Selon Kiev, les forces russes ont accès à Starlink

Hier, dimanche 11 février, la Direction générale du renseignement du ministère de la Défense ukrainien confirmait « l’utilisation des systèmes de communication par satellite Starlink par les occupants russes sur la ligne de front »¹.

• Depuis quelques jours, des analystes du renseignement ainsi que plusieurs sources sur le terrain, en Ukraine, pointaient du doigt des preuves de l’utilisation du réseau Starlink par des combattants russes².
• Selon des sources ukrainiennes, les premières détections de cette utilisation remontent déjà à plusieurs mois³.
• Samedi 10 février, le porte-parole des renseignements militaires ukrainiens, Andrii Yusov, déclarait que cette utilisation autrefois parcellaire commençait « à devenir systématique »⁴.

Selon une source ukrainienne, les forces russes accéderaient à Internet via le réseau de satellites de l’entreprise américaine en achetant des accès via les Émirats arabes unis⁵. Le PDG et fondateur de Starlink, Elon Musk, nie que « des terminaux ont été vendus directement ou indirectement à la Russie »⁶. Lundi 12 février, le Kremlin a quant à lui nié que ses troupes étaient en mesure d’utiliser le service américain : « Il ne s’agit pas d’un système certifié chez nous […] par conséquent, il ne peut être utilisé officiellement de quelque manière que ce soit »⁷.

• Dès les premières semaines de l’invasion russe de février 2022, Elon Musk annonçait l’envoi en Ukraine de plusieurs terminaux Starlink à destination des forces ukrainiennes⁸.
• En avril 2023, des responsables ukrainiens déclaraient qu’il y avait 42 000 terminaux Starlink en Ukraine. Au-delà de l’utilisation de son réseau de satellites sur le front, le service permet également d’assurer la communication entre le personnel médical ainsi qu’entre les travailleurs du secteur de l’énergie⁹.

L’utilisation du réseau Starlink par les forces russes en Ukraine renforcerait davantage le rôle central joué par Musk dans la guerre en Ukraine. Dans son autobiographie Elon Musk, publiée en septembre dernier, le milliardaire américain confiait avoir refusé d’activer le couverture de son réseau au-dessus de la Crimée, empêchant ainsi une attaque surprise ukrainienne contre les forces russes. Le fondateur de SpaceX arguait alors : « l’Ukraine va trop loin et s’expose à une défaite stratégique »¹⁰.