Gilles Kepel, Jihad. Expansion et déclin de l’islamisme, 2e édition refondue et mise à jour, Paris, Gallimard, 2003.
« Première étude d’ensemble du mouvement islamiste des années 1970 jusqu’à nos jours, cette mise en perspective politique et sociale permet de comprendre comment, après une montée en puissance qui culmina dans la révolution iranienne et le jihad d’Afghanistan, l’islamisme se fragmente en tendances antagoniques : certaines déboucheront sur des compromis démocratiques tandis que d’autres basculeront dans la violence et la fuite en avant à travers un terrorisme international sans attaches sociales. Cette édition, refondue et mise à jour, conduit le lecteur jusqu’aux lendemains des attentats du 11 septembre 2001, à la seconde Intifada palestinienne, comme aux succès électoraux des “islamistes modérés” turcs et aux débats parmi les musulmans en Europe occidentale. »
Stephen Holmes, The Matador’s Cape : America’s Reckless Response to Terror, Cambridge, Cambridge University Press, 2007
« The Matador’s Cape se penche sur les causes du tournant catastrophique qu’a pris la politique américaine dans le pays et à l’étranger depuis le 11 septembre 2001. Dans une collection d’essais brûlants, l’auteur explore l’incapacité de Washington à mettre l’accent sur “l’ennemi”, en détaillant les forces idéologiques, bureaucratiques, électorales et (surtout) émotionnelles qui ont gravement faussé la compréhension américaine de la menace terroriste et la réponse à y apporter. »
Il montre également comment le déplacement gratuit et désastreux de l’attention d’Al-Qaïda vers l’Irak a été façonné par une série de perspectives théoriques trompeuses sur la fin de la dissuasion, le choc des civilisations, l’intervention humanitaire, l’unilatéralisme, la démocratisation, la torture, la collecte de renseignements et l’expansion du pouvoir présidentiel en temps de guerre. L’étendue des connaissances de l’auteur sur la guerre contre la terreur l’amène à tirer des conclusions sur l’Amérique d’aujourd’hui qui sont à la fois décevantes par la profondeur de leurs références et inspirantes par leur perspective globale. »
Louise Richardson, What Terrorists Want : Understanding the Enemy, Containing the Threat, Londres, Random House, 2007
« Comment le pays le plus puissant du monde peut-il se sentir si menacé par un ennemi infiniment plus faible que lui ? Comment des parents aimants et des citoyens par ailleurs responsables peuvent-ils rejoindre des mouvements terroristes ? Comment peut-on croire que la cause de l’islam peut être défendue en assassinant des passagers d’un bus ou d’un avion ? Dans ce nouveau livre important, Louise Richardson, universitaire de renom, répond à ces questions et à bien d’autres encore, offrant un guide indispensable pour relever le plus grand défi de notre époque.
Après avoir défini ce qu’est le terrorisme, Louise Richardson explore ses origines, ses objectifs, ce qui se profile à l’horizon et ce qu’il convient de faire pour y remédier. Ayant grandi dans l’Irlande rurale et vu ses amis rejoindre l’Armée républicaine irlandaise, Louise Richardson sait par expérience directe comment le terrorisme peut à la fois unir et détruire une communauté. Professeur à Harvard, elle a consacré sa carrière à expliquer les mouvements terroristes à travers l’histoire et le monde. Des zélotes bibliques aux assassins islamiques médiévaux en passant par les anarchistes qui ont infiltré les villes d’Europe et d’Amérique du Nord au tournant du siècle dernier, les terroristes ont frappé des ennemis bien plus puissants qu’eux par des actes de violence ciblés. Pourtant, Richardson comprend que les terroristes ne sont ni fous ni immoraux. Il s’agit plutôt d’acteurs politiques rationnels qui déploient souvent des tactiques soigneusement calibrées, de manière mesurée et raisonnée. Qui plus est, ils se donnent invariablement beaucoup de mal pour justifier leurs actions auprès d’eux-mêmes, de leurs partisans et, souvent, du monde entier.
