Aujourd’hui, mercredi 15 novembre, une fausse information selon laquelle 15 000 personnes arrêtées lors des manifestations qui ébranlent la République islamique iranienne depuis septembre a largement circulé.
- Celle-ci provient en réalité d’un appel porté par 227 députés de l’Assemblée consultative islamique du pays à des peines plus sévères prononcées plus rapidement contre les manifestants — incluant la peine de mort, sous certaines circonstances1.
- Le Parlement iranien est majoritairement composé de conservateurs — connus sous le nom de « Principalistes », qui occupent également une place importante dans le système judiciaire iranien.
- Les pouvoirs parlementaires et judiciaires étant séparés, cet « appel » n’a aucune portée juridique.
Des personnalités politiques de premier plan comme Justin Trudeau ont repris et relayé cette information, dénonçant la « décision barbarique » du gouvernement iranien. Le Premier ministre canadien a depuis supprimé son message.
Cette fausse information ne doit pas éluder le sort qui attend les milliers de personnes ayant été arrêtées au cours des protestations de ces dernières semaines.
- Hier, un tribunal iranien a condamné à mort une manifestante, pour la première fois depuis le meurtre de Zhina (Mahsa) Amini2.
- À ce jour, plusieurs manifestants font face à des accusations pouvant entraîner la peine de mort, dont : Toomaj Salehi, Niloofar Hamedi et Elahe Mohammadi, deux journalistes ayant contribué à la diffusion de l’histoire de Zhina Amini.
Selon l’ONG basée en Norvège Iran Human Rights, au moins 326 personnes ont été tuées par les forces de sécurité iraniennes depuis le début du mouvement de protestations le 16 septembre dernier, dont 43 mineurs3.
Sources
- « واکنش مجلس به « بیانیه 227 », Shargh Daily, 14 novembre 2022.
- Annabelle Timsit et Miriam Berger, « Iran issues first known death sentence linked to uprising », The Washington Post, 14 novembre 2022.
- Iran Protests : at Least 326 People Including 43 Children Killed, Iran Human Rights, 12 novembre 2022.