Si les combats se déroulent toujours quotidiennement sur la ligne de front, l’armée russe et le groupe Wagner auraient conquis l’équivalent de 600 km2 depuis le début de l’année. Lors de la percée de septembre, les troupes ukrainiennes avaient repris aux Russes environ 2 000 km2 en seulement trois jours.

  • Ces derniers jours, les combats se sont concentrés dans le secteur de Kreminna, dans l’oblast de Louhansk, au nord-est de la ville de Bakhmout et à Vuhledar.
  • Depuis la prise de Kherson par l’armée ukrainienne en novembre, il n’y a eu aucune avancée territoriale sur ce front. L’artillerie russe continue toutefois de pilonner la ville.

Hier, le groupe Wagner a annoncé avoir capturé Blahodatne, au nord-est de Bakhmout, ce qui est confirmé par des photos prises par les soldats, par des vidéos ainsi que par des imageries satellites1.

  • Si Blahodatne n’est pas d’une importance stratégique capitale, le village de Krasna Hora devrait tomber prochainement, offrant aux troupes russes un accès à la rive ouest de la Bakhmutivka, la rivière qui coupe en deux la capitale administrative du raïon.
  • Les forces russes continuent de progresser à l’est et au sud de la ville. À Bakhmout, les combats ont lieu de plus en plus dans les faubourgs. Il est difficile à ce stade de dire à quel camp cette configuration procure un avantage.

À Vuhledar, au sud de l’oblast de Donetsk, les troupes ukrainiennes sont engagées dans une confrontation avec des combattants russes depuis plusieurs jours pour le contrôle de la ville2.

L’armée russe utilise son ascendant pour initier des attaques de faible envergure sur la quasi-totalité de la ligne de front — à l’exception de Bakhmout, où des moyens plus importants sont déployés — dans le but de disperser les forces ukrainiennes, nuisant ainsi à leurs capacités de se regrouper.

La guerre d’attrition semble être à l’avantage des Russes qui profitent de cette période pour redéployer des unités conventionnelles — celles-ci sont toutefois très probablement composées en grande partie de réservistes.

  • La baisse d’intensité des combats a été mise à profit par l’armée russe pour construire un réseau de fortifications dans l’oblast de Louhansk, en prévision d’une potentielle contre-offensive ukrainienne au printemps.
  • Le timing est critique pour les Ukrainiens qui ne recevront pas les chars d’assaut promis par les Occidentaux avant deux ou trois mois au mieux — beaucoup plus longtemps pour les M1 Abrams. La formation des équipages — qui a déjà commencé — devrait quant à elle durer plusieurs semaines au minimum3.

Le Kremlin a annoncé aujourd’hui que le ministre des Affaires étrangères égyptien, Sameh Choukri, discutera avec Sergueï Lavrov lors d’une visite à Moscou ce soir de « la crise russo-ukrainienne et ses conséquences ». Selon l’Economist Intelligence Unit, le monde non-occidental est plutôt neutre voire penche vers la Russie vis-à-vis de la guerre contre l’Ukraine.

Sources
  1. https://t.me/orchestra_w/4716
  2. Frederick W. Kagan, Kimberly Kagan, Riley Bailey, Grace Mappes, Angela Howard, Mason Clark, Kateryna Stepanenko et George Barros, Russian Offensive Campaign Assessment, January 29, 2023, Institute for the Study of War.
  3. « Ukrainian Tanks Crews Arrive In Britain For Training », RadioFreeEurope, 29 janvier 2023.