Louise Richardson montre que la nature du terrorisme n’a pas changé après les attentats du 11 septembre 2001 ; ce qui a changé, c’est notre réaction. Elle affirme que la « guerre mondiale contre le terrorisme » de l’administration Bush était vouée à l’échec en raison d’une méconnaissance de l’histoire, d’un refus de tirer les leçons de l’expérience d’autres gouvernements et d’une conception fondamentalement erronée de la manière dont les terroristes agissent et des raisons qui les poussent à le faire. En guise d’alternative, Louise Richardson propose une stratégie réalisable pour contenir la menace terroriste et couper son soutien à la base.
L’analyse la plus complète et la plus rigoureuse du terrorisme à ce jour, What Terrorists Want, est un tour de force intellectuel audacieux qui nous permet enfin de faire face à cette menace majeure pour l’ordre mondial d’aujourd’hui. »
Matthew Levitt, Negotiating under fire : preserving peace talks in the face of terror attacks, Lanham, Rowman & Littlefield, 2008
« L’impact des crises de sécurité graves sur les négociations de paix représente l’une des facettes les plus importantes de la théorie moderne de la résolution des conflits et elle n’a pas fait l’objet de recherches suffisantes. Il s’agit également du facteur le plus susceptible de faire dérailler des négociations intrinsèquement sensibles. Negotiating under fire explore l’impact de telles crises entre deux nations sur les initiatives diplomatiques entre ces pays. Comment la volonté et la capacité des négociateurs à continuer influencent-elles le résultat ? Les niveaux de légitimité, de confiance et d’assurance au sein des parties et entre elles évoluent-ils dans le cadre de négociations aussi tendues ? À travers une analyse détaillée de trois moments critiques du processus de paix d’Oslo — le massacre de Baruch Goldstein à Hébron en 1994, l’enlèvement et l’exécution de Nachshon Wachsman en 1994, et la série de neuf jours d’attentats suicides contre des bus en Israël en mars 1996 — l’auteur conclut que les insurgés ou les personnes hostiles aux pourparlers de paix peuvent saper les négociations, et le font effectivement. »
David Galula, Contre-insurrection : Théorie et pratique, Paris, Economica, 2008
« Les armées occidentales actuellement engagées dans des conflits d’un type nouveau, face à un adversaire insaisissable, pourraient-elles s’inspirer de l’histoire des guerres révolutionnaires pour se sortir de l’impasse stratégique dans laquelle elles semblent installées ? L’influence du présent ouvrage sur la pensée utilitaire américaine relève du paradoxe : un Français disparu, inconnu dans son pays, est devenu une référence majeure pour la génération d’officiers de l’US Army aux prises avec les insurrections modernes.
Dans son Contre-insurrection, théorie et pratique, rédigé au début de son exil américain, le lieutenant-colonel David Galula livre les leçons qu’il a tirées de sa longue pratique de ce type de conflit, de la chute de Tchang Kaï Chek à la guerre d’Algérie. Pour lui, la victoire des insurgés n’est pas une finalité : en s’adaptant à la situation, le gouvernement de contre-insurrection peut s’assurer du soutien de la population, qui est la clé du succès. Son approche de la question est donc avant tout politique, sans recours. systématique à la violence. »
Un livre préfacé par le général David Petraeus, qui a rédigé le manuel de contre-insurrection de l’armée américaine, en s’inspirant des textes de David Galula.
