La directrice du FMI Kristalina Georgieva a indiqué que la politique monétaire devrait continuer à se resserrer, puis rester restrictive pendant un certain temps 1.
- Le resserrement des conditions financières — déclenché par une hausse continue des taux depuis juillet — signifient que l’inflation va continuer à ralentir et qu’une « convergence vers l’objectif [de 2% d’inflation] est prévue vers le milieu de l’année 2025 », a déclaré la directrice du Fonds.
- La Banque centrale européenne a décidé jeudi 15 juin d’augmenter les coûts d’emprunt pour la huitième fois consécutive, en les relevant de 25 points de base ; elle a aussi signalé un autre mouvement à venir en juillet 2023 2.
L’inflation dans la zone euro a ralenti depuis le pic de 10,6 % atteint en octobre, mais reste plus de trois fois supérieure à l’objectif de 2 % de la BCE.
- En dépit des résultats positifs, le FMI souligne toutefois que l’inflation de base, qui exclut l’énergie et les denrées alimentaires, plus volatils, « s’est avérée plus persistante et n’a commencé à diminuer que récemment ».
- Selon Eurostat, les prix à la consommation dans la zone euro ont augmenté de 7 % en avril (comparé à avril 2022), contre une augmentation de 6,9 % le mois précédent en glissement annuel. L’inflation de base, qui exclut les prix de l’énergie et de l’alimentation pour isoler les pressions sous-jacentes sur les prix, a légèrement baissé à 5,6 % en avril (contre 5,7 % en mars).
- Selon les projections macroéconomiques de juin, les services de l’Eurosystème s’attendent ainsi à ce que l’inflation globale atteigne en moyenne 5,4 % en 2023, 3,0 % en 2024 et 2,2 % en 2025.
Le FMI a également exhorté les pays de la région à maîtriser leurs dépenses publiques et l’Union européenne à parvenir rapidement à un accord sur la réforme de la gouvernance économique et fiscale.
- La Commission européenne avait publié fin avril une proposition de réforme du Pacte de stabilité et de croissance, réinstaurant les plafonds pré-pandémiques (3 % de déficit public et 60 % de dette publique) et prévoyant un ajustement budgétaire minimum de 0,5 % du PIB par an pour les pays au déficit supérieur à 3 % du PIB.
- La proposition fait cependant débat au Parlement européen, alors que les groupes libéraux et conservateurs considèrent les limites d’endettement et de réduction des déficits proposées par la Commission comme trop faibles.
En dépit de la résilience de la zone euro face à la crise énergétique, selon les prévisions de la Banque mondiale, la croissance ne reprendra que modestement cette année et l’année prochaine ; les services de la Commission européenne s’attendent maintenant à ce que l’économie croisse de 0,9 % en 2023, de 1,5 % en 2024 et de 1,6 % en 2025.
Sources
- « Managing Director’s Opening Remarks for Press Conference following the June 2023 Eurogroup Meeting », FMI, 15 juin 2023.
- « Monetary policy decisions », Banque centrale européenne, 15 juin 2023.