La mise en place d’une plateforme pour l’achat en commun du gaz pour cette saison de remplissage des stockages avait été politiquement soutenue par les chefs d’État et des gouvernements au Conseil européen des 20-21 octobre 2022. Elle fonctionne sur « une base volontaire, à l’exception de l’agrégation obligatoire de la demande pour un volume équivalent à 15 % des besoins de remplissage des stocks ».

  • Les fournisseurs de gaz avaient jusqu’au 15 mai pour soumettre leurs offres afin de couvrir les livraisons de gaz de juin 2023 à mai 2024.

Au total, 25 fournisseurs « internationaux fiables » ont répondu à l’appel et le prestataire de services Prisma a fait correspondre des offres compétitives pour autour de 10,9 milliards de mètres cubes de gaz. Selon le vice-président de la Commission européenne Maroš Šefčovič1, le gaz naturel liquéfié représente 20 % de ce volume et le gaz transporté par pipeline, 80 %. Les demandes de la Bulgarie et de l’Ukraine ont été entièrement couvertes.

Si les États membres ont pu sécuriser leur approvisionnement en gaz cet hiver, le remplissage des réserves pour l’hiver prochain reste encore à assurer, dans un contexte énergétique encore tendu.

  • Dans un contexte de ruée pour remplir les installations de stockage de gaz en prévision de l’hiver 2022-23, les prix du gaz européen ont culminé en août 2022. Si le prix du gaz naturel sur les contrats TTF à un mois est redescendu en dessous de 50 €/MWh, il reste néanmoins bien au-dessus des niveaux d’avant-guerre.
  • Selon Bruegel2, en supposant que les exportations russes restent limitées et que les conditions météorologiques soient normales, la demande jusqu’au 1er octobre 2023 doit rester inférieure de 13 % à la moyenne des cinq années précédentes. La prolongation par les États membres de l’objectif de réduction de la demande de gaz de 15 %, reconduite pour un an le 28 mars dernier, s’inscrit dans ce cadre3.
  • Les pays européens sont tenus de remplir les stocks de gaz à 90 % d’ici le 1er octobre 20234. Les stocks sont déjà remplis à plus de la moitié, un niveau inhabituellement élevé pour cette période de l’année.

Les entreprises de l’Union négocieront désormais leurs accords de fourniture directement avec les soumissionnaires retenus, indépendamment de la Commission. Un deuxième appel d’offres devrait être lancé dans la deuxième quinzaine de juin et d’autres appels d’offres suivront tous les deux mois jusqu’à la fin de l’année.