Carl Schmitt, La notion de politique ; Théorie du partisan, traduit de l’allemand par Marie-Louise Steinhauser ; préface de Julien Freund, Paris, Garnier Flammarion, 2009
« Deux textes majeurs de Carl Schmitt sont réunis dans ce livre. La Notion de politique (1932) expose les thèses qui forment le cœur de sa pensée : l’État ne se confond pas avec la politique, il n’en est qu’une expression historique et périssable. Le politique lui-même est le lieu de discrimination de l’ami et de l’ennemi. Dans l’époque moderne, l’État est cette instance qui désigne l’ennemi et décide de la guerre ou de la paix. Théorie du partisan (1962) examine la situation créée par l’effritement du monopole politique de l’État à partir de 1945, quand le conflit se généralise du fait de la politisation de toutes les sphères de la vie sociale. Apparaît alors le partisan, que nous appelons parfois le terroriste, combattant de cette guerre totale et figure emblématique de notre modernité. »
Audrey Kurth Cronin, How Terrorism Ends : Understanding the Decline and Demise of Terrorist Campaigns, Princeton, Princeton University Press, 2009
« Dans l’effroi suscité par les attentats du 11 septembre et d’autres attaques terroristes récentes, il est facile d’oublier le fait le plus important concernant les campagnes terroristes : elles se terminent toujours, et souvent beaucoup plus rapidement que prévu. Contrairement à ce que beaucoup pensent, lorsqu’il s’agit de lutter contre le terrorisme, il est peut-être plus important de comprendre comment il se termine que comment il commence. Ce n’est qu’en comprenant comment les mouvements terroristes se sont éteints ou ont été éradiqués dans le passé que nous pourrons espérer comprendre comment accélérer le déclin des groupes terroristes d’aujourd’hui, tout en évitant les peurs inutiles et les réactions excessives et coûteuses. Dans How Terrorism Ends, Audrey Kurth Cronin examine la manière dont les campagnes terroristes se sont éteintes au cours des deux derniers siècles et applique ces leçons durables pour définir une nouvelle stratégie contre Al-Qaïda.
Ce livre répond à des questions telles que : Combien de temps durent les campagnes terroristes ? Quand le fait de cibler les dirigeants met-il fin à un groupe ? Quand les négociations aboutissent-elles ? Dans quelles conditions les groupes passent-ils à d’autres formes de violence, telles que l’insurrection ou la guerre civile ? Comment et quand réussissent-ils ou échouent-ils, puis disparaissent-ils ? En examinant un large éventail d’exemples historiques — dont le mouvement anti-tsariste Narodnaya Volya, l’IRA provisoire, le Sentier lumineux au Pérou, l’Aum Shinrikyo au Japon et divers groupes palestiniens —, Audrey Kurth Cronin identifie les moyens par lesquels presque tous les groupes terroristes s’éteignent, notamment par la décapitation (capture ou assassinat du chef), la négociation, la répression et l’implosion.
How Terrorism Ends est le seul ouvrage complet sur le sujet et une rareté parmi tous les livres sur le terrorisme — à la fois pratique, optimiste, rigoureux et historique. »
Ken Roach, The 9/11 Effect : Comparative Counter-Terrorism, Cambridge, Cambridge University Press, 2011
« Ce livre examine de manière critique et comparative les réponses des Nations Unies et d’un certain nombre de pays aux attaques terroristes du 11 septembre 2001. Il évalue la convergence entre les réponses des démocraties occidentales, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie et le Canada, et celles des pays ayant une plus grande expérience du terrorisme, dont l’Égypte, la Syrie, Israël, Singapour et l’Indonésie. Un certain nombre de thèmes communs — le recours au droit pénal et au droit de l’immigration, la réglementation des discours associés au terrorisme, l’examen des activités antiterroristes de l’ensemble du gouvernement et l’élaboration de politiques de sécurité nationale — sont examinés. L’ouvrage présente un point de vue critique sur la manière dont les Nations unies ont encouragé l’adoption de lois sur le financement du terrorisme et l’établissement de listes, ainsi que la réglementation des discours associés au terrorisme, mais n’ont pas réussi à s’entendre sur une définition du terrorisme ou sur l’importance du respect des droits de l’homme dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. »
Gilles Ferragu, Une histoire du terrorisme, Paris, Perrin, 2014
« Le terrorisme a indéniablement une histoire ancienne et complexe qui ne saurait se réduire à une succession d’attentats, de revendications et de procès. Le présent ouvrage explore ce passé pluriséculaire et dresse la première synthèse de l’ultraviolence politique qui frappe le monde occidental comme oriental. Loin des stéréotypes et des reconstructions idéologiques, il s’attache à étudier le poids réel du phénomène depuis la fin du XVIIIe siècle ainsi que les réponses que s’efforcent d’apporter les sociétés ou les pouvoirs qui en sont les victimes. »
Colin J. Beck, Radicals, revolutionaries, and terrorists, Cambridge ; Malden, Polity Press, 2015
« Le terrorisme, les soulèvements de masse et l’extrémisme politique font l’actualité tous les jours. Ce n’est pas une coïncidence si ces phénomènes se rencontrent au début d’une nouvelle ère. Radicals, Revolutionaries, and Terrorists propose une étude complète de l’intersection entre les mouvements sociaux radicaux et la violence politique.
