Alors que l’élargissement de l’alliance à la Finlande et la Suède est en discussion depuis mai 2022 — l’adhésion de la Finlande ayant été actée le 4 avril 2023 —, l’adhésion de la Suède a de nouveau été retardée.

  • Celle-ci ne sera toujours pas ratifiée d’ici mercredi 29 novembre en raison du prolongement des débats sur le sujet en commission des Affaires étrangères au parlement turc.
  • En Hongrie, la ratification se fait également attendre. Cela fait désormais plus d’un an que le Premier ministre Viktor Orbán a promis à son homologue polonais Morawiecki que son pays donnerait son aval rapidement. La Suède est cependant invitée à plusieurs réunions du sommet de cette semaine.

Une grande partie des discussions concernera le soutien militaire à l’Ukraine, tandis que la ligne de front est quasi-gelée à l’approche de l’hiver.

  • Le secrétaire d’État américain à la Défense Lloyd Austin s’est rendu à Kiev lundi dernier pour assurer l’Ukraine du soutien de son pays, mais le paquet d’aide supplémentaire demandé par Biden n’est plus la priorité du Congrès — les lois de financement annuelles pour 2024 n’ayant toujours pas été votées.
  • La question des aides est décisive sur le terrain. Comme le résume Frederick Kagan : « une augmentation de l’aide occidentale à l’Ukraine pourrait bien permettre aux forces ukrainiennes de reprendre la manœuvre sur le champ de bataille selon leurs propres conditions […] L’arrêt ou la réduction significative du soutien militaire américain à l’Ukraine permettrait à la Russie de gagner cette guerre sur le champ de bataille. Ce serait une catastrophe non seulement pour l’Ukraine, mais aussi pour l’OTAN ».
  • Du côté de l’Union, l’objectif annoncé en mars 2023 d’envoyer à l’Ukraine un million d’obus de calibre 155 mm en un an est loin d’être atteint. Progressivement, des voix s’élèvent pour permettre l’envoi en Ukraine d’obus de production non-européenne — ce à quoi la France s’est longtemps opposée.
  • Alors que la Hongrie a jusqu’à maintenant voté les paquets de sanctions contre la Russie et, malgré quelques amendements, les plans de soutien à l’Ukraine, la donne semble changer : le Premier ministre Viktor Orbán a adressé une lettre au président du Conseil européen indiquant qu’il ne voterait plus en faveur du soutien à l’Ukraine — ou de l’accession du pays à l’Union — sans une grande « discussion stratégique » sur le sujet. Il menace notamment de bloquer le vote d’une nouvelle enveloppe d’aide à l’Ukraine d’un montant de 50 milliards d’euros proposé par la Commission. 

En amont de la réunion, Charles Michel s’est rendu ce lundi 27 novembre à Budapest pour rencontrer Viktor Orbán.

  • En plus de l’aide à l’Ukraine et de l’adhésion de la Suède à l’OTAN, le différend entre la Hongrie et l’Union sur les fonds européens persiste. Le versement d’au moins 22 milliards d’euros prévus dans le cadre de la politique de cohésion reste bloqué du fait du mécanisme de conditionnalité qui subordonne le versement des fonds au respect de l’État de droit.
  • Cependant, l’Union a autorisé jeudi 23 novembre le versement d’un montant de 900 millions d’euros à la Hongrie dans le cadre d’un nouveau chapitre RePowerEU ajouté au plan de relance hongrois.

Mercredi 29 novembre, à la suite de la réunion de l’OTAN, les ministres des Affaires étrangères des 57 États membres de l’OSCE sont invités à se réunir à Skopje, en République de Macédoine du Nord. Le ministre russe Sergueï Lavrov — dont le pays est toujours membre de l’organisation — a signalé son intention de s’y rendre « si la Bulgarie lui ouvre son espace aérien »1. Lors d’une conférence lundi 27 novembre, Lavrov a déclaré que des représentants de plusieurs pays occidentaux lui avaient demandé un entretien2. Si celui-ci est « prêt à rencontrer tout le monde », le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a d’ores et déjà annoncé qu’il n’y aurait pas de rencontre avec Blinken3.