Après le Danemark, c’est l’Arabie saoudite qui a rassemblé à Djeddah les 5 et 6 août les principales forces œuvrant en faveur d’une fin au conflit en Ukraine — ainsi que d’autres acteurs qui avaient jusque-là conservé une certaine distance vis-à-vis de ces initiatives.

  • La liste fournie par le directeur du cabinet du président ukrainien, Andryi Yermak, recensait 15 pays représentés à Copenhague par des conseillers à la sécurité nationale ou bien des conseillers politiques lors de la réunion « secrète » qui s’était tenue au Danemark le 24 juin dernier1.
  • On comptait notamment la présence de tous les pays membres du G7, de trois membres des BRICS (Brésil, Inde et Afrique du Sud) ainsi que de l’Arabie saoudite.
  • À Djeddah, 40 pays — ainsi que des représentants de l’Union européenne — ont pris part aux « consultations » portant « sur les principes clés du rétablissement d’une paix durable et juste pour l’Ukraine »2.

La présence de la Chine — représentée par Li Hui, l’envoyé spécial du gouvernement chinois pour les affaires eurasiennes — aux discussions s’est accompagnée de la venue de représentants d’une vingtaine de pays supplémentaires par rapport à la réunion de Copenhague.

  • On note notamment la présence d’un nombre croissant d’États européens (17 au total, en comptant le Royaume-Uni et la Norvège) ainsi que de plusieurs États du Golfe (Bahreïn, Qatar, Émirats arabes unis, Koweït).
  • Au total, 64 % de la population du continent sud-américain était représentée, tandis que des représentants de l’Argentine et du Chili ont pris part aux consultations.
  • Les pays africains ainsi que d’Asie du Sud-Est demeurent quant à eux les grands absents de ces consultations. En amont du sommet, des sources informelles indiquaient que des invitations avaient été transmises au moins à la Zambie et à l’Indonésie.

Si Kiev a qualifié les discussions qui ont eu lieu à Djeddah de « productives », la divergence des vues exprimées par les États participants s’est traduite par l’absence d’une déclaration commune à l’issue de la réunion3. Plusieurs signes sont néanmoins encourageants : selon un responsable européen il y a « un accord sur le fait que le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine doit être au cœur de tout accord de paix », tandis que Pékin serait favorable à la participation à une troisième réunion4. Dans l’attente, des groupes de travail seront mis en place sur la sécurité alimentaire mondiale, la sûreté nucléaire et la libération des prisonniers5.

  • Selon des sources officielles, les responsables de Kiev pousseraient pour l’organisation d’un sommet mondial sur la paix en Ukraine avant la fin de l’année. Un format plus réduit pourrait avoir lieu en septembre, à New York, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies. 

Dans la nuit de dimanche à lundi, l’armée russe a bombardé des immeubles d’habitation à Kherson, provoquant la mort d’au moins une personne selon le gouverneur de l’oblast Oleksandr Prokudin6. Samedi dernier, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, déclarait que la Russie allait « riposter » suite à une série d’attaques ukrainiennes ayant visé un pétrolier russe, un pont reliant la Crimée à la Russie ainsi qu’un navire militaire russe en mer Noire au cours du week-end.