L’ouvrage aborde huit questions essentielles pour comprendre le radicalisme, notamment ses origines, sa dynamique et ses résultats. S’étendant sur l’ensemble du globe, des années 1500 à nos jours, il examine des cas aussi divers que les anarchistes du XIXe siècle, les nazis, Che Guevara, le Weather Underground, les insurgés tchétchènes, le Front de libération de la Terre, Al-Qaida et le printemps arabe. Tout au long de l’ouvrage, Colin J. Beck relie ces cas aux principaux ouvrages sur les mouvements sociaux afin de démontrer que l’utilisation de plusieurs domaines de recherche permet d’obtenir de meilleures explications.
Radicaux, révolutionnaires et terroristes est un compagnon essentiel pour comprendre les défis auxquels sont confrontés les gouvernements et les sociétés d’aujourd’hui. Son style attrayant et son approche originale en font un ouvrage indispensable pour les étudiants et les chercheurs en sciences sociales qui s’intéressent aux mouvements sociaux. »
Gérard Chaliand et Arnaud Blin, Histoire du terrorisme de l’Antiquité à Daech, Paris, Fayard, 2015 (2004)
« Nous vivons à l’heure du terrorisme, et nous ignorons son histoire. Pris par la violence des images, la surenchère des menaces, la confusion de l’information « en continu », nous laissons finalement peu de place à la réflexion et à l’analyse. Il est pourtant urgent de chercher à comprendre le phénomène terroriste.
Avec le concours de spécialistes internationaux, Gérard Chaliand et Arnaud Blin retracent dans cet ouvrage l’histoire du terrorisme, depuis l’Antiquité jusqu’à ses formes les plus récentes, et nous font comprendre combien la perception du terrorisme a évolué. L’islamisme radical est ainsi replacé dans son contexte historique. Seule cette profondeur de vue peut nous permettre de cerner les enjeux actuels de ce phénomène, dont les effets sont loin d’être épuisés.
Les auteurs ont aussi réuni pour ce livre les discours, manifestes et autres textes théoriques des acteurs principaux du terrorisme, de Bakounine à Ben Laden – la plupart inédits en français. Ce que vous avez entre les mains, lecteurs, c’est la première grande encyclopédie du terrorisme. »
Jenny Raflik, Terrorisme et mondialisation. Approches historiques, Paris, Gallimard, 2016
« Cette étude éclairante ne se veut pas une histoire du terrorisme en tant que telle, mais une approche critique des liens intrinsèques entre terrorisme et mondialisation depuis le milieu du XIXe siècle jusqu’à nos jours.
Le recours au temps long et à l’analyse comparée montre qu’au-delà de leurs différences formelles les terrorismes ressortissent à trois grandes familles : le terrorisme d’inspiration révolutionnaire (anarchistes, extrême gauche des années 1970-1980) ; le terrorisme ethno-nationaliste (Balkans puis monde entier avec la décolonisation) ; le terrorisme identitaire, souvent issu du précédent (Ku Klux Klan, Black Panthers, terrorisme islamiste).
Apparus dans la seconde moitié du XIXe siècle, ces terrorismes se signalent dès l’origine par leurs dimensions à la fois internationales, transnationales et globales. Il est donc illusoire d’imaginer que le terrorisme international serait passé peu à peu de l’une à l’autre de ces dimensions. Ce qui le caractérise d’emblée, c’est sa faculté de jouer sur des échelles différentes.
