Dimanche 14 mai 2023, les villes de Brême et de Bremerhaven ont renouvelé la Bürgerschaft, le parlement régional de la ville libre hanséatique. Ensemble, Brême et Bremerhaven forment le plus petit Land d’Allemagne en termes de superficie. Les villes hanséatiques de Brême et Bremerhaven, la ville hanséatique de Hambourg ainsi que la ville de Berlin constituent trois cités-États aux côtés de 13 autres Länder.

  • Brême est une ville traditionnellement ancrée à gauche, le SPD (S&D) y gouvernant de façon ininterrompue depuis 1945. En 2019, pour la première fois, le SPD n’était arrivé qu’en deuxième position derrière la CDU (PPE). Les chrétiens-démocrates n’avaient toutefois pas réussi à gouverner, puisqu’une coalition rouge-verte-rouge avait été formée par le SPD.
  • Cette fois-ci, le SPD est redevenu la première force politique avec un gain de 4,9 % des voix, obtenant au total 29,8 % des voix. Le maire sortant, Andreas Bovenschulte, jouissait d’une grande popularité acquise notamment dans la crise sanitaire. La CDU, arrivée en seconde position, a obtenu 25,7 % des voix (-1 %).
  • La soirée électorale a été une grande déception pour les autres partis représentés au gouvernement fédéral : les Verts (Verts/ALE) ont perdu 5,5 %, obtenant 11,9 % des voix au total. Suite à ce mauvais résultat, la chef des Verts de Brême, Maike Schäfer, a annoncé sa démission. Pour sa part, le FDP (RE) a obtenu 5,2 % et entre donc de justesse au Parlement (en 2019, il avait obtenu 5,9 %). Die Linke (GUE/NGL), qui siège au gouvernement régional aux côtés des Verts et des sociaux-démocrates, reste stable avec 11,1 % (11,3 % en 2019).
  • Le parti d’extrême droite AfD (ID) n’a pas été autorisé à participer aux élections à Brême, car il n’a pas présenté de liste de candidats valable dans les temps. En revanche, le parti régional de droite populiste et libérale «  Citoyens en colère  » (Bürger in Wut, BiW) a remporté 9,5 % des voix. Il est particulièrement intéressant de noter que, selon les premières analyses des flux électoraux, seuls la moitié de ces électeurs proviennent de l’AfD, l’autre moitié se composant de non-électeurs et d’électeurs d’autres partis.
  • Au vu de ces résultats, deux coalitions apparaissent possibles. Le maire reconduit Andreas Bovenschulte pourrait choisir de poursuivre la coalition rouge-verte-rouge, ou lui préférer une grande coalition (SPD/CDU).
Crédits
© A. Savin