• Il s’agit de la première session de l’Assemblée générale depuis l’invasion russe de l’Ukraine, en février dernier. Cette dernière constitue ainsi un test pour le multilatéralisme onusien, qui a déjà été mis à mal par le contexte actuel. En avril dernier, nous vous proposions une série de trois cartes des votes aux Nations unies ainsi que de la réaction des pays au début de l’invasion pour comprendre le bouleversement géopolitique que constitue la guerre en Ukraine.
  • Tandis qu’au cours des deux années précédentes les dirigeants internationaux étaient autorisés à envoyer des capsules vidéos afin de s’exprimer virtuellement devant l’Assemblée générale, ce n’est plus le cas cette année. Dans ce contexte, les présidents russe et chinois ont décidé d’envoyer leurs ministres des Affaires étrangères pour les représenter.
  • Une exception a toutefois été accordée à Volodymyr Zelensky pour que celui-ci ne quitte pas le territoire ukrainien, mais puisse quand même s’adresser devant les dirigeants et représentants des 193 pays membres des Nations unies. À ce propos, un vote qui s’est tenu vendredi dernier a dessiné les contours d’une nouvelle géopolitique, exacerbée par la guerre en Ukraine.
  • Celui-ci, soumis au vote de l’Assemblée générale, visait à autoriser ou non d’accorder au président ukrainien une dérogation lui permettant de substituer sa venue à New York par la diffusion d’une vidéo pré-enregistrée. L’ambassadeur ukrainien auprès des Nations unies, Serhiy Kyslytsya, a justifié cette proposition en déclarant que : « le Président étant le garant de la souveraineté de l’Etat et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et le commandant en chef des forces armées de l’Ukraine selon la constitution ukrainienne […] celui-ci doit être et est avec l’armée de l’Ukraine »1.
  • L’ambassadeur russe a dénoncé un « traitement spécial » accordé à Kyiv qui conduit à « oublier que nous avons une égalité souveraine parmi tous les membres des Nations unies ». La décision a finalement été adoptée avec 101 voix pour, 7 contre et 19 abstentions. Cuba et le Nicaragua sont les deux pays ayant ouvertement voté contre la proposition , tandis qu’ils s’étaient abstenus lors du vote sur la résolution condamnant l’invasion de l’Ukraine, qui a pris place le 2 mars dernier. De la même manière, le Brésil s’est cette fois-ci abstenu de voter, tandis que l’Inde a voté en faveur.
  • La guerre en Ukraine sera le principal élément de division géopolitique qui dominera le débat général annuel de l’Assemblée générale des Nations unies qui s’ouvre demain, pour une durée de sept jours. Dans l’attente, les dirigeants internationaux ainsi que leurs représentants sont réunis aujourd’hui en même nombre à Londres, pour les funérailles d’Élisabeth II, dans ce qui s’apparente être une Assemblée générale bis, avec près de 200 gouvernements et pays représentés.
Sources
  1. UN / GENERAL ASSEMBLY VOTE ZELENSKYY, Nations unies, 16 septembre 2022.