Les primaires peuvent être compétitives — comme ce fût le cas pour le GOP en 2012 — ou pas du tout, comme en 2020, conduisant à une campagne présidentielle de facto plus longue, les candidats n’ayant pas à attendre l’investiture de leur parti lors des conventions nationales de l’été.

La campagne présidentielle de 2024 est différente à plusieurs égards.

  • Sauf événement perturbateur majeur, on sait déjà que Biden et Trump devraient remporter l’investiture de leur parti — soit la première fois que deux présidents consécutifs s’affronteront depuis 1892.
  • Si Biden est quasiment certain d’être le candidat du Parti démocrate, Trump pourrait avoir à attendre jusqu’au 12 mars pour remporter les 1 215 délégués nécessaires à l’investiture par le GOP.
  • Haley pourrait néanmoins abandonner bien avant, potentiellement suite à la primaire de Caroline du Sud qui se tiendra le 24 février — bien qu’elle ait déclaré après le New Hampshire qu’elle n’abandonnerait pas1.

Dans ce cas de figure, le scénario serait inédit : les deux candidats à la Maison-Blanche les plus âgés s’opposeraient au cours de la campagne présidentielle la plus longue de l’histoire récente du pays. Lors de la campagne de 2004 — la plus longue à ce jour —, John Kerry avait quasiment assuré sa nomination dès le 10 mars, tandis que George W. Bush n’avait pas d’opposant2.

  • Cette configuration aura un impact très concret sur la perception des électeurs, et donc les chiffres des sondages.
  • Les deux candidats sont impopulaires, enclins à faire des erreurs et à tenir des propos incohérents lors de leurs apparitions publiques, tandis que leur âge nécessitera un arbitrage constant de la part de leurs équipes de campagne3.
  • Pour Trump, cet équilibre sera d’autant plus difficile que ses divers procès interféreront avec sa campagne.

En raison de la hausse des budgets alloués par les campagnes aux publicités télévisées et autres supports, AdImpact estime que 2023-2024 constituera le cycle électoral le plus coûteux de l’histoire américaine, avec 10,2 milliards de dollars de dépense — soit 13 % de plus que le cycle 2019-20204. L’élection présidentielle, la plus chère, devrait à elle seule générer 2,7 milliards de dollars de dépenses.

Sources
  1. Ron DeSantis avait lui aussi déclaré qu’il n’abandonnerait pas la primaire, avant de le faire quelques jours plus tard. Sur Haley : Natasha Korecki, « Nikki Haley refuses to quit, insisting she can still beat Trump », NBC News, 24 janvier 2024.
  2. Ed Kilgore, « Biden-Trump 2024 Could Be the Longest Election in Decades », New York Magazine, 31 décembre 2023.
  3. Annie Linskey, Alex Leary et Suzanne Vranica, « Get Ready for the Longest Presidential Campaign Ever, Featuring the Oldest Candidates », The Wall Street Journal, 27 janvier 2024.
  4. 2023-2024 Projections, AdImpact.