgré l’importance relative du président dans la constitution slovaque, le résultat des élections sera un signal faible important sur le potentiel succès de l’entreprise d’« Orbánisation » de la Slovaquie par Robert Fico. En ce sens, Viktor Orbán a déclaré en janvier à l’occasion d’une rencontre avec le premier ministre slovaque à Budapest que les intérêts des deux pays étaient « alignés à 99 % ».