- Le 8 mars dernier, la Commission européenne avait déjà présenté un plan énergétique, visant à se passer de deux tiers des importations russes d’hydrocarbure avant la fin de l’année. Le plan misait sur la diversification des importations énergétiques, le développement plus massif des énergies renouvelables, la construction de terminaux pour l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) et une plus grande sobriété énergétique.
- Le 23 mars, la Commission devrait annoncer un nouveau plan qui pourrait viser la mise en place dès cette année d’un programme d’achat commun de gaz comme elle l’a fait lors de l’achat en 2021 des vaccins contre le Covid-19. Elle devrait aussi proposer une nouvelle législation qui obligerait les États membres à faire monter leurs réserves de gaz à au moins 80 % avant le 1er octobre de chaque année. En moyenne, les capacités de stockage de l’Union ne sont actuellement remplies qu’à seulement 26 %.
- Plusieurs options seront discutées lors du Conseil européen des 24 et 25 mars, pour aider les ménages à faire face à la flambée des prix de l’énergie. Rassemblés en sommet informel à Versailles les 11 et 12 mars, les dirigeants européens avaient souhaité préparer le terrain « pour limiter l’effet de contagion des prix du gaz aux prix de l’électricité ». Des plafonnements temporaires de prix font partie des options sur la table. Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a fait une tournée des capitales européennes pour défendre cette idée. Mais si la France, la Grèce, l’Italie, le Portugal et la Belgique soutiennent cette proposition, l’Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas, la Suède et la Finlande s’y opposent.
- Alors que la guerre en Ukraine entre dans son deuxième mois, l’hypothèse d’un embargo européen sur les importations d’hydrocarbures russes – selon le modèle de celui annoncé par Washington le 8 mars – n’est pas totalement écartée, mais elle semble compromise par la trop grande dépendance énergétique envers la Russie de certains États membres dont l’Allemagne. Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, est le plus grand défenseur de cette idée, le gouvernement polonais ayant présenté le 18 mars, un plan pour “dérussifier” l’économie polonaise. La Pologne compte investir trois milliards de zlotys – 636 millions d’euros – dans l’entreprise d’État Gaz-System pour accélérer notamment la construction du gazoduc Baltic Pipe qui doit acheminer du gaz norvégien.