L’OTSC, créée après la chute de l’URSS, est largement dominée par la Russie et fait partie de ses instruments d’influence militaire et politique en Asie centrale. 

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a fait savoir qu’il ne se rendrait pas au sommet, qui a lieu dans le sillage de la défaite arménienne face à l’offensive de l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabagh en septembre — précédée d’un blocus de presque un an et suivie de l’exode massif de la population arménienne. 

  • Pachinian avait déjà refusé de se rendre à un sommet de la Communauté des États indépendants en octobre dernier. 
  • Il reproche à l’OTSC et à la Russie de ne pas avoir assuré son rôle de soutien militaire ou diplomatique lors de l’invasion du Haut-Karabagh par l’Azerbaïdjan et d’avoir privilégié les négociations qui ont mené à un cessez-le-feu. Dans le contexte de l’invasion, il avait qualifié d’« inefficaces » les alliances dans lesquelles est impliquée l’Arménie.

Le Kazakhstan connaît de son côté une activité diplomatique particulièrement soutenue.

  • Le président Emmanuel Macron s’y est rendu le 1er novembre avec une délégation d’entreprises françaises. 
  • Le pays a annoncé le 19 octobre la mise en place de restrictions des exportations de 106 biens vers la Russie, en particulier des biens à double usage civil et militaire dont des drones, des puces et des composants électroniques. Le gouvernement kazakh aurait cependant nuancé cette annonce1 déclarant, selon l’agence de presse russe TASS, qu’il « n’avait pas établi de restrictions en lien avec les sanctions contre la Russie ».

De son côté, le Tadjikistan a annoncé en juin son refus de rejoindre l’Union économique eurasienne, dont font partie tous les autres membres de l’OTSC.  

Dans la région, Moscou est également concurrencé par la Chine, qui n’hésite pas à avancer sans son partenaire russe, notamment dans le cadre de l’initiative des Nouvelles routes de la soie.  

La Russie semble ainsi davantage s’éloigner que se rapprocher de son étranger proche dans le contexte de la guerre en Ukraine. Pour Jean Radvanyi, cet affaiblissement des liens prend sa source dans une erreur stratégique qui a suivi la dissolution de l’URSS et dont la Russie paye aujourd’hui les conséquences : « le problème principal pour les Russes est qu’ils ont négligé un élément crucial : ils ne sont plus les seuls acteurs influents dans la région. Depuis la dissolution de l’URSS, les autres États cherchent à établir des alliances ailleurs pour équilibrer la pression russe ».