La demande de matières premières critiques (MPC) telles que le lithium, les terres rares ou le graphite va considérablement augmenter dans les années à venir.

  • Selon l’Agence internationale de l’énergie, la demande de lithium pour les voitures électriques — métal nécessaire à la fabrication de batteries — devrait passer à plus de 1000 kt en 2040, contre 21,6 en 2020.
  • La question de l’approvisionnement en MPC est au cœur de la souveraineté industrielle européenne. En novembre, le Parlement européen appelait les États-membres à « renforcer l’autonomie stratégique et la résilience de l’Europe en matière d’approvisionnement en MPC », notamment via la création d’un marché secondaire pour les ressources recyclées contenant des MPC1.

L’Allemagne est largement dépendante pour ses importations de matières premières critiques.

  • Selon une étude de l’Institut allemand de recherche économique, le pays dépend à 100 % de fournisseurs étrangers pour 14 des 30 matières premières considérées critiques par la Commission européenne2.
  • L’approvisionnement en MPC de l’Union européenne repose essentiellement sur la Chine (98 % des terres rares importées par l’Union), la Turquie (98 % du borate) et l’Afrique du Sud (71 % du platine).

La nouvelle stratégie allemande, dévoilée mardi 3 janvier, définit trois domaines d’action principaux pour réduire ces dépendances.

  • Berlin souhaite accélérer le recyclage de ces matières premières. Aujourd’hui, seulement 13,4 % des MPC sont recyclées en Allemagne3.
  • Le gouvernement allemand entend également diversifier ses sources d’approvisionnement et augmenter l’extraction de matières premières critiques sur son propre territoire — ce qui nécessiterait une révision de la réglementation minière fédérale.
  • Une telle approche décentralisée doit conduire à « de meilleures normes environnementales et sociales et améliorer la résilience des chaînes d’approvisionnement » au niveau fédéral.

Berlin cherchera également à établir des partenariats stratégiques avec le Chili, l’Australie ou le Canada pour « permettre de réduire la dépendance unilatérale qui existait jusqu’à présent » — particulièrement vis-à-vis de la Chine. Selon le document publié mardi, l’Allemagne s’assurera que les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) sont bien respectés pour déterminer si des matières premières critiques peuvent être importées de ces pays.

Sources
  1. Parlement européen, Critical raw materials : The EU should secure its own supply, 24 novembre 2022.
  2. « Germany entirely dependent on imports for 14 critical raw materials – study », Reuters, 14 décembre 2022.
  3. Eckpunktepapier : Wege zu einer nachhaltigen und resilienten Rohstoffversorgung, Bundesministerium für Wirtschaft und Klimaschutz, 3 janvier 2023.