Annoncé aujourd’hui, la Chine va lancer un programme de soutien de 143 milliards de dollars (1 000 milliards de yuans) au début de l’année prochaine.
- Le plan prendrait la forme de subventions et de crédits d’impôt visant à soutenir la production de semi-conducteurs par des entreprises chinoises — NAURA Technology Group, Advanced Micro-Fabrication Equipment Inc China et Kingsemi, entre autres.
- La Chine veut façonner l’avenir d’un secteur dont la balance commerciale est très déficitaire mais pour lequel le marché domestique continue de croître, représentant 24 % de la demande finale de puces dans le monde.
Comme le 20e Congrès l’a confirmé, la puissance technologique – qui passe par la production domestique de semi-conducteurs — est un point central de la rivalité sino-américaine.
- Dans le rapport du 20e Congrès du Parti communiste chinois, le mot technologie est mentionné 40 fois, indiquant la priorité que constituent les secteurs scientifiques pour Xi Jinping.
- Hier, la Chine a déposé un recours auprès de l’OMC contre les États-Unis au sujet des mesures relatives au contrôle des exportations de puces.
- Selon le ministère du Commerce chinois, les mesures américaines « menaceraient la stabilité des chaînes d’approvisionnement industrielles mondiales ».
Ce plan de soutien fiscal intervient après que le département américain du Commerce a adopté en octobre une nouvelle vague de sanctions visant à accroître les contrôles portant sur les exportations technologiques à destination de la Chine, ravivant la guerre technologique que se livrent les deux pays.
- Ces sanctions visent à empêcher la Chine de développer, de maintenir des superordinateurs et de fabriquer des semi-conducteurs avancés (notamment via l’ajout de certains équipements de fabrication sur la Commerce Control List).
- Les États-Unis ont également fait pression sur certains de leurs partenaires — dont le Japon et les Pays-Bas — pour qu’ils restreignent leurs exportations vers la Chine d’équipements utilisés pour la fabrication de semi-conducteurs.
En parallèle, en août, Joe Biden signait le CHIPS and Science Act, une loi visant à renforcer la production domestique de semi-conducteurs.
- Celle-ci prévoit 52,7 milliards de dollars de subventions pour la production de semi-conducteurs et la recherche aux États-Unis ainsi qu’un crédit d’impôt pour les usines de fabrication de puces.
La semaine dernière, TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company) a annoncé tripler son investissement initial prévu pour la construction de son usine de semi-conducteurs en Arizona, portant le montant total à 40 milliards de dollars.