Depuis la semaine dernière, une crise a éclaté entre la Russie et la Lituanie au sujet de l’approvisionnement du territoire russe de Kaliningrad. Pensez-vous que cette crise diplomatique pourrait être au cœur d’une nouvelle escalade ?

Rasa Juknevičienė

Avant toute chose, il est important de dire quelques mots sur ce qui s’est passé la semaine dernière. Il s’agissait d’une attaque de désinformation contre la Lituanie et, malheureusement, certains médias occidentaux y ont participé. Ils ne l’ont pas fait volontairement bien sûr, mais certains journaux ont titré sur le fait que la Lituanie avait arrêté le transit. Ce n’était pas vrai, le transit est resté le même, passagers et marchandises circulent. Il n’y a que deux types de marchandises qui ne transitent plus : l’acier et le fer. Ces deux matériaux faisaient partie du paquet de sanctions de l’Union européenne de mars. Selon le cinquième paquet de sanctions, la mise en œuvre devait avoir lieu exactement le 17 juin. Les Russes le savaient et ont tout de même fait ce grand scandale.Je pense que cela fait partie de leur nouveau plan : entraîner une désescalade de la situation en Ukraine en utilisant des mécanismes d’escalade ailleurs et donc menacer les pays occidentaux – bien-sûr en l’occurrence juste avant le sommet de l’OTAN à Madrid et le G7. Lorsque j’étais ministre de la défense puis Présidente de l’assemblée parlementaire de l’OTAN, ce type de stratégie de désescalade tout en brandissant la menace nucléaire et d’autres menaces terribles était toujours un scénario des exercices militaires de Zapad. Les Russes effectuent d’ailleurs souvent cet exercice. Cette stratégie de désescalade n’est pas nouvelle, mais ils utilisent désormais le corridor de Suwalki. La Lituanie fait partie de ce territoire et c’est pourquoi, je pense, les Russes ont déclenché une telle escalade sur Kaliningrad et ont essayé de menacer les plus grandes puissances. 

Voilà donc pour l’historique. Où en est la situation aujourd’hui ? 

Selon nos médias, des pourparlers sont en cours avec le sommet de l’État, qu’il s’agisse du président, du premier ministre, du président du Parlement ou du ministre des affaires étrangères. Ils ont eu une réunion aujourd’hui et la Lituanie a obtenu un projet de document de l’Union européenne. Je ne connais pas le contenu du document car il n’est pas révélé donc je ne peux donc pas le commenter. Mais d’après les informations dont je dispose, ce n’est pas quelque chose d’acceptable pour la Lituanie. Non seulement pour la Lituanie, mais il serait très dangereux pour l’Union européenne d’accepter de telles exigences de la Fédération de Russie, car elle ne s’arrêtera pas à de telles attaques, elle en fera davantage. Si la Russie a le sentiment que l’Union européenne est faible, elle utilisera cette faiblesse pour mettre en œuvre une nouvelle escalade. 

Les exigences seront toujours plus élevées. C’est ainsi que je vois la situation. C’est pourquoi les attaques avec des missiles sont maintenant plus lourdes en Ukraine et c’est pourquoi Lukashenko a rencontré Poutine. Tout autant que cela explique la mention croissante du corridor de Suwalki ainsi que la diffusion par les soi-disant médias russes de messages terribles sur des attaques théoriques contre la Grande-Bretagne avec une puissance nucléaire. Il s’agit d’une nouvelle étape, d’une nouvelle escalade du côté russe, parce qu’ils sont en train de perdre la guerre – ils l’ont déjà perdue en étant incapables de la prendre au tout début. Maintenant ils veulent obtenir quelque chose. Depuis que nous avons commencé notre conversation, une nouvelle information est tombée selon laquelle un centre commercial a été attaqué à Kremenchuk, alors qu’environ 1000 personnes s’y trouvaient. 

L’escalade est donc en cours et la situation n’est pas facile. Si l’Union européenne se plie à ces fausses exigences du côté russe, ce ne sera pas la fin de cette histoire. 

Si la Russie a le sentiment que l’Union européenne est faible, elle utilisera cette faiblesse pour mettre en œuvre une nouvelle escalade. 

