• Le 7 mars, le Kremlin a publié une liste de pays déclarés « hostiles » à la Russie. Ces pays correspondent à ceux qui ont adopté des sanctions économiques massives contre Moscou après l’invasion de l’Ukraine. 
  • Le 23 mars, le président russe, Vladimir Poutine, a annoncé que la Russie n’accepterait plus que les paiements en roubles pour l’achat de gaz et de pétrole russe. Cette mesure est destinée à soutenir le cours du rouble, qui avait perdu près de 40 % de sa valeur suite aux mesures restrictives prises à l’encontre de la Russie.
  • Lundi 28 mars, les pays membres du G7 ont déclaré que cette mesure n’était « pas acceptable », au vu des contrats d’approvisionnement déjà signés en euros ou en dollars. Le ministre allemand de l’économie, Robert Habeck, a ajouté que la Russie n’était pas un fournisseur « fiable ». Jeudi 31 mars, le gouvernement russe, la Banque centrale et le géant gazier russe Gazprom doivent présenter à Vladimir Poutine un rapport sur la mise en place du système de paiements en roubles.
  • Les Européens se préparent donc à une limitation des importations de gaz russe en direction de l’Europe. Depuis début mars, les Européens cherchent à s’émanciper des importations d’hydrocarbures russes. Le Plan REPowerUE présenté le 8 mars par la Commission vise à se passer de deux-tiers des importations de gaz russe avant l’année prochaine. Lors de la visite de Joe Biden en Europe la semaine dernière, Ursula von der Leyen a annoncé que l’Union allait acheter 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis cette année, volume qui pourrait monter jusqu’à 50 milliards de mètres cubes avant 2030. L’Allemagne a récemment annoncé que ses importations de gaz russe étaient déjà passées de 55 % à 40 % de ses importations globales de gaz.
  • Aujourd’hui, le gouvernement allemand a néanmoins annoncé une première mesure officielle en vue d’un rationnement du gaz pour se préparer à un arrêt éventuel des livraisons de gaz en provenance de Russie. Le ministre de l’économie a activé mercredi matin la première des trois étapes d’une loi d’urgence sur le gaz qui porte sur les pénuries d’énergie.
  • Pendant une « phase d’alerte précoce », une équipe de crise composée de représentants du ministère de l’économie allemand, de l’autorité de régulation et du secteur privé surveillera les importations et le stockage de gaz. Si les approvisionnements viennent à manquer et si les acteurs du marché ne peuvent pas gérer la situation par eux-mêmes, le gouvernement coupera du réseau certaines parties de l’industrie allemande et les ménages bénéficiant d’un traitement préférentiel.
  •  Un arrêt des livraisons de gaz et de pétrole en direction de l’Europe pénaliserait aussi économiquement la Russie, en sachant que Moscou exporte 74 % de son gaz vers les pays de l’OCDE, dont font partie la quasi-totalité des pays déclarés « hostiles » à la Russie.
  • Aujourd’hui, Moscou a également annoncé que la Russie n’exigera pas immédiatement que les acheteurs payent ses exportations de gaz en roubles, évoquant un changement progressif et indiquant que la Russie allait aussi travailler sur un élargissement des exportations nécessitant un paiement en roubles – pétrole, blé, maïs, huile de tournesol…