L’armée israélienne a mené ce lundi, 12 février, des frappes sur Rafah, au sud de la bande de Gaza. 

  • Les attaques ont eu lieu en parallèle d’une opération qui a abouti à la libération de deux otages, enlevés dans le kibboutz Nir Yitzhak le 7 octobre. 
  • Selon le ministère de la Santé de la bande de Gaza, les frappes ont tué au moins 67 personnes1. Le bilan humain complet établi par le ministère s’élève à ce jour à 28 340 morts et 67 984 blessés. 

La moitié de la population de la bande de Gaza — territoire parmi les plus densément peuplés du monde — est actuellement concentrée à Rafah2

  • The Economist projetait en octobre que, du fait des déplacement du million d’habitants du Nord, le sud de Gaza pourrait atteindre une densité de population plus élevée que New Delhi, de 19 500 habitants par kilomètre carré3
  • Le gouvernement israélien avait dès le 13 octobre ordonné l’évacuation des Palestiniens vers le Sud de Gaza, au sud du cours d’eau Wadi Gaza, en amont de l’offensive terrestre dans le Nord. 

Le gouvernement israélien prépare et défend le projet d’une offensive terrestre à Rafah. « Ceux qui disent que nous ne devons en aucun cas entrer à Rafah disent en fait : « Perdez la guerre, laissez le Hamas là » », a affirmé Netanyahou ce dimanche, 11 février, lors d’un entretien pour le média américain ABC4.

  • Ce lundi, à la suite de la libération des deux otages, le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari a réaffirmé la légitimité de l’opération terrestre en déclarant que ce sauvetage « soulign[ait] l’importance de [l’]opération terrestre à Gaza »5
  • Le Hamas a menacé qu’une telle offensive entraînerait le « torpillage » des négociations en cours sur les otages. 

Plusieurs réactions internationales témoignent d’une inquiétude quant à l’intensification des opérations israéliennes dans le Sud où se concentrent la majorité des déplacés internes gazaouis.

  • Le Haut représentant de l’Union, Josep Borrell, a déploré le fait qu’une offensive terrestre « entraînerait une catastrophe humanitaire inqualifiable et de graves tensions avec l’Égypte ».
  • Caire — qui maintient depuis le 7 octobre une position ferme de refus d’accueil des réfugiés Palestiniens — aurait par ailleurs menacé Israël de la suspension des accords de paix de Camp David, en cas d’invasion de Rafah, d’après les propos des deux responsables égyptiens rapportés par AP News6

Au total, près de 75 % de la population de la bande de Gaza est en situation de déplacement interne, d’après l’UNRWA — soit 1,7 millions de personnes7