Rasa Juknevičienė

Qu’est ce que la Lituanie peut attendre de ses partenaires européens dans la crise actuelle ?

L’Europe doit rester unie et ne pas permettre l’escalade du côté russe. Les Russes intensifient la situation parce qu’ils croient que nous sommes faibles. L’Europe était unie lorsque la guerre a été lancée le 24 février, nous avons su rester unis. La semaine dernière, l’unité s’est également manifestée sur la décision de l’octroi du statut de candidat à l’Union pour l’Ukraine et la Moldavie. Aujourd’hui, nous sommes plus ou moins unis pour comprendre que la livraison des armes est très importante. Bien sûr, nous n’en livrons pas encore assez, loin de là. Nous devons rester unis et comprendre ce que signifie cette escalade. 

Pendant de nombreuses années les pays Baltes, parmi d’autres, ont mis en garde contre le comportement de la Russie. En tant qu’ancienne ministre de la défense, considérez-vous que le reste de l’Europe a été trop naïf dans ses relations avec le Kremlin ? 

Je ne sais pas vraiment mais je dirais : soit naïf, soit trop pragmatique. C’est à la fois l’un et l’autre, il suffit de regarder ce qui s’est passé avec certains politiciens, comme Gerhard Schröder en Allemagne ou certains en France. Je pense que ce n’était pas nécessairement de la naïveté mais du pragmatisme. La politique de dialogue avec la Russie était bien sûr mauvaise. C’est très clair car la Russie a utilisé cette politique à ses propres fins, pour se renforcer. Poutine n’est pas soudainement devenu agressif en février 2022, il l’était depuis le tout début.

Son premier acte en tant que Président de la Russie a été de lancer une guerre en Tchétchénie. Rappelez-vous qu’aujourd’hui nous avons en Russie l’ancien pouvoir du KGB, des gens qui faisaient des choses terribles pendant l’Union soviétique. Ils ne sont pas du tout différents et sont même encore plus brutaux. Rappelez-vous ce qu’ils ont fait aux Russes eux-mêmes. Durant le premier mandat de la présidence de Poutine, il a occupé son propre pays. Bien sûr, la Russie n’était pas parfaite,loin de là, mais elle était, d’une certaine manière, plutôt démocratique pendant la période Eltsine. Ce que Poutine a fait au cours de son premier mandat est terrible. Il a occupé le pays, détruit l’opposition, détruit les médias libres, pris dans ses mains ou dans celles de ses amis toutes les ressources : pétrole, gaz etc… Il y a aussi eu la brutalité de l’attaque en Géorgie en 2008 puis ont commencé les attaques contre le peuple syrien en 2015, avec la brutalité à Alep. Malgré cela, c’était le même engagement occidentale vis-à-vis de la Russie et aucune conclusion n’a été tirée de tout cela.

Je ne dirais pas que les pays baltes étaient les seuls à être brillants, clairvoyants et pas naïfs. Dans mon pays, je dirais qu’il y avait aussi la moitié des gens qui étaient trop pragmatiques et entretenaient des relations avec le Kremlin. Certains politiciens ne partageaient pas la même compréhension des choses que moi. Mais aujourd’hui, bien sûr, plus de gens comprennent ce qui se passe. C’est pourquoi je pense que la leçon la plus importante est à tirer maintenant. Je ne suis pas sûr que des leçons aient été tirées dans certains pays et je crains de nouvelles erreurs du même type. 

Poutine n’est pas soudainement devenu agressif en février 2022, il l’était depuis le tout début.

Rasa Juknevičienė

Je voudrais revenir sur l’affaire des Mistral. C’était une décision très étrange du gouvernement français de l’époque que de vendre les porte-hélicoptères Mistral aux Russes. En 2010, j’étais la ministre de la défense et j’ai eu une réunion avec mon homologue français de l’époque. J’ai essayé de le convaincre de ne pas faire cette vente en lui exposant pourquoi c’était une grande erreur de la faire. La Russie était dans une phase importante de militarisation à cette époque. Les Russes ont commencé à préparer la guerre dès 2010. Tous les services de renseignement des pays baltes savaient ce qui se passait d’autant plus que c’était juste après l’attaque de la Géorgie. J’ai essayé de tout expliquer mais la réponse a été : « Madame, vous avez des douleurs fantômes« . Alors, doit-on dire que c’est de la naïveté ou autre chose ?

Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, la manière de traiter avec Poutine a créé une fracture entre l’Europe centrale et orientale et la partie occidentale du continent. À l’Est, il y a une certaine incompréhension de la diplomatie française, par exemple lorsque le Président français a dit qu’il ne voulait pas humilier Poutine. Comment cette fracture pourrait-elle être résolue selon vous ?

Tout d’abord, il ne s’agit pas seulement d’une crise diplomatique mais d’une véritable guerre sur le continent. Le plus important est d’essayer de comprendre l’avenir du continent européen : s’il ne s’agit que d’une crise, cela signifie que nous devons la résoudre d’une manière ou d’une autre et revenir aux affaires courantes, mais c’est une mauvaise perception de la situation. Si nous admettons vraiment qu’une véritable guerre est en cours, nous ne devons pas seulement construire la gestion de crise à travers la compréhension que nous avons de la crise. Nous devons élaborer une stratégie pour gagner cette guerre avec l’Ukraine. Nous devons aider le pays à gagner cette guerre et à vaincre Poutine comme cela s’est produit avec Hitler en 1945. 

Il y a une question majeure à se poser : croyons-nous que la Russie peut être, ou sera, différente à l’avenir ou pensons-nous qu’il faudra faire face au même style de pays qu’aujourd’hui ? Il est très utile pour Poutine que de nombreux hommes politiques pensent et disent qu’il n’y a pas d’autre solution pour la Russie que la dictature. Quelqu’un pourrait peut-être dire aujourd’hui que je suis naïve parce que beaucoup de gens dans mon pays ne pensent pas que la Russie puisse être différente, à cause de l’histoire. La Russie a été brutale, elle a occupé des pays. Regardez ce qui s’est passé avec le Caucase, la Sibérie, avec mon pays, au XVIIIème siècle. C’était toujours la même approche impérialiste. Mais si nous essayons juste d’imaginer que la Russie du XXIème siècle puisse être – et soit – différente, qu’elle cesse d’être un pays agressif, alors cette approche de la gestion de crise sera différente. Oui, Poutine n’est pas toute la Russie, mais sauver la face de Poutine aujourd’hui signifie maintenir le peuple russe dans la même terrible situation. D’une manière ou d’une autre, nous devons trouver une stratégie commune pour l’avenir de la Russie. Si nous choisissons cette approche pour essayer d’aider la Russie à devenir différente, il est très important de reconstruire l’Ukraine pour montrer aux Russes qu’il existe d’autres possibilités. Il est important de ne pas permettre à la Russie d’avaler la Moldavie, la Géorgie ou d’avoir une influence dans d’autres pays. Les gens sont humiliés par Poutine, pas par nous. Ce n’est pas une humiliation pour les Russes que d’aider les Ukrainiens et d’aider la Russie à devenir différente. C’est le contraire. Nous aiderons les Russes à ne pas être humiliés. 

Ce n’est pas une humiliation pour les Russes que d’aider les Ukrainiens et d’aider la Russie à devenir différente. C’est le contraire. Nous aiderons les Russes à ne pas être humiliés. 

Rasa Juknevičienė

Le Conseil européen a accordé le statut de candidats à l’Ukraine et à la Moldavie. Au Parlement européen, vous avez dit que nous devrions faire plus dès maintenant pour aider l’Ukraine ? Que vouliez-vous dire exactement ?

Nous devons aider l’Ukraine à gagner cette guerre. Nous devons poursuivre l’isolement de la Fédération de Russie. La position du Groupe du Parti populaire européen figure dans un document à la préparation duquel j’ai participé1. Nous y disons très clairement que les sanctions ne doivent pas être levées tant que les derniers occupants russes n’auront pas quitté le territoire ukrainien, y compris les territoires occupés avant le 24 février. 

Vous avez été président de l’assemblée parlementaire de l’OTAN il y a quelques années, quelles sont vos attentes pour l’avenir de l’Alliance étant donné les bouleversements géopolitiques en Europe ? Que pouvons-nous attendre de ce sommet ?

