« Nous n’aurons pas de seconde chance », l’appel à l’unité européenne de Sanna Marin

Sanna Marin a débuté son intervention devant les députés européens en rappelant que sa visite « intervient à un moment sombre : l’Europe est en guerre ». Elle s’est également exprimée sur « la naïveté européenne à l’égard de la Russie » qui « nous a conduit à nous tromper dans nos idées sur les actions russes ».

Elle a exhorté les États membres à « adopter des mesures strictes concernant la délivrance de visas aux touristes russes qui voyagent librement en Europe ». La Finlande fait partie du bloc de pays — surtout de l’Est — qui cherche à faire adopter une interdiction de la délivrance des visas pour les citoyens russes à l’échelle européenne.

Depuis le 1er septembre, la Finlande a unilatéralement mis en place une réduction du nombre de visas octroyés aux citoyens russes. En raison de la facilité d’accéder à la Finlande — la frontière russo-finlandaise fait plus de 1 300 kilomètres de longueur —, les touristes russes avaient pris pour habitude de s’y rendre en voiture pour prendre des vols à destination de pays européens.

Les États baltes ainsi que la Pologne se sont accordés pour « introduire des mesures nationales temporaires pour les citoyens russes détenteurs de visas européens […] voyageant à des fins touristiques, culturelles, sportives et commerciales »¹. Cette mesure coordonnée prendra effet à partir du 19 septembre.

Sanna Marin s’est également exprimée sur la crise énergétique. Sans mentionner de mesures spécifiques, elle a souligné qu’il « est important que la Commission présente des propositions pour une intervention rapide sur les prix de l’électricité, les perturbations sur le marché et les questions qui s’y rapportent, comme les problèmes affectant les bourses d’échange de produits dérivés de l’électricité »².

À la suite du Sommet extraordinaire sur l’énergie qui s’est tenu vendredi dernier, les ministres européens de l’énergie ont demandé à la Commission de présenter des mesures précises sur quatre volets : un plafonnement des revenus des producteurs inframarginaux, qui ont des faibles coûts de production, un possible plafonnement des prix du gaz, une réduction coordonnée de la consommation d’électricité au niveau européen et des mesures pour répondre au problème de liquidité des fournisseurs d’énergie³.

Pour alléger la pression sur les consommateurs, la Commission pourrait également se prononcer en faveur d’un « mécanisme de solidarité », qui concernerait les producteurs des énergies fossiles. La République tchèque a annoncé aujourd’hui un plafonnement des prix du gaz et de l’électricité, signe potentiel d’un accord trouvé au niveau européen.

Demain, la présidente de la Commission prononcera son discours sur l’État de l’Union, au cours duquel elle devrait annoncer des mesures d’urgence au niveau européen pour faire face à la crise énergétique.