Les États-Unis et le Royaume-Uni ont frappé jeudi 11 janvier 16 cibles réparties dans les territoires contrôlés par les rebelles houthistes — dont la capitale Sanaa — en représailles aux attaques répétées contre des navires commerciaux et militaires en mer Rouge. 

  • Le bilan des frappes, selon le porte-parole des forces houthistes, serait de 5 morts.
  • Joe Biden a déclaré que les frappes aériennes de jeudi constituaient une « réponse directe aux attaques sans précédent menées par les Houthis contre des navires internationaux en mer Rouge »1.
  • Le groupe armée houthiste a conduit 27 attaques depuis le 19 novembre2.
  • Les frappes ont été menées dans le cadre de l’opération Prosperity Guardian lancée le 18 décembre sous l’égide des États-Unis, qui bénéficie du soutien d’une vingtaine de pays.
  • La France a renouvelé aujourd’hui sa condamnation des attaques et « accusé les houthistes de porter la responsabilité extrêmement lourde de l’escalade régionale ».

La veille, dans la nuit du 9 au 10 janvier, les forces américaines et britanniques interceptaient « la plus grande » attaque houthiste à ce jour, selon le secrétaire d’État à la Défense britannique et le président américain, dirigée contre les forces des deux pays.

  • L’« attaque complexe » des forces houthistes a été lancée à 21h15 mardi soir.
  • Les forces américaines et britanniques ont abattu 18 drones, 2 missiles de croisière anti-navires et un missile balistique anti-navires lancés dans le sud de la mer Rouge. Il s’agirait de la première fois que les forces houthistes utilisent un missile balistique anti-navires, selon la Maison-Blanche.
  • En addition du HMS Diamond mobilisé par le Royaume-Uni pour l’opération, la Royal Navy a annoncé mardi affecter un navire supplémentaire en soutien aux forces britanniques dans le Golfe, le HMS Richmond, dont l’arrivée est prévue « dans quelques semaines »3.

Le chef des Houthis, Abdul-Malik al-Houthi, a déclaré jeudi 11 janvier dans une allocution télévisée qu’il se tenait prêt à « faire face à l’agression américaine ».

  • L’Iran a fermement condamné les frappes vendredi et déclaré que celles-ci constituaient une « violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Yémen » et du droit international4
  • Le Hezbollah libanais a également condamné les frappes. 
  • Le bureau politique houthiste avait fait savoir le 19 décembre que les attaques se poursuivraient « tant que les crimes de génocide perpétrés à Gaza ne cesseront pas ». 

L’opération sous égide américaine a pour but de « garantir la liberté de navigation » et la sécurité en mer Rouge.

  • Le canal de Suez concentre en temps normal 12 % du commerce maritime mondial. 
  • Plus de 2 000 navires auraient été forcés de modifier leur trajectoire depuis le début des attaques houthistes, d’après l’administration américaine.
  • L’indice mondial du prix des conteneurs (Drewry) a augmenté de plus de 100 % au cours des 30 derniers jours. Il atteignait 3072 dollars par conteneur au 11 janvier, contre 1521 au 14 décembre.
  • Le prix du pétrole Brent a brièvement dépassé 80 dollars le baril ce vendredi, augmentant de 4,4 % par rapport au 8 janvier — une variation qui reste à ce jour modérée comparé à l’effet des attaques sur les prix du transport maritime.
  • L’implication et les possibles représailles de l’Iran (huitième producteur mondial de pétrole) continuent cependant de poser un risque pour le marché pétrolier. Hier, l’Iran a annoncé la saisie d’un navire pétrolier, le Suez Rajan, « en représailles » contre une saisie américaine de pétrole iranien sous sanction à bord de ce navire en 2023.

Le Conseil de sécurité a adopté mercredi 10 janvier une résolution appelant à l’arrêt « immédiat » des attaques houthistes en mer Rouge, avec 11 voix pour. La Russie, la Chine, l’Algérie et le Mozambique se sont abstenus. Le Conseil de Sécurité se réunit à nouveau en urgence cet après-midi.