L’OTAN n’a jamais été aussi importante. L’Alliance revient à ses racines, lorsqu’elle a été fondée en 1949. À cette époque, la menace était très similaire. L’OTAN a été fondée à cette époque parce que l’Union soviétique menaçait d’aller de l’avant avec le communisme. Donc aujourd’hui, défendre le territoire et l’Alliance elle-même est important. L’OTAN a connu plusieurs étapes dans la perception de la menace. Lorsque l’Union soviétique s’est effondrée, il y a eu une sorte de période de coopération avec la Russie. L’Alliance atlantique a connu exactement le même problème de naïveté que nous avons évoqué précédemment. L’année 2008 a été le sommet de la naïveté de l’OTAN lorsque l’Ukraine et la Géorgie n’ont pas été invitées au sommet de Bucarest pour le plan d’action pour l’adhésion. C’était une énorme erreur qui, à mon avis, est à l’origine de la guerre que nous connaissons aujourd’hui. Si l’Ukraine avait été invitée et avait fait partie de l’Alliance, Poutine n’aurait pas eu le courage de lancer une telle guerre. C’est ma compréhension de ce qui se passe. Depuis 2014, l’OTAN est revenue à sa propre essence, étape par étape, en faisant bien mais pas assez. Le principal problème est que la partie européenne de l’OTAN est en quelque sorte sa partie « faible », 70 % ou plus de toutes les capacités proviennent des États-Unis. La Grande-Bretagne vient en second, mais les autres parties de l’OTAN ne sont pas en mesure de survivre sans les capacités américaines, surtout si l’on parle de la menace russe. 

L’année 2008 a été le sommet de la naïveté de l’OTAN lorsque l’Ukraine et la Géorgie n’ont pas été invitées au sommet de Bucarest pour le plan d’action pour l’adhésion.

Rasa Juknevičienė 

J’espère aussi qu’enfin l’Alliance atlantique adoptera une nouvelle stratégie, où la Russie sera mentionnée de manière très réaliste. Dans le concept stratégique précédent, elle n’était pas mentionnée de manière réaliste. Bien sûr, nous étendons et renforçons aussi le flanc oriental. Nous attendons des retours sur les candidatures pour la Finlande et la Suède, qui sont également très importantes pour la défense de la région de la mer Baltique. Il y a encore beaucoup à faire. L’OTAN n’est pas en état de « mort cérébrale » comme l’a dit Emmanuel Macron. Nous n’avons pas d’autre alliance qui pourrait être aussi importante et forte pour défendre l’Europe. 

Avez-vous une opinion sur les candidatures suédoise et finlandaise à l’OTAN ? Comment percevez-vous la volonté des deux pays scandinaves de rejoindre l’Alliance ?

Qu’ils soient les bienvenus ! Ce serait un succès incroyable si cela se produisait et je crois que cela arrivera. Pour comprendre l’ampleur du succès, il faudrait regarder une carte. Ce serait bon pour nous – les pays baltes – et pour eux-mêmes bien sûr. L’OTAN peut obtenir des capacités importantes de la part des Suédois et surtout des Finlandais, car ils ont une grande expérience de la résistance aux menaces de la Russie. Le succès pourrait également être géographique et géopolitique, car la mer Baltique deviendra presque une mer de l’OTAN. Cela modifiera également l’importance de Kaliningrad. Je ne suis pas une stratège militaire, mais je sais combien les cartes sont importantes. En ce moment, la Russie fait de son mieux pour menacer l’OTAN, l’humilier et faire tout ce qu’elle peut tout de suite car après, je pense que ce sera plus difficile pour elle.

Le succès sera également d’ordre pratique. Notre pays dispose d’un petit morceau de terre entre la mer Baltique et le Belarus, ainsi que de la région de Kaliningrad, de sorte que la profondeur stratégique est très importante en termes militaires : pour déployer des troupes, pour avoir une défense aérienne etc… Chaque aspect est important. Désormais, nous aurons plus de profondeur stratégique avec la Finlande et la Suède. De plus, bien sûr, la planification de l’OTAN sera modifiée en raison de toutes les opérations militaires, de la défense etc… Ce sont des planifications très concrètes pour décider comment déployer des troupes, où déployer les réserves militaires etc…. Ce sera donc une zone de défense importante pour l’OTAN, comme c’est le cas actuellement pour la Pologne et les pays baltes qui partagent une planification régionale. Les pays vont planifier ensemble.