Depuis la première Conférence internationale contre le terrorisme anarchiste, en 1898, les États ont tenté sans succès de s’unir pour endiguer la menace terroriste. Jusqu’à aujourd’hui, ils paraissent incapables de dépasser leurs intérêts individuels pour parvenir ne serait-ce qu’à donner une définition commune du terrorisme. Quant à le combattre… »
François Saint-Bonnet, À l’épreuve du terrorisme. Les pouvoirs de l’État, Paris, Gallimard, 2017
« Les États modernes se sont souvent fait la guerre. Ils ont eu également à subir — et à combattre — le terrorisme, confessionnel, anarchiste, politique, nationaliste… Mais face au djihadisme, ils se trouvent confrontés à un nouvel ennemi, évanescent et mondialisé, qui ne reconnaît ni frontières ni lois : l’arsenal juridique, militaire, policier, constitué au fil des siècles pour régler la violence paraît inadapté à la guerre contre le terrorisme.
Pour prendre la mesure du défi islamiste et envisager les réponses possibles de l’État de droit, cet ouvrage remonte aux manifestations lointaines des violences déréglées au sein des sociétés occidentales — la “belle mort” des Anciens, les croisades, les conflits de Religion, surtout, où protestants et catholiques se sont massacrés au nom de Dieu. François Saint-Bonnet retrouve les voies par lesquelles les Modernes réussirent à “civiliser” la violence ; l’État issu des guerres civiles a créé le dispositif très élaboré qui aura régi nos sociétés jusqu’à nous : sécularisation des institutions, défense des droits, édification des frontières, sécurité des citoyens.
C’est cet édifice que le djihadisme entend ébranler, au moment même où nos sociétés, happées par la globalisation, tendent à abandonner des piliers traditionnels du cadre de vie national. Comment dès lors résister à l’épreuve du terrorisme sans renoncer à l’État de droit ? Ce livre pointe, sans complaisance, les choix et les sacrifices auxquels nous expose cette guerre. »
Bruce Hoffman, Inside terrorism, éd. augmentée, New York, Columbia University Press, 2017 (1998)
« Inside Terrorism de Bruce Hoffman est resté l’ouvrage de référence pour comprendre l’évolution historique du terrorisme et la réflexion des terroristes. Dans cette troisième édition révisée de son texte classique, Hoffman analyse les derniers développements du terrorisme mondial, offrant un aperçu des nouveaux adversaires, des motivations, des stratégies et des tactiques. Il se concentre sur la montée de Daech et la résilience d’Al-Qaïda ; l’exploitation terroriste d’Internet et l’adoption des médias sociaux ; la radicalisation des combattants étrangers ; et les futures tendances potentielles, y compris les répercussions qu’aura la chute du califat de Daech.
Bruce Hoffman examine les caractéristiques démographiques des dirigeants et des recrues terroristes contemporains, le recours persistant aux attentats-suicides et la probabilité d’une attaque terroriste chimique, biologique, radiologique ou nucléaire. Il se penche également sur la résurgence de militants antigouvernementaux violents, notamment parmi les suprémacistes blancs et les opposants à l’avortement. Il affirme que la guerre contre le terrorisme n’a pas pris fin avec la mort d’Oussama ben Laden et que l’instabilité et les conflits actuels en Syrie, en Irak, en Afghanistan, en Libye et au Yémen, entre autres, soutiendront les mouvements terroristes et auront de vastes répercussions sur la sécurité nationale et internationale dans le monde entier. »
Kimberly L. Thachuk et Rollie Lal (dir.), Terrorist Criminal Enterprises : Financing Terrorism Through Organized Crime, Santa Barbara, Praeger, 2018
« Les groupes terroristes sont passés du statut d’insurgés orthodoxes financés par des commanditaires malhonnêtes à celui d’entreprises criminelles transnationales agiles et rentables dont les motivations ne sont pas toujours évidentes. Cet ouvrage tente d’expliquer comment et pourquoi les groupes terroristes sont souvent devenus des entreprises criminelles à travers 12 études de cas d’entreprises terroristes criminelles rédigées par douze experts issus d’horizons divers. Les groupes terroristes ont été choisis dans différentes régions afin d’assurer une couverture mondiale.
