Dans une lettre adressée mercredi 6 décembre au Conseil de sécurité, le secrétaire général António Guterres a invoqué l’article 99 de la Charte des Nations unies.

  • Si cet article a déjà été utilisé implicitement au cours des dernières décennies, sa dernière utilisation explicite remonte à 1989 lorsque Javier Pérez de Cuéllar avait voulu attirer l’attention du Conseil sur la situation au Liban1.
  • D’après le porte-parole de l’organisation, il s’agit de « l’outil le plus puissant » dont dispose le secrétaire général de l’ONU pour obtenir l’action du Conseil de sécurité2.
  • Dans sa lettre, Guterres évoque la responsabilité de la communauté internationale pour « utiliser toute son influence afin d’empêcher une escalade supplémentaire et mettre fin à cette crise »3.

Ce n’est que le 15 novembre que le Conseil de sécurité a adopté sa première résolution sur la guerre de Soukkot, après 4 échecs entre le 16 et le 25 octobre. La Chine, la Russie et les États-Unis ont tous les trois utilisé leur veto pour bloquer l’une de ces résolutions, tandis que la France et le Royaume-Uni ont tous deux voté contre la résolution russe du 16 octobre, aux côtés de Washington. Les trois membres permanents ont justifié leur vote par l’absence de condamnation du Hamas dans le texte.

  • Au cours de la réunion d’urgence ayant précédé le vote du vendredi 8 décembre, le représentant permanent adjoint des États-Unis auprès des Nations unies, Robert A. Wood, a déclaré qu’un cessez-le-feu « ne ferait que semer les graines de la prochaine guerre, car le Hamas n’a aucune envie d’une paix durable, d’une solution à deux États »4.
  • La Chine s’est quant à elle positionnée en faveur d’un appel au cessez-le-feu de la part du Conseil de Sécurité, arguant que « seul un cessez-le-feu immédiat permettra de sauver des vies et d’ouvrir la voie à la solution des deux États »5.
  • La France et la Russie font également partie des pays favorables à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, tandis que la représentante britannique a appelé à protéger les civils et à « mettre fin à la catastrophe humanitaire ».

Les combats se poursuivent dans la bande de Gaza, alors que l’armée israélienne encercle et frappe Khan Younès, la deuxième ville la plus peuplée de l’enclave.

  • Dans la zone autour de la ville, l’armée israélienne a affirmé vendredi 8 décembre avoir lancé « une opération rapide, puissante et ciblée, allant de tunnel en tunnel, de maison en maison ».
  • Les Nations unies déplorent l’absence de mise en place de zones de sécurité pour les civils, pourtant essentielles à l’opération humanitaire de l’organisation dans la bande de Gaza6.

Le vote prévu pour vendredi 8 décembre a été reporté en raison de la menace d’un vote des États-Unis contre la résolution qui, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, reviendrait à faire échouer la résolution. À 19h vendredi (heure de Paris), les représentants de plusieurs États arabes — dont l’Égypte, le Qatar, l’Arabie saoudite, la Turquie et la Jordanie notamment — avaient prévu de rencontrer Antony Blinken afin de l’inciter à ce que Washington s’abstienne lors du vote7.