Pour la métropole, les résultats de la participation à 17 heures sont désormais connus. La participation s’élève à 65 % (-4,4 pp), contre 69,4 % en 2017.

  • La participation a baissé dans 73 départements sur 96 : le phénomène de démobilisation est général. Plus fortes baisses de participation dans le Bas-Rhin (-13,34), à Paris (-12,31), dans l’Essonne (-12,15), en Haute-Corse (-51,2), dans le Cantal (-11,72). Plus fortes hausses en Dordogne (+5,87), dans les Landes (+5,41), les Ardennes (+4,99), le Lot (+4,96).
La participation en 2017 et en 2022 à 17 heures. La taille des cercles représente le nombre de votants en 2017.
  • Les territoires dans lesquelles la participation se maintient le mieux sont majoritairement des départements ruraux de l’ouest et du sud-ouest du pays ainsi que les régions bordelaise et lyonnaise. Deux exceptions : le Var et les Ardennes, où les scores de la droite nationaliste (FN puis RN) ont été traditionnellement importants.
  • Au contraire, la participation apparaît en nette baisse en région parisienne (Paris : -12,31 ; Essonne : -12,15 ; Seine-Saint-Denis : -9,81 ; Hauts-de-Seine : -6,87) et dans beaucoup d’autres zones urbaines (Alpes-Maritimes : -10,06 ; Nord : -8,13 ; Bas-Rhin : -13,34 ; Loire-Atlantique : -7,71).
  • Les bastions de Marine Le Pen en 2017 semblent mieux résister à la démobilisation que ceux de ses concurrents. C’est le cas du Var et des Ardennes, mais aussi du Pas-de-Calais, de l’Oise, du Vaucluse ou de la Moselle, où le recul de la participation est inférieur à la moyenne nationale. Dans le département qui lui a apporté le plus de voix en 2017, le Nord, la baisse de participation est cependant très marquée. C’est le cas également en Seine-Maritime, dans l’Eure, ou encore en Alsace.
Évolution de la participation à 17 heures en fonction du vote Le Pen en 2017. Ligne horizontale  : évolution moyenne de la participation.
  • Les départements de fort vote Macron en 2017 subissent pour certains des baisses de participation fortes (région parisienne) ou plus modérées (ouest). La participation se maintient cependant dans les régions de l’ouest et du sud-ouest (Landes, Pyrénées-Atlantiques, Vendée…) et dans les métropoles lyonnaise et bordelaise qui lui sont tendenciellement favorables.
Évolution de la participation à 17 heures en fonction du vote Macron en 2017. Ligne horizontale  : évolution moyenne de la participation.
  • Les départements ayant plébiscité François Fillon sont divisés entre le sud et la région parisienne (plus proches sociologiquement de l’électorat d’Éric Zemmour ; abstention en forte hausse sauf dans le Var) et l’ouest et le centre (potentiellement plus favorables à Emmanuel Macron) où la participation est en hausse.
Évolution de la participation à 17 heures en fonction du vote Fillon en 2017. Ligne horizontale  : évolution moyenne de la participation.
  • Parmi les départements favorables à Jean-Luc Mélenchon en 2017, la Seine-Saint-Denis, où le candidat avait obtenu 34 % des voix en 2017, présente une participation en très nette baisse. L’abstention augmente également nettement dans le Nord, le Puy-de-Dôme, la Loire-Atlantique ou la Haute-Garonne, zones de force du candidat. La participation augmente surtout dans des départements où Jean-Luc Mélenchon obtenait des scores légèrement supérieurs à sa moyenne nationale, notamment dans l’ouest.
Évolution de la participation à 17 heures en fonction du vote Mélenchon en 2017. Ligne horizontale  : évolution moyenne de la participation.
  • La baisse de la participation très forte dans certaines métropoles, notamment dans les régions parisienne, niçoise et lilloise, mais aussi en Normandie et en Corse (où les nationalistes ont appelé explicitement à l’abstention), pourrait être de nature à renforcer les fractures territoriales. Le poids de l’ouest et du sud-ouest dans la décision du premier tour se trouvera probablement renforcé, alors que la droite nationaliste, partie divisée, semble surtout en mesure d’accroître sa part électorale dans quelques territoires-clés. Point notable, la région parisienne dans son ensemble semble s’être démobilisée – une évolution en mesure de réorienter les équilibres politiques futurs ?