Chaque chapitres décrit et analyse les acteurs, les actions, les problèmes et les collaborations de certaines entreprises criminelles terroristes. D’autres éléments sont abordés, notamment les liens avec des conditions facilitantes telles que la culture politique, la corruption, l’histoire, l’économie et les questions de gouvernance. Cet ouvrage fait progresser la recherche dans le domaine de la lutte contre le terrorisme en élargissant la compréhension de ces groupes terroristes en tant qu’entités qui ne sont pas guidées uniquement par l’idéologie, mais plutôt par les entreprises criminelles avec lesquelles elles coïncident souvent. »
Élie Tenenbaum et Marc Hecker, La guerre de vingt ans : djihadisme et contre-terrorisme au XXIe siècle, Paris, Robert Laffont, 2022
« Vingt ans après l’effondrement des tours du World Trade Center et le début de la “guerre globale contre le terrorisme” en Afghanistan, les Talibans ont repris le pouvoir à Kaboul, poussant les Américains à se retirer précipitamment. Au cours des deux dernières décennies, al-Qaida a fait preuve d’une résilience remarquable, et de nouveaux groupes, comme l’État islamique, sont apparus. La chute du “califat” proclamé par Daech n’a pas signé la fin de cette organisation, et encore moins celle de son idéologie mortifère. Pourquoi les États-Unis, la France et leurs alliés, en dépit de leur supériorité militaire, ont-ils échoué à éradiquer le djihadisme ? Fruit de nombreuses années d’enquêtes de terrain, ce livre récompensé par plusieurs prix offre la première histoire de la guerre contre le terrorisme. Décryptant les dynamiques stratégiques de cet affrontement, les auteurs expliquent pourquoi il est si difficile de briser la spirale de la violence et tirent des leçons essentielles pour l’avenir. »
Hugo Micheron, La colère et l’oubli. Les démocraties face au jihadisme européen, Paris, Gallimard, 2023
« D’où vient le jihadisme ? Où va-t-il ? Depuis l’effondrement de Daech en Syrie, ces interrogations semblent avoir disparu du débat public. Certes, les affaires qui émaillent tragiquement l’actualité rappellent que le sujet du terrorisme islamiste est loin d’être réglé. Mais en dehors des attentats, il est urgent de comprendre ce qui a permis au jihadisme de devenir, en l’espace d’une génération, un enjeu politique, sociétal et démocratique de premier plan. Hugo Micheron retrace avec précision ce qu’est le jihadisme depuis 1989, au-delà de la simple menace sécuritaire et du seul cas de la France.
Il propose la première histoire du jihadisme européen, un phénomène d’abord ignoré, dont les transformations sont passées inaperçues et dont les implications sont considérables pour les équilibres actuels et futurs des démocraties européennes. C’est un récit à hauteur d’hommes et de femmes, sur plusieurs continents, qui permet de comprendre pourquoi l’Europe a été autant frappée par les attentats, de Stockholm à Madrid en passant par Nice, Paris, Londres et Berlin. Il éclaire la nature du jihadisme en Occident, ses métamorphoses passées et présentes, et nous fait prendre conscience des enjeux de la décennie à venir, car c’est quand on s’y attend le moins que les attentats nous frappent. »
John A. Lynn, Une autre guerre. Histoire et nature du terrorisme, Passés composés, 2021, trad. Antoine Bourguilleau
« Le terrorisme radical est une guerre, mais une autre forme de guerre. En s’attaquant à un nombre limité de personnes – faute de moyens –, les terroristes cherchent à exercer un impact psychologique sur une cible bien plus large – communautés, organisations ou nations. Pour John A. Lynn, dont la finesse d’analyse de l’histoire de la guerre est mondialement reconnue, le terrorisme est ainsi une forme de violence qui compte sur l’effet paralysant de la peur.
Pour le comprendre, l’auteur retrace dans ce livre, aussi accessible qu’original, l’évolution du terrorisme depuis deux siècles, exposant ses constantes et ses contrastes, dans toutes ses composantes, du terrorisme d’État au terrorisme islamiste, en passant par le narcoterrorisme, le terrorisme ethno-nationaliste, le terrorisme marxiste ou encore celui pratiqué par les suprémacistes. Ce faisant, Lynn contextualise cette violence et fait valoir qu’une connaissance de son histoire permet d’en comprendre la nature, et donc d’aider à évaluer plus précisément les menaces afin d’élaborer des réponses éclairées. »