Le bilan humain à 20h (Paris) est le suivant :

  • Au moins 700 Israéliens tués.
  • Le ministère israélien de la santé fait état d’un total de 2 156 blessés admis dans les hôpitaux dimanche à 18h (Paris). Parmi eux, on compte 20 cas critiques, 338 cas graves, 421 cas modérés, 1 052 cas légers, 49 cas en état de choc et 167 cas en cours d’évaluation médicale.
  • Au moins 150 civils et soldats sont pris en otage à Gaza.
  • Du côté palestinien, le ministère de la santé de Gaza a indiqué que le nombre de morts dus aux bombardements israéliens s’élevait à 370 et le nombre de blessés à 2 200.

Nota bene. Le bilan des décès devient planétaire.

  • « Nous disposons d’informations selon lesquelles plusieurs Américains ont été tués. Nous faisons des heures supplémentaires pour le vérifier », selon le Secrétaire d’État américain.
  • Plusieurs citoyens européens, dont sept Français sont portés disparus.

Pourquoi y a-t-il autant de victimes civiles ? Selon Jean-Marie Guéhenno, « le nombre très élevé de civils israéliens assassinés par le Hamas confirme que les civils sont la cible prioritaire et que le Hamas veut provoquer une réaction israélienne massive pour susciter de la sympathie pour le mouvement et isoler les modérés — les crimes de guerre comme stratégie. »

Une autre cible clef de l’opération Déluge Al-Aqsa a été la prise d’otages vivants, transportés à Gaza. L’objectif le plus probable : poser des dilemmes tactiques à l’armée israélienne qui a commencé ces heures-ci à déplacer des soldats et des véhicules militaires vers Gaza.

Si le nombre d’otages détenus par le Hamas à Gaza n’est toujours pas connu, plusieurs déclarations montrent qu’il devrait largement dépasser la centaine :

  • Selon les autorités militaires israéliennes, parmi les otages figurent des enfants, des femmes, des personnes âgées et des handicapés.
  • Plusieurs sources israéliennes indiquent qu’il « dépasse la centaine » de citoyens israéliens.
  • L’ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies affirme que plusieurs « dizaines » de citoyens américains seraient retenus en otage à Gaza.
  • Une femme et un homme mexicains sont également pris en otage selon la ministre des Affaires étrangères.
  • Le ministre des affaires étrangères italien a également indiqué que 250 personnes de nationalité italienne se trouvent temporairement en Israël et une vingtaine dans la bande de Gaza.
  • Le ministère allemand des affaires étrangères a déclaré que des citoyens allemands figuraient parmi les personnes enlevées par le Hamas samedi, sans en préciser le nombre.
  • Le ministre des affaires étrangères népalais, Narayan Prakash Saud, a exprimé son inquiétude au sujet des 11 étudiants disparus, inscrits dans un collège agricole du kibboutz Alumim, près de la frontière de Gaza.

Les représentants des familles dont les proches sont portés disparus depuis le début de la guerre viennent de convoquer une conférence de presse dimanche soir : « Nous exigeons des réponses… Toutes les réponses ne nous rendront pas heureux. Nous voulons que les enfants, garçons et filles, et les familles nous soient rendus le plus rapidement possible ». « Cela fait presque 48 heures que tout cela a commencé et certaines familles ne savent rien ».

  • Le Hamas a publié un communiqué aujourd’hui, indiquant avoir l’intention d’annoncer « prochainement » le nombre d’otages, vivants ou morts, en sa possession.

Sur le plan régional, la guerre, pour le moment, ne s’étend pas. Pourquoi ? Dans un entretien à paraître demain dans nos pages, Gérard Araud affirme que « le seul épicentre d’où pourrait s’étendre la guerre à l’heure actuelle, ce serait le Liban du Hezbollah. Or, pour le moment, sa position est plutôt de se défiler. Le Hezbollah a certes fait une déclaration de soutien hier juste après l’attaque et ce matin a tiré plusieurs roquettes — mais au fond, tout me semble fait pour bien montrer aux Israéliens que le Hezbollah ne veut pas s’en mêler. Prenez les tirs. Ce n’est pas un territoire israélien qui était visé, mais une zone contestée de Har Dov, ou fermes de Chebaa, à la frontière nord d’Israël ». 

Sur le plan interne, une question commence à se poser avec plus d’intensité : comment expliquer l’échec des autorités israéliennes ? C’est ce que se demande ce soir le quotidien de gauche israélien Haaretz : « Comment un pays qui s’enorgueillit de disposer des meilleurs services de renseignement au monde a été frappé de plein fouet par une attaque surprise sans précédent en provenance de la bande de Gaza ? »