Le nouveau gazoduc sous-marin BarMar reliera Barcelone à Marseille, et pourrait être opérationnel d’ici la fin de la décennie.
- Le gazoduc servira principalement à exporter de l’hydrogène vert et d’autres gaz renouvelables, mais permettra également de transporter temporairement une « quantité limitée » de gaz naturel.
Les objectifs et réactions des trois pays.
- L’objectif pour la France est de se placer au centre de cette connexion entre l’Espagne, le Portugal et le reste du continent tout en abandonnant le projet Midcat auquel Paris s’opposait.
- Le gazoduc permettra à l’Espagne et au Portugal, deux grands importateurs de gaz naturel liquéfié (GNL), d’acheminer leurs excédents d’approvisionnement vers le reste de l’Europe.
Malgré la satisfaction affichée par Scholz, qui a accueilli l’annonce comme une bonne nouvelle à laquelle « l’Allemagne pourra s’associer », Berlin demeure le grand absent de l’accord.
- En effet, les Allemands avaient fait valoir que le projet MidCat pourrait être construit en moins d’un an et contribuerait à résoudre les problèmes énergétiques de l’Allemagne à moyen terme.
- Olaf Scholz s’était rendu le 4 octobre à La Corogne, en Galice, pour un sommet Allemagne-Espagne. Il y défendait le projet de gazoduc alors que l’Allemagne cherche à multiplier ses voies d’approvisionnement en gaz dans un contexte de baisse drastique des importations russes.
Le nouveau projet en est encore à ses débuts. Des études de faisabilité ainsi que des négociations doivent avoir lieu prochainement.
- L’accord a été décidé hier, juste avant l’ouverture d’un sommet européen de deux jours à Bruxelles sous haute tension au cours duquel la crise énergétique est un sujet majeur de contentieux. Les États-membres se divisent sur un accord qui porterait ou non sur un plafonnement du prix du gaz.
- Sánchez, Macron et Costa se réuniront à nouveau le 9 décembre à Alicante, en Espagne, pour déterminer les détails du financement du projet BarMar.
Pour éviter un hiver marqué par les pannes d’électricité et des pénuries de gaz, l’Union européenne cherche à renforcer sa souveraineté énergétique.
- Le GNL est devenu le gaz privilégié pour remplacer les vastes volumes de gaz russe que le Kremlin a coupé depuis le lancement de l’invasion de l’Ukraine.
- Le mois dernier, la Commission européenne a également annoncé que l’UE créerait des réserves stratégiques pour éviter les ruptures d’approvisionnement en matières premières essentielles à l’industrie, telles que les terres rares et le lithium, dont l’offre est contrôlée par la Chine.
En parallèle, d’autres projets d’acheminement de l’énergie sont mis en place parmi les États-membres.
- Hier, le Premier ministre portugais a annoncé un projet de stockage commun de l’énergie avec l’Espagne dans la péninsule ibérique afin de limiter les effets de la crise énergétique et de la sécheresse. Ce projet vise à développer des « batteries de grande capacité ».
- L’Espagne et le Portugal s’engagent à terminer une autre interconnexion gazière, baptisée CelZa, entre Celourico da Beira et Zamora.
- L’Espagne et la France viseront à achever une nouvelle connexion électrique à travers le Golfe de Gascogne, tout en travaillant à l’identification de projets similaires.