Pensez-vous que les Européens devraient se concentrer sur le développement d’un programme de défense commun ou que le système collectif de l’OTAN est suffisant pour l’avenir de la stratégie de défense du continent ?

Je suis bien sûr favorable à ce que l’Union européenne ou des pays européens aient une compréhension beaucoup plus sérieuse de leur défense. Il existe différents types de menaces, mais les États-Unis ne pourront pas toujours nous défendre. Certains pays demandent simplement aux Américains de venir faire le travail. Bien sûr, il y a des menaces comme la Chine ou la Fédération de Russie qui rendent difficile le dépassement de l’OTAN. Nous avons besoin de l’alliance transatlantique – je suis une atlantiste convaincue – mais l’OTAN a également besoin des capacités européennes. Je dirais donc que nous n’avons pas besoin de dupliquer l’alliance. Le développement de la défense de l’Union européenne est très important en matière de cyberdéfense, par exemple, mais aussi en matière de gestion de crise ou de guerre hybride. Il y a beaucoup à faire et l’Union européenne ne doit pas toujours se tourner vers l’OTAN.

Je suis bien sûr favorable à ce que l’Union européenne ou des pays européens aient une compréhension beaucoup plus sérieuse de leur défense. Il existe différents types de menaces, mais les États-Unis ne pourront pas toujours nous défendre.

Rasa Juknevičienė 

Qu’attendez-vous de l’Europe pour qu’elle se prépare de manière optimale à faire face aux menaces futures comme les cybermenaces ou autres ? Que peut faire le continent aujourd’hui pour se préparer à de futurs bouleversements géopolitiques ?

Tout d’abord, l’évolution des menaces est très importante. Nous devons identifier les bonnes menaces et ne pas être naïfs. Chaque année, l’OTAN et le gouvernement américain procèdent à une évaluation commune des menaces. Tous les services de renseignement se réunissent, partagent leurs évaluations et essaient d’en élaborer une commune. D’après mon expérience, je sais que pendant de nombreuses années, il a été très difficile d’inclure notre évaluation, nos appréciations, nos faits, et pas seulement nos ressentis, dans ces évaluations communes. Pourquoi ? À cause de cette approche très naïve et peu réaliste de la Russie. Nous devrions partager une approche commune des menaces, qu’il s’agisse de la Russie ou du terrorisme. Nous devons échanger des informations sur notre expérience et ne pas empêcher les gens de parler. Nous avons besoin d’une compréhension claire de l’évolution de nos objectifs stratégiques, cela peut être une valeur ajoutée. Je suis plus optimiste à ce sujet car l’Allemagne change d’avis.

Sans une Allemagne forte sur le plan militaire, il ne sera pas possible d’avoir une défense et une stratégie de l’Union fortes. Il faut de la capacité. Nous pouvons nous mettre d’accord sur de nombreuses stratégies, visions ou boussoles, mais sans capacités, il n’y aura pas de défense de l’Union. Si les capacités étaient renforcées et si nous comprenions que les menaces existent toujours, cela apporterait une valeur ajoutée à l’OTAN et aux continents européens en tant que tels.

Sources
  1. EPP Group Policy Lines for the IMMEDIATE RESPONSE TO THE ONGOING RUSSIAN INVASION AND AGGRESSION IN UKRAINE : https://www.eppgroup.eu/newsroom/publications/epp-group-policy-lines-for-the-immediate-response-to-the-ongoing-russian-invasion-and-aggression-in-ukraine
Crédits
En partenariat avec l’Institut Français, le Grand Continent publie une série de textes et d’entretiens : ces « Grands Dialogues » forment un dispositif réunissant des personnalités intellectuelles de premier plan venues du monde des arts, des lettres, des sciences, du journalisme et de l’engagement et représentant l’ensemble des États membres de l’Union européenne.