Une grande majorité des pays et parties ayant participé à la COP 15 — qui s’est achevée aujourd’hui — s’accordent à dire que l’accord signé aujourd’hui est historique de par sa dimension.

Celui-ci, intitulé « Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal », comporte plusieurs objectifs dont les plus importants sont :

  • la protection de 30 % des zones terrestres et marines mondiales et la restauration de 30 % des écosystèmes dégradés (aussi connu sous le nom de « programme 30/30 » ;
  • l’augmentation à 30 milliards de dollars par an d’ici 2030 des flux financiers dédiés à la biodiversité destinés aux pays en développement ;
  • la création d’un nouveau Fonds mondial pour la biodiversité, au sein d’une organisation déjà existante (le Fonds pour l’environnement mondial, créé en 1991)1.

Actuellement, le montant total des « solutions prenant en compte la nature » (ou Nbs) — qui regroupent les actions visant à protéger, conserver, restaurer, utiliser et gérer de manière durable les écosystèmes — est de 154 milliards de dollars par an, selon les Nations unies. Celui-ci devrait tripler d’ici 2030 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, stopper la perte de biodiversité et atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres2.

Ce sont principalement les pays du Sud qui font face à la perte de la biodiversité.

  • Selon l’Indice planète vivante du WWF, 20 % de la biodiversité en Europe, Asie centrale et Amérique du Nord a été perdue depuis 1970.
  • Cette baisse est bien inférieure à la moyenne mondiale de 69 %, principalement tirée vers le bas par l’Amérique latine et les Caraïbes.

Plusieurs pays du Sud (République démocratique du Congo, Cameroun et Ouganda notamment) se sont opposés à l’accord dans les dernières heures de négociation en raison du montant jugé trop faible des engagements financiers ainsi que de l’utilisation d’un Fonds déjà existant. Ces préoccupations ont toutefois été mises de côté par le ministre de l’Écologie et de l’Environnement chinois assurant la présidence du sommet, Huang Runqiu3.

  • Malgré la portée historique de l’accord, plusieurs inconnues subsistent.
  • Aucun mécanisme contraignant permettant de s’assurer que les objectifs fixés à Montréal seront respectés ne figure dans l’accord.
  • Certains éléments du mécanisme de suivi des engagements devront être précisés lors de la prochaine Conférence sur la Biodiversité qui se tiendra en Turquie, dans deux ans.