Avec 51,7 % des voix contre Pekka Haavisto (Verts/ALE), Alexander Stubb (PPE) remporte l’élection présidentielle en Finlande. Environ 70 % des 4,3 millions d’électeurs se sont rendus aux urnes pour ce second tour.

Alexander Stubb avait obtenu 27,2 % des voix au premier tour du 28 janvier. Si Pekka Haavisto, membre de la Ligue verte (Verts/ALE), est arrivé en deuxième position avec 25,8 % des voix, l’extrême-droite du Parti des Finlandais (CRE) avait remporté 19,0 % des suffrages.

  • Bien que troisième au niveau national, le parti d’extrême droite participe au gouvernement de l’actuel Premier ministre Petteri Orpo (Parti de la coalition nationale).

Alors qu’une large victoire de Stubb était considérée comme presque assurée, l’écart avec Haavisto s’était resserré au cours de la campagne d’entre-deux tours. 

  • La victoire de Stubb confirme le leadership de la droite en Finlande, à la suite des élections législatives d’avril 2023 qui ont vu émerger la coalition dominée par le Parti de la coalition nationale, allié du néo-nationaliste Parti des Finlandais.

Qui est-il ? Alexander Stubb avait été ministre des affaires étrangères et Premier ministre de la Finlande, en quittant en 2017, la scène politique pour devenir vice-président de la Banque européenne d’investissement. Depuis 2020, il dirige l’École de gouvernance transnationale de Florence, l’un des partenaires du Sommet Grand Continent. Opposant de Viktor Orban, il avait milité pour qu’il soit exclu du Parti populaire européen. Sur une ligne pro-européenne et libérale, Stubb a déclaré au début de sa campagne électorale que c’est l’invasion de l’Ukraine par la Russie qui l’a convaincu à revenir en politique.

Quelles sont ses prérogatives ? Le président finlandais est notamment chargé de la politique étrangère et militaire, conférant une importance particulière à l’élection, dans le contexte de la guerre en Ukraine et de l’adhésion de la Finlande à l’OTAN — actée en avril 2023. 

  • Les deux candidats — tout comme leurs concurrents du premier tour — avaient adopté un discours ferme à l’égard de la Russie. 
  • Quelques nuances se sont dessinées au cours de la campagne du second tour. Stubb s’est prononcé en faveur de la présence d’armes nucléaires de l’OTAN sur le sol finlandais, tandis qu’Haavisto y était opposé. 
  • La majorité des postes-frontières restent fermés depuis le 30 novembre. Helsinki accuse Moscou d’instrumentaliser les migrants pour déstabiliser le pays — un écho à la crise survenue à la frontière polono-bioélorusse en 2021, que Varsovie avait également qualifié d’« attaque hybride »1.
  • L’extension de la fermeture des frontières jusqu’à mi-avril a été annoncée ce jeudi 8 février par le gouvernement finlandais.